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Un bel exercice de style, ce court roman de moins de cent pages. De la rhétorique poussée parfois à l’extrême, limite masturbation intellectuelle.
Le narrateur passe un beau jour devant une pub sur un abribus. Cette affiche met en valeur les produits Louis Vuitton, mais c’est le mannequin qui attire son attention.
Laissons notre homme vous raconter sa rencontre : « J’avais l’impression que, sur cette affiche, vous essayez de me dire quelque chose, alors je suis revenu sur mes pas. En effet, l’expression
de vos yeux était d’une intensité troublante, qui ressemblait à une injonction à peine inquiète, dont je n’arrivais pas à comprendre le sens, alors j’ai reculé un peu, pour appréhender l’mage dans son ensemble. Vous étiez assise sur un banc, au milieu d’une salle d’exposition d’art abstrait, les jambes croisées, l’avant-bras gauche posé sur la cuisse avec la main au bout qui pendait, l’autre main caressant votre cou ».
S’ensuivent diverses interrogations et hypothèses sur l’attitude de l’égérie et sur les raisons qui ont pu la pousser à accepter un tel contrat avec le groupe LVMH. Le narrateur s’adresse directement au mannequin comme s’il le faisait par courrier. Pourquoi avez-vous choisi ce symbole du luxe extrême ? Il scrute son regard y voit tout à tour de l’inquiétude, du contentement, un air boudeur, contrit, ses motivations peuvent-elles être, la cupidité, la soumission, la provocation ? Dans une débauche de pistes et d’arguments, Léa (il s’agit de Léa Seydoux, ambassadrice de la marque Louis Vuitton depuis 2016), nous apparait tour à tour victime ou figure haïssable.
Quand, bientôt, une nouvelle campagne publicitaire mettant en scène la même actrice oblige notre homme à se remettre en question. Après tout, ses jugements ne reflètent que ses propres ressentis et il explique et redémonte, habilement, un à un tous les arguments préalablement élaborés.
Ce petit bouquin est en fait un réquisitoire contre l’industrie de luxe et sa gestion des stars. J’ai trouvé la deuxième partie beaucoup plus plaisante, dans la première partie à charge j’ai trouvé le style un brin pompeux. Mais cela reste, néanmoins, un bel effort d’éloquence.
Merci aux Editions Inculte de m’avoir permis cette lecture.
Voici un roman un peu déjanté.
Francesca relève le défi, lancé par son professeur à la sorbonne, de rentrer en Italie pour les fêtes et d'annoncer à ses parents qu'elle ne pourra pas passer noël avec eux.
L'intrigue est donc annoncée : pourra-t-elle gagner son pari ? Est ce que ses parents, autoproclamés large d'esprit, accepteront-ils sa décision ?
Le roman commence bien et assume son côté comique dès le début.
Bon il faut aimer le comique des répétitions qui engendre parfois quelques longueurs.
Il faut néanmoins savoir aller au delà du feel-good car de nombreuses réflexions en trame de fond notamment sur la société italienne actuelle sont particulièrement bien vues.
J'ai souvent souri et passé un bon moment pendant cette lecture.
Etudiante en littérature à la Sorbonne, Francesca fait un soir un pari fou avec un professeur qui a été son amant d’un soir : prouver son indépendance en refusant de passer le réveillon de Noël avec sa famille. Oui mais voilà, Francesca est sicilienne et à Palerme on aime les traditions, la famille et Noël. Ils ont beau être excentriques, farfelus, libres-penseurs et libertaires, les Randazzo n’entendent pas se priver de Francesca pour les fêtes. Et, quand elle arrive sur son île natale le 22 décembre, ils ont déjà quelques idées pour la faire changer d’avis. Ils sont même prêts à toutes les infamies pour réveillonner en famille.
Un texte très bavard qui se veut drôle, et réussit parfois à l’être, et philosophique. Mais les sujets abordés, comme le poids des traditions, l’appartenance à un pays, une famille, ou le libre-arbitre, sont noyés dans le flux ininterrompu des paroles et pensées d’une narratrice, souvent énervante et jamais touchante.
C’est l’abus qui nuit à cette histoire. L’abus de descriptions, l’abus de cynisme, l’abus de personnages déjantés, l’abus de considérations intellectuelles, de comparaisons imagées, de digressions, de comique de répétition…Jérémie Lefebvre en fait trop et ce qui aurait pu être une sympathique comédie à l’italienne devient sous sa plume un pensum d’un pédantisme achevé qui fait sourire au début et finit par lasser. Une déception.
Francesca est une jeune palermitaine partie finir ses études de littérature à La Sorbonne, à Paris, dans le cadre Erasmus. Lors d'un repas avec son ami Serguei, une discussion passionnée a lieu sur le sentiment d'appartenance dans laquelle elle soutient qu'elle est peu attachée à sa famille. Serguei va alors la mettre au défi de passer Noël sans les siens.
Francesca part donc pour Palerme, mais va-t-elle pouvoir relever ce pari?
Ce roman, notamment avec son titre, sa couverture pourrait être qualifié de roman facile. Il se révèle être au fond un véritable roman philosophique où Jérémie Lefebvre nous amène à réfléchir et à nous poser beaucoup de questions sur notre rapport à la tradition, sur l'appartenance bien sûr mais aussi sur la gastronomie. Avec un humour omniprésent, l'auteur nous plonge avec ravissement dans des situations cocasses au sein d'une famille sicilienne, en plein Palerme. Il nous livre une véritable satire sur la société, sur la politique italienne en donnant notamment, au personnage de Chiara, la jeune sœur de Francesca, le pouvoir d'imitation des politiciens italiens. C'est drôle, burlesque mais tellement vrai !
C'est à la fois un roman contemporain et sociétal qui, sous l'apparence d'une comédie nous fait beaucoup réfléchir. De plus, l'écrivain a su maintenir le suspense jusqu'à la fin, ce qui aide parfois, lorsqu’on se sent un peu lassé et perdu dans ces réflexions philosophiques de garder le cap et retrouver le plaisir de suivre notre héroïne si attachante.
L'italienne qui ne voulait pas fêter Noël est un roman qui, tout en me faisant beaucoup rire m'a aussi souvent interpellée !
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