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Parlons BD et fric / flouze / pépettes aujourd'hui avec cette enquête sur les inégalités pécuniaires dans la famille.
Pour résumer : les femmes se font bien avoir !
Pour moi qui ne suis pas très branchée comptabilité et notariat, c'était parfois un peu complexe mais ça reste quand même très abordable car les autrices donnent des exemples concrets de situations : un fils qui reçoit le commerce de ses parents en héritage contrairement aux filles, les temps partiels et le travail domestique qui revient le plus souvent aux femmes et donc l'enrichissement du mari pendant ce temps, les divorces où la femme se retrouve en galère...
Voilà tout est bien mieux expliqué que moi dans cette BD très instructive et en plus il y a même des chats...
Ça me donne envie de plonger mon nez dans les comptes et d'aller réclamer mon salaire de mère au foyer à mi-temps tout ça !
Un sujet qui vous intéresse ?
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Il semblerait qu’à SambaBD, je sois celui qui s’intéresse le plus à la Politique. Résultat, cet ouvrage sur les péripéties mitterrandiennes des années 50 avait toutes les chances d’atterrir sur ma PAC (Pile à Chroniquer). A vrai dire, je ne le regrette pas car il s’agit sans conteste d’une lecture des plus enrichissantes.
En effet, des trois affaires au centre de cette BD, je n’en connaissais qu’une seule, et encore, de nom seulement. Bien sûr, l’intitulé de « faux attentat de l’Observatoire » associé au nom de notre ancien Président ne laissait guère de doutes sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, mais, ne m’étant jamais vraiment renseigné plus que ça, j’étais vierge de toutes connaissances à son sujet.
Eh bien, grâce à Mitterrand et ses ombres, cette lacune est maintenant comblée. Et plutôt trois fois qu’une puisque, comme l’explique le Président en fin de règne du début de cette histoire, les trois affaires en question sont liées.
Servie par un dessin en nuances de gris au trait réaliste et discret, cette BD prend le temps de nous raconter et nous expliquer à la fois le contexte et le déroulé de ces trois affaires qui parsemèrent la carrière politique d’un sénateur de la Nièvre amené à devenir président 25 ans plus tard. S’il s’agit bien d’une sorte de docu-fiction, le scénariste Patrick Rotman s’est appuyé sur de nombreux documents, connus ou non, afin de donner sa propre version des faits. La vraie question est de savoir s’il aura réussi à vous convaincre que c’est bien la bonne…
Décembre 1986, en France c'est la première cohabitation, François Mitterrand est président et Jacques Chirac premier ministre. René Monory est ministre de l'éducation et Alain Devaquet ministre délégué à l'enseignement supérieur. Il présente une loi visant à instaurer des critères de sélection à l'entrée des universités et une autonomie pour ces établissements. Les étudiants ne veulent pas de cette reforme et dans les universités les mouvements de grève se multiplient. Le 4 décembre une grande manifestation est prévue à Paris et beaucoup de provinciaux font le voyage pour grossir les rangs et faire nombre. La foule des étudiants est impressionnante et la manif finit mal, par des heurts. Le lendemain, pour ne pas se faire déborder, le ministre de l'intérieur, Charles Pasqua envoie ses Pelotons de Voltigeurs Motoportés chasser le manifestant. Deux flics sur des motos, un pilote et un passager muni d'une grosse matraque pour frapper en marche. Malik Oussekine, 22 ans, rentre paisiblement chez lui lorsqu'il se fait attaquer par un duo de flics. Il mourra de ses blessures.
Jeanne Puchol et LF Bollée détaillent cette nuit fatale pour le jeune homme, même pas étudiant et encore moins manifestant. Ils créent des personnages fictifs qui vont croiser ou rencontrer la victime ou qui vont permettre de raconter précisément et de différents points de vue le contexte. Le 4 décembre 1986, j'étais étudiant et manifestant à Paris et la mort de Malik Oussekine nous avait touchés et choqués, comme tous les étudiants. La veille de sa mort, nous repartions vers la gare Montparnasse dans la cohue et le désordre pour échapper aux gaz lacrymogènes et aux heurts, nous sentions bien que la tension était vive. Ce qui est terrible en plus de cette mort, c'est que le pouvoir en place a tout fait pour se dédouaner et pour rejeter la faute sur Malik Oussekine.
L'album en noir et blanc, est sobre et ne tombe pas dans un manichéisme qui serait trop facile, il montre des flics violents bien sûr et fiers de leurs actes, mais d'autres qui refusent de laisser passer les actes de leurs collègues. Il est précédemment paru en 2016, et cette nouvelle édition vient questionner les violences envers les manifestants. Elle est aussi un complément au film de Rachid Bouchareb, Nos frangins, qui devrait sortir bientôt et à la série Oussekine d'Antoine Chevrollier, récemment diffusée que je n'ai pas encore vue.
Interférences vous parle d'un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître...
Lecteur de cette BD ( qui nous emmène dans le récit d'une aventure médiatique éphémère qui précéda l'explosion de la bande FM au début des années 80 ) tout en écoutant une radio Web, je mesure le temps passé depuis les années 70. Je me souviens presque avec nostalgie du monopole d'état qui régnait sous la férule de Pompidou. Monopole qui écrasait cependant les libertés individuelles et collectives avec énergie et vigueur. Cette BD retrace la recherche de l'utopie, la légèreté de la jeunesse en lutte contre les pesanteurs de la société de l'époque. Le dessin est réaliste, sobre mais énergique et illustre parfaitement le parcours parfois difficile de cette jeunesse en proie à la répression policière et à la pesanteur de ces années pompidoliennes, puis giscardiennes.
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