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Après le décès accidentel de ses parents, Juliette hérite d'une coquette somme qu'elle décide d'investir dans l'achat d'une grande maison charmante et atypique. Située rue Richard de Fournival à Amiens, cette bâtisse est divisé en sept appartements dont deux seront occupés par des amies de Juliette. Dans l'aile gauche, s'installe Prisca, une infirmière de 49 ans, militante syndicaliste, récemment divorcé, qui vit avec ses deux enfants. L'aile droite sera, elle, occupée par la douce et jeune Florence, épouse battue par un mari irascible, mère d'un petit Clément de 7 ans et qui trouve dans sa foi en Dieu la force de vivre. Les trois femmes bouillonnent de projets. Cette maison sera leur havre de paix, un endroit accueillant où elle pourront se voir, se parler, s'entraider mais aussi un lieu de rencontre pour les artistes, musiciens, peintres, comédiens, et autres saltimbanques. Pourtant, l'harmonie de ce beau projet de vie communautaire va être chamboulée par l'arrivée d'un poète, médiéviste avisé, spécialiste des trouvères et de l'amour courtois, professeur à l'université de Nanterre et qui travaille à une biographie de Richard de Fournival : Vincent Fournol. Le quadra cultivé, un brin précieux mais d'une galanterie rare, devient un invité régulier de la maison des dames, faisant battre le coeur de certaines, éveillant la méfiance d'une autre.
Si cette Rue des dames est une comédie charmante qui se lit facilement et avec un certain plaisir, il faut tout de même avouer qu'on se demande où l'auteure veut nous emmener. S'il s'agit de faire l'apologie de la colocation, c'est un peu raté ! Effectivement l'idée est belle et le début de l'histoire a un goût de bonheur retrouvé, d'amitié sincère et de bien-être. Mais dès qu'un homme pointe son nez dans ce gynécée, la zizanie commence et ce ne sont plus que mensonges, manipulations et promesses oubliées. Alors l'auteure a-t-elle voulu prouver qu'il vaut mieux rester entre femmes et éviter la compagnie de ces messieurs pour être heureuses? Si c'est le cas, le procédé est un peu grossier, d'autant que la présence d'une femme au milieu d'un groupe d'hommes aurait eu les mêmes effets dévastateurs. Mais il faut dire qu'Isabelle MARSAY a tendance à forcer le trait. Son poète érudit est le comble du ridicule et ses personnages féminins sont des caricatures : Juliette ne vit pas, elle joue un rôle, Prisca est trop tout, trop militante, trop féministe, trop amère, trop vindicative et Juliette, avec sa certitude que le retour du messie est pour bientôt, laisse franchement pantois. Toutes les trois sont passionnées d'art, écoutent de la grande musique et s'inquiètent de l'avenir de l'humanité...Caricatural, non?
Bref, il faut prendre ce roman pour ce qu'il est : une lecture détente. Isabelle MARSAY se joue des genres et combine sans vergogne la chick litt, le roman sentimental et même le polar, le tout dans une langue châtiée qui, comme ses personnages, se prend peut-être un peu trop au sérieux. A réserver pour les jours où l'on veut se reposer l'esprit.
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