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Roman en 4 parties qui permet de comprendre l'histoire de la Russie au 20ème siècle.
Le communisme n'a pas eu que des bienfaits et personne n'était en sécurité, La vie pouvait basculer d'un moment à l'autre. La misère était grande.
Les différentes parties ne sont pas chronologiques mais ont un lien entre elles : on retrouve des personnes issues des mêmes familles, le tout est de s'y retrouver.
J'ai trouvé parfois un peu longues certaines parties
Comme trop souvent, lors de déplacements professionnels, j’avais bouclé ma valise à la hâte et seul mon ordinateur m’accompagnait. La perspective de relire mon rapport ne m’enchantait guère, je me suis alors dirigée vers le tourniquet de livres. Là, sur une couverture glacée, trois enfants blonds aux yeux bleus, s'étaient immobilisés un jour d'été, autour de la table familiale, guettés par le regard du peintre…
« La Table des enfants » d’Isabelle Hausser
Pourquoi avoir choisi la reproduction de cette peinture à l’ambiance british du début du XX° siècle? Cette toile, qui aurait, d’ailleurs, aussi bien pu être une photo, laisse une impression d’instantané figé par l’éclair d’un flash… Les couleurs pastel correspondent à la teinte sépia des photos anciennes et contribuent à l’impression de suranné. Seules quelques tâches de couleurs vives matérialisées par les ronds de serviettes posés à la gauche de chacune des assiettes et le vase du haut, très art déco, colorent discrètement la scène. …
A quoi peuvent bien rêver ces enfants boudeurs au sérieux inaltérable, habillés de blanc, assis autour d’une table avec une nappe toute aussi blanche? Mais comment se sont-ils installés, qui leurs à fait prendre la pose ?
Quels rapports l’éditeur a-t-il décelé entre ce fragment de tableau et le titre du livre ? Car, si la réalité matérielle est bien représentée, elle disparait instantanément, surpassée par la puissance évocatrice des pensées des enfants …Est-ce que cette table est aussi celle de confidences retenues, le symbole de relations complexes qui se nouent et se dénouent au fil des jours, de temps suspendu? Existe-t-il, comme mon intuition me le souffle, un décalage entre l’apparence paisible de ces enfants, las d’attendre, et les tourments intérieurs qui les animent ? Est-ce que ce climat de réserve voire d’ennui n’est lié qu’à la pose et cacherait des cris et des fous rires cristallins ?
Et cette auteur qui m’a échappé, qui est-elle, une romancière à découvrir, a-t-elle publié d’autre ouvrages?
Finalement, qu’est-ce qui a guidé ma main, sur ce quai de gare, et m’a poussé à choisir ce roman plutôt qu’un autre, si ce n’est la part de mystère qu’il recelait, mis en exergue par son énigmatique couverture ?…
En temps que mère, mais aussi en temps que fille, j’ai retrouvé la dualité des sentiments que l’on peut ressentir pour ces deux êtres qui sont particulièrement chers dans une vie de femme.
J’ai beaucoup aimé cette recherche de l’autre : la comprendre, savoir, vouloir partager, alors que chacun à besoin de vivre sa vie avec ses mystères, ses joies et ses peines à partager mais aussi parfois à garder pour soi.
Chaque individu à besoin de sa part de vie secrète, de créer une sorte de cloisonnement, pour se retrouver dans l’une ou l’autre partie indépendamment, sans mettre en relation les êtres que l’on côtoie de part ou d’autre. Un peu comme dans des mondes parallèles.
D’ailleurs, ce sentiment, cette envie d’indépendance sont bien décrits dans ce roman. Une fille veut vivre sa vie loin de sa mère, sans que celle ci n’en connaisse rien, parce qu’elle en est trop proche et peut se sentir prisonnière de ce sentiment si fort, si intense.
Pourtant, en même temps, elle organise tout pour que celle ci suive le jeu de piste de sa vie et découvre les différentes versions de sa « vraie » vie, les individus qui la jalonnent, les événements, leur enchaînement. Comme si elle avait en même temps besoin d’être reconnue par sa mère à travers cela !
Ce sentiment si fort qui attache le plus souvent une mère à sa fille, et une fille à sa mère, est bien dépeint ici. Avec cette complexité des sentiments, qui pourraient être des sentiments amoureux : envie d’être reconnue, de vivre intensément avec l’autre, mais en même temps d’être libre, indépendant.
Et puis il y a l’injustice de la mort, mais surtout cette injustice devant la mort d’être si jeunes, et surtout la mort d’un enfant, où le parent qui reste est à la limite du sentiment de culpabilité devant cette injustice : pourquoi elle et pas moi ! !
Un beau roman sur des relations et des sentiments complexes, forts, intenses et si importants dans une vie. D’une écriture très agréable qui donne envie d’aller plus loin.
Etrange famille qui nous est décrite, j'hésite encore après lecture entre l'agacement et le sourire. C'est assez freudien sans vraiment se prendre au sérieux. la fin est un choc!
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