La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
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À l’heure de l’apprentissage de la lecture, grâce à une toute nouvelle méthode (l’alphabet phonétique) Stephen est un écrivain (anglais) plutôt épanoui. Très amoureux de sa femme Julie, une violoniste qui commence à être reconnue. Bon père de famille également auprès de Kate, sa fillette de trois ans. Jusqu’au jour où leur existence va voler en éclats, avec la disparition (en quelques secondes) de l’enfant devant les caisses du supermarché, alors que Stephen déposait ses articles sur le tapis roulant …
Dans ce roman qui obtint le Prix Femina en 1993, Ian Mc Ewan est au plus près du ressenti de ses principaux protagonistes. On ne peut qu’éprouver une sincère compassion pour Julie et Stephen. L’écriture est belle, le style rodé et plutôt percutant, l’analyse pertinente.
Hélas, je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans « l’univers » de cet homme blessé. Et les (très, trop …) longues considérations (notamment avec le ministre …) concernant la mise en place d’un nouveau manuel pédagogique (Stephen, en tant qu’écrivain pour enfants, fait partie de la Commission …) m’ont – je l’avoue – terriblement ennuyée ! Et – quand bien même la disparition de la petite Kate demeure omniprésente tout au long de l’intrigue – je n’ai guère eu (contrairement à ce qu’en dit la quatrième de couverture) la sensation d’un réel « suspense ».
Je suis donc totalement « passée à côté » et ai (enfin !) refermé ce roman (le cinquième d’un auteur que j’apprécie pourtant d’habitude …) avec un certain « soulagement », doublé d’une pointe de déception …
Quand le désir emporte tout pour les uns alors qu’il reste sous contrôle pour les autres.
Roland Baines est l’incarnation profonde de l’homme aux rêves abîmés. Oui mais il va se démener comme un diable pour remonter à la source de son rêve, ou plus précisément à celui du « désir » au sens freudien du terme.
Etant arrivé à un point de saturation, pour lui en tout cas, il décide de remonter dans le temps jusqu’à ces fameuses leçons de piano. C’est en suivant des cours auprès d’une lubrique professeure de piano que tout a pris sens. Le piano se révéla être sa raison de vivre, celle de son existence, celle de sa vie propre.
Comment en est-il arrivé à refaire son chemin de vie en sens inverse ? Par le départ soudain de son épouse, un abandon inexpliqué alors qu’elle venait juste de donner naissance à leur fils Lawrence. Celle-ci a préféré écrire son roman plutôt que de se consacrer à son rôle de maman.
Nous sommes à un tournant de l’histoire, la veille de la catastrophe de Tchernobyl. La grande Histoire comme l’annonce l’éditeur, se mêle subtilement à celle de cet homme qui ne comprend plus pourquoi, malgré l’avancée en âge, il n’arrive toujours pas à rebondir lorsqu’un échec le touche. Pour y voir plus clair il décide de remonter le temps et c’est ainsi qu’il se retrouve projeté en arrière, jusqu’à ses douze ans.
En tirant sur le fil de la pelote, à savoir ce retour en arrière au temps des leçons de piano prises auprès de Miriam Cornell, puis l’émergence de son amour pour Alissa, sa femme, celle qui lui a fait aimer la littérature, il va pouvoir progresser. Progresser jusque’à retrouver le moment où il s’est trompé, où il a fait un choix différent de ce que son âme avait découvert, de ce que son coeur avait eu l’immense chance de vivre, la passion.
Les renonciations conscientes de Roland concernant sa séductrice sont longuement étayées par l’auteur. Il fait bien la différence entre les êtres qui sont conscients de leurs décisions et ceux qui enterrent le « moche » jusque’à ce qu’il leur éclate à la figure et qu’ils n’arrivent plus à s’en dépêtrer.
Volontairement je n’en dirai pas davantage, afin de ne pas dévoiler la leçon de vie que Ian McEvan nous donne. Je crois pouvoir dire que nous sommes nombreux et nombreuses à avoir dirigé nos vies comme Roland et pas comme Alissa. Sans amertume nous mettons nos vies sur des rails, piétinant nos désirs profonds au profit de la paix des familles.
Pas plus d’étoiles car trop de longueurs pour moi, trop de lenteur, et ceci même si l’écriture est intéressante. Le sujet était certes fort mais l’auteur s’est éternisé à tourner et retourner vers le passé. La psychanalyse était lente à l’accouchement dirais-je.
Citations :
« Or il y avait cette essence que chacun oublie quand un amour s'éloigne dans le passé - comment c'était, quel effet cela faisait et quel goût cela avait d'être ensemble seconde après seconde, heure après heure, jour après jour, avant que tout ce qui allait de soi n'ait été rejeté, puis recouvert par la réécriture du dénouement, et ensuite par les défaillances mortifiantes de la mémoire. »
« Les liaisons et les mariages depuis longtemps terminés finissent par ressembler aux cartes postales du passé. Quelques mots sur la météo, une anecdote, drôle ou triste, une photo ensoleillée au recto. Premier à disparaître, le moi insaisissable, précisément ce que l'on avait été soi-même, comment on apparaissait aux yeux des autres. »
« Je menais la même vie que ma mère, je suivais exactement ses traces. Quelques ambitions littéraires, puis l’amour, puis le mariage, puis un bébé, toutes les anciennes ambitions mortes dans l’œuf ou aux oubliettes, et devant moi un avenir prévisible. Et l’amertume. Ça m’a horrifiée. »
« Il hocha la tête et s'éloigna. Un homme adulte qui boudait ? Pathétique. Il changera d'avis et revint vers elle. ‘’je vais te raconter ton histoire. Tu voulais être amoureuse, tu voulais te marier, tu voulais un bébé, et tu as trouvé tout ça sur ton chemin. Et puis tu as eu envie d'autre chose’’. »
Leçons ou le regard d'un homme sur sa vie.
Les leçons que, ce chemin des années 50 à aujourd’hui, ont enseigné au vieil homme.
Avec des va-et-vient dans les époques, Ian McEwan esquisse l'après-guerre, le pensionnat, la montée du communisme, les petits boulots, le bloc de l'est, la chute du mur de Berlin, l'ère Thatcher, l'arrivée des travaillistes, la littérature, le capitalisme et puis le Covid.
Un roman dense, magnifiquement écrit, parsemés de réflexions.
L’honnêteté d'un homme dont la vie est semées de nostalgie, de regrets, de déceptions, d'un traumatisme d'enfance, d'un secret de famille, de solitude, de difficultés dans les relations mais d'amitiés et d'un peu de bonheur.
C'est l’histoire d'un amour paternel aussi.
Je me suis attachée à Roland, Laurewnce et à la lumineuse Daphnée.
Un livre, intense, émouvant et intelligent.
Roland Baines (trente-sept ans) vient de prévenir la police que sa femme (Alissa) a quitté brusquement le domicile conjugual, en lui laissant leur petit bébé de sept mois (Lawrence) Simple formalité en cas de disparition soudaine. D’ailleurs, il a reçu cinq cartes postales d’Europe. Toutefois, l’inspecteur Douglas Browne va enquêter, afin de vérifier si il ne l’aurait pas fait disparaitre … Nous sommes à Londres, peu de temps après la terrible catastrophe de Tchernobyl (qui a eu lieu le 26 avril 1986 …)
Roland Baines se remémore souvent ses premières années vécues en Lybie avec ses deux parents. Puis son adolescence au pensionnat anglais, où une professeure de piano, (Miriam Cornell) portée sur les très jeunes garçons, l’a marqué à jamais, à l’âge de onze ans (et en l’initiant à la sexualité, dès ses quatorze ans, alors qu’elle en avait vingt-cinq …) Roland Baines se souvient également de la rencontre marquante avec ses beaux-parents (Jane, l’anglaise et Henrich, l’allemand) lors d’une visite à Munich.
Ainsi, de la fin des années quarante à nos jours, nous allons suivre (au cours de ce pavé) les diverses sentiments de notre héros, les leçons multiples qui ont tracées sa route (leçons de vie, leçons de piano …) tout en traversant les périodes majeures de notre époque.
Mais, finalement, qu’apprenons-nous vraiment lors de notre passage sur cette terre ? … Nos expériences ou divers traumatismes nous font-ils avancer ou stagner ? …
Un bon roman, bien écrit, que je n’ai toutefois pas trouvé égal (au niveau de son intérêt …) dans la longueur …
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