Homeira s’exile aux USA, mais reviendra quelques années plus tard en Afghanistan pour tenter de récupérer son fils
Homeira s’exile aux USA, mais reviendra quelques années plus tard en Afghanistan pour tenter de récupérer son fils
Homeira Qaderi nous prévient en préambule que tout est vrai dans ce livre à part certains noms, pour des raisons évidentes.
De son exil en Californie, ce livre raconte sa vie en Afghanistan depuis l'enfance, parsemé de lettres à son fils, qu'on lui a retiré quand il avait dix-neuf mois.
"Les quatre saisons allaient et venaient, mais la saison de la guerre était sans fin."
Il y a eu l'occupation russe, puis, après, l'arrivée des talibans. Les filles étaient déjà au départ moins bien traitées que les garçons, jouissant de beaucoup moins de privilèges qu'eux à tous les niveaux, moins de viande à table, pas le droit de courir, encore moins de grimper aux arbres, de rire bruyamment. Mais à l'arrivée des talibans la nuit s'est refermée sur elles. Elles ont cessé d'exister. Ces obscurantistes, à vouloir écraser les femmes, ont réveillé chez certaines un fort esprit de résistance.
Homeira était une rebelle née. Une petite fille curieuse et pleine de vie, refusant l'injustice, rien que ça. Elle voulait juste avoir les droits des garçons.
Tout au long de ce récit j'ai ressenti une angoisse diffuse. le désir de résistance des filles, car plutôt mourir que d'être enterrée vivante mais aussi la peur des garçons qui refusent d'aller contre les talibans. Car il faut du courage pour refuser le destin imposé par ces espèces de zombies, ces hommes armés, vêtus de noir, dépenaillés, maigres, sales, aux longues barbes, longs cheveux et turban, maquillés d'un trait de khôl, au regard glacé comme la mort.
Tout est devenu interdit : rire, chanter, danser, écouter de la musique, avoir une télé, lire, à part le coran. Être heureux tout simplement et avoir des rêves est interdit.
Un jour Homeira a accepté, pour épargner l'opprobre à sa famille, d'être mariée à un inconnu, ou plutôt vendue car dans cette culture là, le prix d'une fille est négocié, elle n'a pas son mot à dire. Néanmoins elle vivra une parenthèse enchantée en Iran où les femmes à ce moment là avaient le droit d'étudier, de rire, de travailler, avant de rentrer en Afghanistan, de […] retourner dans une ville qui se nourrissait du sang des filles.
Ce livre est un cri, de révolte, de ralliement, de solidarité, pour toutes les femmes du monde écrasées par des pouvoirs misogynes et totalitaires, mais aussi pour des hommes qui savent qu'une société non égalitaire est une société bancale, injuste et souvent cruelle.
Livre largement autobiographique très bien écrit qui se lit comme un roman; La condition des femmes afghanes sous les régimes successifs des Russes et des Talibans, leurs libertés restreintes à la portion congrue. Les petites filles n'ont pas le droit d'apprendre ni à lire ni à écrire afin sans doute de mieux les opprimer, ni de sortir sans être accompagnée par un homme de leur famille (même si cet homme est un petit garçon!). Un témoignage poignant dénonçant l'oppression dans un pays où la douceur de vivre n'existe pas. Je remercie Babelio et sa Masse critique pour l'envoi de ce livre si bouleversant.
Une véritable claque, un livre qui se lit d'une traite tellement il est passionnant! Danser dans la mosquée raconte des femmes courageuses dans un pays où il est difficile pour les filles d'aller à l'école et qui se mobilisent pour les instruire parfois au péril de leur vie . Homeira Qaderi fait partie de ces femmes. A lire et faire lire!
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