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Dans la longue histoire de l’école, s’est posée un jour l’enseignement des filles. La Révolution et l’Empire qui avaient favorisé l’enseignement des jeunes garçons, ne s’étaient pas tant inquiétés de l’instruction des jeunes filles, laissée principalement à des instructeurs privés ou à des institutions privées. Et après 1865 à des écoles, mais seulement dans les villages de plus de 500 habitants. Enseignement assez efficace au demeurant, car à la fin du XIXème siècle, elles ont un excellent taux d’alphabétisation. Cependant, le XIXème siècle avançant et le XXème siècle arrivant, de plus en plus l’éducation des filles devient une problématique à penser : au nom du désir des familles aisées qui souhaitent voir leurs filles solidement éduquées (bien au-delà de ce qui était prévu) ; au nom des bienfaits attribués à l’éducation sur la moralité ; au nom de l’égalité et des nouveaux combats féminins. Bref, au nom de beaucoup de chose.
Tout d’abord pensée séparément, car on ne mélange pas les filles et les garçons, très vite pourtant l’éducation va devenir mixte. En effet, l’absence d’établissement et de proximité dans l’offre, va contraindre les chefs d’établissements à devoir ouvrir leurs écoles masculines (bien plus présentes que leur pendant féminin) à l’autre sexe. Rapidement cependant, cette méthode d’enseignement moins volontaire que nécessaire, va faire parler d’elle.
Effectivement, le mélange des sexes va finir par interroger les méthodes d’enseignement, l’accueil et le programme des élèves. Ainsi que les relations entre les deux sexes et le comportement sur les jeunes gens. Il va se dire entre rapports, réflexions et études, que le mélange des sexes est plutôt positif car il favorise l’émulation et que les comportements de part et d'autre s’améliorent.
Cependant, si ce mélange s’avère être reconnu positif dans l’ensemble (car il y a des oppositions, parfois pour des questions de reconnaissance), il ne faudrait pas non plus croire que cette plus grande offre d’établissement aux filles soit signe d’égalité. En effet, toutes ces réflexions et études sur la coéducation, mettent fréquemment en avant l’inégalité de traitement entre les deux sexes. Au détriment des filles souvent. Souvent, la discipline est par exemple plus dure envers les filles afin que les garçons se tiennent tranquilles. Les programmes scolaires sont également inégalitaires, beaucoup des matières enseignées ne sont pas ouvertes aux filles car on considère qu’il faut d’avantage les préparer au rôle de mère et d’épouse. Elles peuvent bien évidemment préparer le baccalauréat, mais pour que la chose soit possible il vaut mieux être riche que pauvre. Les cours particuliers coûtent chers. Bref, comme on le voit si la coéducation a des bienfaits et améliore le niveau d’éducation des deux sexes, et fait dans l’ensemble bonne impression, elle n’est pour autant pas égalitaire.
Elle ne combat pas non plus les stéréotypes du genre, qui enferment par exemple filles et garçons dans des métiers bien définis. Mais est-ce encore bien le cas ? J’ai des doutes. Si effectivement la chose existe, ce que j'ai vu, fait que j'aurais tendance à penser ces stéréotypes du genre mineurs. Par exemple, il y a 20 ans j’ai voulu faire un CAP mécanique (que je n’ai pas fait), et on ne m’a jamais dit c’était un métier pour les garçons. J’ai connu des garçons qui ont fait un CAP fleuriste, et on ne leur a jamais dit que c’était un métier pour fille. Donc quand l’autrice avance la question du genre avec la mixité, j’aurai une tendance à prendre mes distances avec l’inconscience supposée des filles et des garçons, ainsi qu’avec les idées reçues. Si cela existe sans doute encore, je crois qu’il ne faut pas le monter en épingle pour autant. D’ailleurs pour le peu que j’ai enseigné (et rien ne dit que dans le futur je ne réitérerai pas l’expérience), je n’ai jamais vu mes élèves comme des filles et des garçons, mais juste comme des élèves. Fille ou garçon je n’en avais rien à péter.
Au-delà de la simple histoire de la mixité naissante, qui est plutôt passée inaperçue chez les élèves car le mélange des sexes allait de soi. Geneviève Pezeu interroge la notion de mixité dans un ensemble plus large. Peut-on parler de mixité quand il y a déséquilibre des sexes dans une classe ? Elle interroge également aujourd’hui, les remises en cause de la mixité, pour des raisons religieuses ou plus improbable (quand on ne s’y attend pas) pour sauver l’éducation des garçons. Sans oublier bien sûr, l’inévitable stresse que la mixité engendre chez ces pauvres « petits n’enfants » qui ne peuvent plus rien supporter apparemment... (Souvent je me demande si on ne s’invente pas des problèmes. Par ennui ou par bêtise.)
En résumé, le livre s’étalant sur une longue période, s’arrêtant tant sur le monde urbain que rural, il est difficile d’en parler. Car c'est compliqué d'en tirer un schéma général, étant donné qu'il faut prendre en compte les époques et les mentalités. Bref. J’ai fait comme j’ai pu pour vous en donner un aperçu. Néanmoins si la question mixte vous intéresse, essayez. C’est un peu fastidieux à lire, mais ça se lit.
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