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Mercer Goodman (vingt-quatre ans) est noir. William Hamilton-Sweeney III (trente-trois ans) est blanc. Un couple (New-Yorkais) de la communauté homosexuel, qui tient à rester le plus discret possible. En ce soir de Noël 1976, ils vont installer un énorme sapin dans leur appartement. Mercer est enseignant à l’école Wenceslas-Mocking bird. William (ancien toxico) est peintre et issu d’un milieu particulièrement aisé, auquel il a tourné le dos. Au début du mois de décembre, Mercer a fait la connaissance – par le plus grand des hasards – de Regan, la soeur ainée de son amant. Dont la fillette (Cate) est élève de l’établissement où il professe. Regan lui a alors remis une invitation (destinée à William et lui-même) pour la réception du Jour de l’An, prévue chez leur père. S’y rendront-ils ? …
Le 31 décembre 1976, Charlie Weisbarger (bientôt dix-sept ans) de confession juive, est un jeune garçon (plutôt délaissé) depuis la naissance des jumeaux. Il va mentir à sa mère afin de pouvoir assister à un concert des « Ex Rost Facto » (rebaptisé « Ex Nihilo ») avec sa copine Samantha. Et, si la chance est de son côté : il pourrait passer la nuit avec elle … Mais rien ne va se dérouler comme il le souhaitait …
En cette nuit de la Saint-Sylvestre, Keith Lamlighter (le mari dont Regan est séparée depuis peu) doit se rendre – lui aussi – à la petite « sauterie » des Hamilton-Sweeney. Mais a fini par accepter (à contrecoeur) de consacrer quelques minutes à sa très jeune maîtresse (qui n’est autre que Samantha …)
Pour William et Regan, le remariage de leur père veuf avec Felicia Gould, toujours suivie de son horripilant frère (Amory) a représenté un vrai supplice, tout au long de leur enfance …
Une intrigue foisonnante, où les protagonistes se croisent, durant plusieurs mois (le récit se termine après le 13 juillet 1977, terrible nuit, au cours de laquelle une panne (géante) d’électricité va mettre la ville de New-York dans un chaos total …) L’auteur nous promène dans le passé et le présent de chacun de ses personnages clés. Éclairant les lecteurs, au fil des pages (1230) sur le développement de la narration et la compréhension des faits.
J’ai adoré l’écriture et l’atmosphère ! J’ai adoré apprendre à connaitre et à aimer (presque) tous les acteurs de cette histoire. Une histoire à la fois simple et complexe. J’ai adoré son écriture, fluide et sophistiquée. Un gros coup de coeur pour ce magnifique roman !
« Un sapin de Noël remontait la 11ème avenue ».
Dès les premiers mots, le lecteur est catapulté dans les années 1970 au cœur d’un New York sans fard, bouillonnant et tentaculaire, ville de tous les possibles. Tout commence la nuit du 31 décembre 1976 durant laquelle des coups de feu viennent troubler la quiétude de Central Park. Samantha Cicciaro, 17 ans, est retrouvée inanimée et commence alors une enquête au long cours.
Garth Risk Hallberg réussit avec brio une immersion progressive dans le quotidien de quelques personnages dont les chemins n’auront de cesse de se rencontrer. Il nous livre dans ce formidable roman les destins croisés et éclectiques de citadins en quête de sens dans un New York électrique et frénétique, attendant son heure pour prendre son envol et devenir la Big Apple qu’on connaît aujourd’hui.
On y rencontre la fortunée Regan Hamilton-Sweeney et son frère William, ex-leader du groupe punk Post Facto dont le petit ami Mercer semble chercher en vain à percer les mystères. Mais il y a aussi les post-humanistes emmenés par Nicky Chaos et le prophète Charlie qui lutte dans l’ombre pour exister. Et enfin, Pulaski, flic bancal et le journaliste Richard, son ami perdu de vue.
L’auteur nous dévoile dans cette fresque urbaine terriblement ambitieuse l’histoire de tous ces êtres dont le point commun est d’être en quête de sens. Et New York, à la fois ville lumière et condensé désordonné d’énergie vitale et de violence apocalyptique, semble ne pouvoir leur apporter aucune réponse.
City on fire est une fresque hors du temps comme on n’en a pas lu depuis Fitzgerald. Il nous plonge dans une bulle et crée un univers qu’on aura du mal à quitter. Comment se séparer de ces personnages qui sont devenus des compagnons de voyage et qui nous font découvrir New York comme jamais encore on ne nous l’avait conté ?
Un roman époustouflant.
CITY IN FIRE de Garth Risk HALLBERG
Traduit par Élisabeth Peellaert
Éditions Plon (GF) / Le Livre de Poche
Ouf ! J'en suis venue à bout ! Il faut dire que je l'ai commencé pendant une panne de lecture (ce qui n'aide pas) et qu'il est très long (1244 pages en format poche). Mais s'il m'a fallu un peu plus de deux semaines pour la première moitié, il ne m'a fallu que trois jours pour les 600 dernières pages. En fait, si je ne l'ai pas lâché, c'est parce que les personnages m'ont obsédée.
J'ai adoré les personnages.
William III du nom (un héritier en rupture avec sa famille) est le personnage central, celui autour duquel tous les autres gravitent. C'est un ex-chanteur punk et artiste peintre qui se défonce au lieu de peindre.
Son amant, Mercer, un aspirant écrivain qui a réussi à quitter les juppes de sa famille pour oser se confronter à la vie new-yorkaise en acceptant un poste de professeur.
Regan, la soeur de William, une femme, moins fragile qu'elle ne le croît, qui n'ose pas s'affirmer et doute d'elle-même.
Keith, le mari volage de Regan.
Will, le fils de Regan et de Keith, aussi sensible et, quelque part, perdu que son oncle William.
Charlie, un enfant adopté et relégué au sous-sol pour dormir lorsque ses frères (jumeaux et enfants narurels) sont nés.
Sam, l'amie de Charlie, qui sera victime d'une agression par arme à feu.
Jenny, une californienne née de parents vietnamiens.
Richard Groskoph, le journaliste.
Larry Pulaski, l'inspecteur du NYPD.
Sans oublier le grand méchant, Amory Gould, un capitaliste surnommé le Frère Démon par William.
Quand à Nicky Chaos, comme son nom l'indique, il sème le désordre là où il passe mais il me fait un peu penser au Faust de Goethe : "une force qui, éternellement, veut le mal, et qui , éternellement, accomplit le bien".
Mais il ne faut pas oublier New-York qui est un véritable personnage. Le New-York des année 70, celui des classes sociales, gouverné par de grosses sommes d'argent et insensible aux réformes durables.
Le point commun de ces personnages (sauf du Frère Démon et de Nicky Chaos), c'est qu'ils ont beaucoup de difficultés à s'émanciper de leurs familles respectives et qu'ils recherchent tous une certaine forme de liberté... ce que le blackout (panne d'électricité réelle qui a plongé New-York dans le noir en 1977) leur permettra peut-être de trouver.
Oups ! J'allais oublier de parler de la musique car, dans ce livre, il en est beaucoup question et c'est celle de toute une génération : Patti Smith, David Bowie (pendant une de mes périodes préférée, celle de Ziggy Stardust), Iggy Pop et les Stooges (je suis fan d'Iggy Pop) , Lou Reed, le TRex de Marc Bolan, les Clash, ...
Au final, j'ai énormément aimé ce livre (et je pense que c'est un livre que j'aurai envie de relire plus tard) mais qui rebutera les lecteurs impatients et fébriles d'action.
Ouf, je l'ai terminé! Et j'ai réussi à le terminer surtout!
Que dire qui n'a déjà été dit? Je me contenterai donc de donner mes impressions.
Oui, c'est long. Et oui des passages auraient pu être supprimés (je me suis même demandé, un instant, s'il n'avait pas été payé à la page).
Oui, j'ai eu quelques difficultés . Mais non je n'ai pas lâché et y ai même pris du plaisir.
J'ai lu les 200 premières pages assez facilement, malgré la complexité liée au nombres de personnages (j'avais même pris des notes pour me rappeler qui était qui). Les 250 suivantes furent plus difficiles et je ne prenais aucun réel plaisir. Mais ensuite, je retrouvais le bouquin avec délectation, et de plus en plus au fur et à mesure de ma lecture.
Pour finir? L'auteur a au moins le mérite de ne pas perdre le fil de son sujet. Il a aussi, selon moi, réussi à faire "vivre" ses personnages (critère très important de mon point de vue). Et même si la fin reste un peu confuse pour moi, j'ai plutôt aimé ce livre fleuve.
C'est un livre que je conseille surtout à ceux qui connaissent New-York (c'est plus facile pour se représenter mentalement l'histoire). Et je comprends aussi ceux qui ont arrêté.
J'aime offrir des livres à mes proches; celui-ci, quand même, je ne prendrai pas le risque de l'offrir sans qu'on me l'ait expressément demandé!
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