Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Nathalie Iris, de la librairie Mots en Marge organise chaque année en juin "La Nuit Blanche des Livres" à La Garenne Colombes. Dans ce lieu d'échange, les auteurs viennent à la rencontre de leurs lecteurs pour une grande fête du livre joyeuse et...
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Ensemble, les deux romancières écrivent le roman du confinement
Une librairie éphémère, plus de 40 auteurs, une nuit inoubliable ! La Nuit blanche des Livres.
"Sauvageries", le titre du nouveau roman de Frédérique Deghelt porte bien son nom. Quisquéya, cette grande île des Caraïbes, qui sert de décor au récit fut le théâtre de tueries en masse perpétrées par les hommes de Christophe Colomb qui la découvrit en 1492. Les autochtones furent éliminés par les maladies, l’esclavage et les mauvais traitements.
Taïna, la narratrice, née juste après sa sœur jumelle Anacaona, avait une marque sur le front, celle des "béhiques", ou chamanes. Et cette distinction l’a sauvée d’une mort annoncée car "Jamais des jumelles n’avaient eu droit à la vie…Les bébés…qui avaient le malheur d’arriver en deuxième position n’étaient pas gardés." C’est elle, Taïna, de la famille des Taïnos, qui va nous raconter l’histoire de son peuple. Elle a appris à parler l’espagnol puis à le lire et à l’écrire. Elle raconte l’arrivée sur l’île de Christophe Colomb et de ses hommes, de son départ à lui et de l’installation de ses hommes dans un fort. Elle va nous raconter la fabuleuse histoire d’amour, entre elle l’autochtone et Diego de Arena l’étranger, le seul à avoir survécu après l’incendie du fort.
A l’aide d’une très belle écriture, imagée, poétique, et d’un phrasé qui rappelle celui des contes, "Lors de son dernier voyage, (il est ici question de Bartolomé de Las Casas, homme d’église espagnol et missionnaire qui défendit les peuples envahis) il a lu le début de mon récit et bien qu’un peu étonné que je raconte cette histoire comme si nous étions autour d’un feu de village…" Frédérique Deghelt m’a emportée sur cette île, m’a appris les us et coutumes de ce peuple qui vivait heureux et en paix avant l’arrivée des étrangers. Inspirée par des écrits réels de conquérants ou encore de ceux de Bartolomé de Las Casas, intégré dans les personnages de son ouvrage, elle rapporte précisément les ignominies perpétrées par les envahisseurs. Les chiffres qu’elle donne des crimes sont impressionnants.
Bien que parfois gênée par un retour incessant vers un lexique abondant, cette lecture laisse en moi un plaisir lié à la superbe plume de l’auteure et un grand intérêt pour l’histoire d’un peuple que je ne connaissais que succinctement à travers des manuels scolaires.
Un immense ultime merci à vous Lecteurs.com et aux Editions Actes Sud pour cette magnifique lecture.
Il y a quelques semaines, j’ai reçu le livre de Frédérique Deghelt intitulé Sauvageries, ayant été sélectionné pour le recevoir après avoir lu la chronique sur lecteurs.com
Comme je l’avais précisé dans mon intention, je souhaitais connaitre cette histoire, qui avait une résonnance pour moi avec une mission en Asie il y a quelques années. Ce livre Sauvageries de Frédérique Deghelt je vous conseille de le lire a été un choc pour le lecteur que je suis. Lorsque j’étais à l’école primaire, l’on parlait de Christophe Colomb découvreur du continent Américain. Pour nos jeunes esprits il était simple de vivre l’aventure les voyages et des rencontres qui se seraient déroulés dans le meilleur des mondes.
La réalité fut tout autre et je remercie Frédérique Deghelt dans son roman Sauvageries ( aux pluriel) de nous ouvrir les yeux sur le génocide des Tainos par les conquistadors de Christophe Colomb. Les Taïnos vivaient tranquillement sur leur ile avaient leur propre croyance, leur propre rite, leur propre culture et du respect les uns avec les autres.
Or, voici que des Espagnols, catholiques viennent sur leur île les asservissent, les spolient et les exterminent.
Avant l'arrivée des Espagnols, on estime que la population taïno dans les Caraïbes était d'environ 1 à 3 millions de personnes. Après les premières rencontres avec les Espagnols, cette population a rapidement diminué en raison de plusieurs facteurs, notamment les massacres, l'esclavage, les maladies introduites par les Européens et la dévastation de leurs terres. Certains historiens estiment que la population avait diminué de plus de 90 %.
Dans la première partie de ce livre, vous allez prendre connaissance de Taïna une indienne des grandes Caraïbes dont le territoire sera envahi, je ne dis pas découvert en 1492 par les Espagnols. Cette femme d’une très grande culture vous le découvrirez, a été instruite dès sa plus jeune enfance pour devenir une chamane et du fait de l’invasion espagnole va devenir dépositaire des rites et des croyances de son peuple. Deux concepts permettez à la couronne Espagnole de gérer et d’exploiter les nouvelles terres découvertes lors des voyages de Christophe Colomb. L’Adelantado et L’ Encomienda. Ce système a souvent conduit à des abus et à l'exploitation des populations indigènes. Cette mise en place systématique d’aliénation des personnes, de négation d’être humain et de vivre selon leurs rythmes ancestraux ; de les asservir et de les tuer me rappelle malheureusement ce que vivent à ce jour dans le monde beaucoup de personnes.
Ce livre je vous le disais a été pour moi également un choc en tant que catholique. En 1493, peu après le retour de Christophe Colomb, le pape Alexandre VI a publié la bulle papale Inter caetera, qui accordait à l'Espagne le droit de revendiquer les terres découvertes en Amérique, tant que ces terres n'étaient pas déjà sous la domination d'un autre souverain chrétien. Cette bulle a également encouragé l'évangélisation des populations autochtones, considérées comme des âmes à sauver !
Dans ce livre vous retrouverez Bartolomé de las Casas, un missionnaire dominicain, qui a dénoncé les violences et les abus subis par les populations indigènes et plaidé pour une meilleure protection des droits des autochtones. Ce missionnaire a écrit des ouvrages critiquant les méthodes brutales des conquistadors et qui encouragé Taïna comme vous lirez dans le prologue en 1518 à écrire son histoire.
Frédérique Deghelt vous donne la possibilité de lire le manuscrit de Taïna un roman d’amour avec Diégo un conquistador qui deviendra son mari et le père de ses enfants. Un roman de combat celui pour raconter les Taïnos au-delà de leur destruction pour ne jamais laisser l’oubli de leur mémoire. Bien à vous.
Frédérique Deghelt (autrice) et Astrid di Crollalanza (photographe) nous proposent une sorte de reportage-documentaire-artistique autour de 18 portraits de personnes "différentes" qu'elles ont rencontrées au fil du projet (réalisé sur 3 années).
«- C'est quoi être normal ? lui dis-je immédiatement.
- C'est être beau et pas baver !
Je bondis en serrant le volant.
- Mais tu es beau !
- Non. Je suis moche et je bave.»
Cette conversation avec Jim, le fils de l'autrice, est à l'origine du projet, ce qui apporte encore plus de sensibilité à l'ouvrage. Frédérique Deghelt y retrace ces rencontres merveilleuses. Elle nous livre de longs textes peu descriptifs, souvent percutants, personnels, sincères et humains. Il se dégage de ses écrits beaucoup de bienveillance, d'authenticité, de lucidité, de désir d'insertion et d'espoir de tolérance et d'acceptation des différences (en particulier liées aux handicaps). Et en prime, la plume est belle : travaillée, précise et émouvantes !
J'aurais du mal à faire entrer cet ouvrage dans un genre éditorial : à mi-chemin entre le reportage photos, mais avec très peu de photos ; documentaire de "terrain" sans s'immiscer dans l'intimité des personnes ; témoignage sans son aspect individualisé... Ce livre nous ouvre les yeux, pose des questions et donne lieu à des réflexions sur le corps, le handicap, le regard qu'on porte sur soi et sur les autres personnes, valides, moins valides, handicapées, contraintes, défigurées ou transfigurées. Loin du pathos, les textes ont une portée plus philosophique et sociologique que documentaire.
J'ai été très émue par ces regards particuliers : tant celui de l'autrice-mère d'un enfant handicapé, que celui de la photographe, qui réussit à capter notre regard par son talent. Les photos sont magnifiques, tout en simplicité et poésie. La plupart sont en noir et blanc, quelques unes sont en couleur, toutes sont percutantes, lumineuses et originales !
Bref, de beaux textes illustrés par de belles images, autour de si belles personnes : quoi de plus beau ?!?
En apparence, Sophia a tout pour être heureuse, c’est une star à la renommée internationale……
Mais derrière les paillettes, Sophia sort d’un divorce compliqué et sa mère est hospitalisée pour la maladie d’Alzheimer.
Elle lui rend visite tous les jours et celle-ci ne cesse de lui parler de son « autre mère », une mère grande, blonde que Sophia aurait aimé plus qu’elle…..
Intriguée, Sophia pense d’abord à l’adoption, piste immédiatement abandonnée…. Mais alors qui est cette mère ? Et ses propres dessins d’enfants colorés, représentant une maison ornée de fleurs rouges en bord de mer ? Et ses souvenirs ? Le goût délicieux des mangues juteuses ?
Sophia interroge sa tante, son frère…..elle doit comprendre ses étranges souvenirs ! Qui est-elle vraiment ?
Sophia va partir dans un voyage initiatique, à la recherche de son histoire. Entre Brésil et Martinique, cette quête spirituelle va l’emmener dans sa vie antérieure….. des souvenirs colorés derrières lesquels se cachent de sombres souvenirs au cœur de l’esclavage et de la colonisation.
Entre présent et réincarnation, Frédérique Delghelt nous embarque dans ce voyage initiatique et poétique, dans cette initiation mystique remplie de couleurs, d’histoire et d’humanité.
Je me suis laissée porter par cette histoire…..
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...