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Francoise Chandernagor

Francoise Chandernagor
Après des études de droit et de sciences politiques, Françoise Chandernagor a fait la plus grande partie de sa carrière au Conseil d'Etat. Depuis 1995, elle est membre de l'Académie Goncourt. Elle est l'auteur d'une pièce de théâtre et de plusieurs romans couronnés de succès : L'allée ... Voir plus
Après des études de droit et de sciences politiques, Françoise Chandernagor a fait la plus grande partie de sa carrière au Conseil d'Etat. Depuis 1995, elle est membre de l'Académie Goncourt. Elle est l'auteur d'une pièce de théâtre et de plusieurs romans couronnés de succès : L'allée du Roi, La Sans Pareille, L'archange de Vienne, L'enfant aux loups, L'enfant des Lumières, La première épouse, La chambre, Couleur du temps.

Avis sur cet auteur (19)

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    Couverture du livre « L'or des rivières » de Francoise Chandernagor aux éditions Gallimard

    Regine Zephirine sur L'or des rivières de Francoise Chandernagor

    J’appréciais les romans historiques de Françoise Chandernagor mais, grâce à L’or des rivières, je découvre la femme derrière l’auteure, qui détricote ses racines familiales et se livre sur sa jeunesse creusoise.
    Son ascension sociale est admirable (elle est sortie major de sa promotion à l’ENA...
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    J’appréciais les romans historiques de Françoise Chandernagor mais, grâce à L’or des rivières, je découvre la femme derrière l’auteure, qui détricote ses racines familiales et se livre sur sa jeunesse creusoise.
    Son ascension sociale est admirable (elle est sortie major de sa promotion à l’ENA en 1969) mais loin de la vie parisienne, c’est de la Creuse de ses ancêtres dont elle a souhaité raconter la vie sociale et les paysages, un monde en train de disparaitre auquel elle reste très attachée.

    Le titre, raconte-elle en tout début d’ouvrage, lui a été offert par Jean Paulhan et François Nourissier. L’or des rivières, car au-delà d’être aurifères, les rivières de la Creuse font son charme.
    « Une petite rivière tourmentée qui doit son nom aux gorges qu’elle a creusées dans les premiers contreforts du Massif Central. Le nom passa ensuite à tout un département, « la Creuse », qui, loin d’être une cuvette comme le supposent les ignorants, offre au visiteur, entre l’Auvergne, le Berry et le Limousin, une succession de collines, de côtes et de plateaux coupés de vallées encaissées. »

    L’historienne n’est jamais loin et l’auteure nous parle de son grand-père qui, comme tous les maçons creusois, partait à la capitale pour gagner sa vie. Ces maçons, qui partaient et revenaient en groupe, on les surnommait les « hirondelles blanches ». Lorsqu’ils revenaient dan leur Creuse natale, ils y construisaient leur maison qu’on nommait maison « retour-du-maçon ». Ainsi la boucle était bouclée.
    De page en page, en remontant dans l’enfance libre et buissonnière de la narratrice, on découvre les travaux des champs qui se faisaient tous ensemble, les bêtes que les enfants gardaient au pré. Le soir, on se retrouvait à la veillée, et les anciens remontaient les arbres généalogiques des familles où tous étaient plus ou moins cousins. C’était un monde rude pétri de traditions et de superstitions, on croyait à la magie, mais on avait appris à se serrer les coudes pour survivre.

    Georges Sand, qui était une « voisine » est tendrement évoquée par Françoise Chandernagor qui connait bien la maison de Nohant et elle imagine ce que penserait la vieille dame si elle revenait aujourd’hui.

    « Evidemment, elle serait effarée par le nombre de camions qui circulent à grand bruit sur la nationale qui relie Châteauroux à La Châtre en rasant le par cet ses communs. Il a fallu faire insonoriser la grange pour pouvoir continuer à y donner des concerts. »

    L’auteure évoque souvent les arbres pour lesquels elle éprouve respect et tendresse, et se désole de les voir disparaitre sous l’effet du réchauffement climatique.
    A l’orée de son grand âge, elle peut comparer la Creuse de son enfance à ce qu’elle devient aujourd’hui, car le changement climatique et l’agriculture intensive sont en train de changer le visage de son pays.
    On sent un véritable attachement, une grande tendresse de Françoise Chandernagor pour sa Creuse et c’est avec un réel talent de conteuse qu’elle nous transmet cette passion.

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    Couverture du livre « La voyageuse de nuit » de Francoise Chandernagor aux éditions Folio

    Ophelie GAUDIN sur La voyageuse de nuit de Francoise Chandernagor

    "De nos 'proches', que savons-nous ? On est dans sa famille comme au casino : autour de la table, chacun n'a reçu qu'une poignée de cartes et ignore le jeu des autres" (p. 290).
    C'est presque sur ces mots que se termine "La voyageuse de nuit", cette femme, mère de 4 filles et épouse d'un marin...
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    "De nos 'proches', que savons-nous ? On est dans sa famille comme au casino : autour de la table, chacun n'a reçu qu'une poignée de cartes et ignore le jeu des autres" (p. 290).
    C'est presque sur ces mots que se termine "La voyageuse de nuit", cette femme, mère de 4 filles et épouse d'un marin absent, qui cachait bien son jeu.

    Le démarrage est long, vraiment long. On ne comprend pas où l'autrice veut en venir. Cette agonie en soins palliatifs sans trash mais avec une colère froide contre notre système de fin de vie actuel ; l'histoire des parents de cette femme qui n'en finit pas de mourir ; les morceaux bricolés çà et là des 4 filles comme "Les Quatre Filles du Dr March" en version "Les Quatre filles d'Olga".

    Et puis soudainement, la "partie" commence. Les cartes sont d'abord tournées face cachée sur le tapis. Cette femme si belle, forte, courageuse, joyeuse, ne serait-elle pas un monstre dévorant en huis clos ? La partie avance et les cartes se retournent, visibles de tous : les secrets de famille se nourrissent du silence, de l'absence de mots, de l'incompréhension. Mais toutes les cartes ne sont pas là, il reste celles de la pile qu'on ne verra pas. Et puis cet outsider, ce père qui se met à parler à l'une de ses filles un jour comme si de rien n'était. Un petit-fils perché qui se met à parler par email. Ces quatre filles qui se soutiennent, qui ont vécu dans un même contexte leur enfance sans avoir les mêmes règles, sans se comprendre.

    La fin en métaphore / de conte détonne un peu. Mais le réel est-il dicible après tout ce qui vient d'être écrit ? Peut-être pas.

    C'est une très belle lecture, au style fluide, précis, avec des expressions imagées peu communes et qui parlent d'elles-mêmes. Il n'y a pas de pathos, plutôt une sorte de courage dans l'effondrement, une pointe de colère, et la nécessité de vivre quand même, malgré les silences qui ne seront jamais levés (le propre des "fantômes et des revenants" dans les histoires familiales).

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    Couverture du livre « La reine oubliée Tome 3 ; l'homme de Césarée » de Francoise Chandernagor aux éditions Albin Michel

    Claire Bottex sur La reine oubliée Tome 3 ; l'homme de Césarée de Francoise Chandernagor

    Meilleur des 3 tomes ...pour le moment.

    Meilleur des 3 tomes ...pour le moment.

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    Couverture du livre « L'or des rivières » de Francoise Chandernagor aux éditions Gallimard

    Les Lectures de Cannetille sur L'or des rivières de Francoise Chandernagor

    Racines familiales, mémoires d’enfance et paysages aux mille sortilèges : la Creuse rude et sauvage lui tient tant au coeur que, chaque fois déchirée de la quitter, Françoise Chandernagor n’a eu de cesse de revenir s’y installer grâce à son métier d’écrivain. Dans un récit autobiographique aussi...
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    Racines familiales, mémoires d’enfance et paysages aux mille sortilèges : la Creuse rude et sauvage lui tient tant au coeur que, chaque fois déchirée de la quitter, Françoise Chandernagor n’a eu de cesse de revenir s’y installer grâce à son métier d’écrivain. Dans un récit autobiographique aussi émerveillé que nostalgique, elle raconte cet attachement, égrenant ses souvenirs comme autant de pépites cueillies au plus secret des rivières de ce pays.

    « C’est aussi cela, choisir la Creuse. C’est choisir la lenteur, le silence, la profondeur, peut-être la sérénité, sûrement pas la facilité. » Sortie major de l’ENA, passée par le Conseil d’État et grande dame des lettres membre de l’Académie Goncourt, Françoise Chandernagor n’a jamais oublié ses racines, profondément ancrées en terre creusoise, plus précisément en Haute-Marche, dans le nord du Limousin. Songeant à son grand-père, maçon de la Creuse émigré en région parisienne, elle évoque l’extrême pauvreté d’une terre accidentée, granitique et peu fertile – « Les seuls fruits qui vous seront donnés sont les fruits secs dont vous étiez écœurés, les glands, les noix, les châtaignes, et pour charmer le palais de vos enfants, vous n’aurez que les mûres des ronciers. » – qui, faute de nourrir ses habitants, contraignaient bon nombre d’entre eux à partir dès les premiers beaux jours s’embaucher sur les chantiers du bâtiment et des travaux publics des grandes villes. Ce sont pourtant cette histoire et cette géographie longtemps ingrate, qui, classant la Creuse en tête des départements les moins peuplés et les plus pauvres de France, en ont aussi fait un coin de nature préservée, aux bois épais et aux bocages semés d’étangs et de demeures cachées, comme celle dont l’auteur a fait son refuge et son « théâtre d’illusions », s’attachant à y cultiver ce « parfum d’antan » au coeur de son identité.

    De sa plume si élégamment chantournée, elle célèbre ainsi ce « pays secret », où elle possède « une maison secrète » : « une forteresse à l’intérieur d’une île ». Et de s’interroger : « Peut-être en va-t-il des hommes comme des arbres ? Certaines espèces semblent impossibles à dessoucher. » Se représentant insulaire de ce creux de France, elle décrit les « attaches invisibles », viscérales, qui la retiennent ici : l’histoire de ses ancêtres, les beautés âpres et sauvages de paysages qui ont attiré les peintres impressionnistes à la suite de George Sand, enfin les mille particularités locales dont elle nous délecte avec passion. Et puis, à la mélancolie du temps qui passe et la rapproche de la pierre tombale en attente au fond du parc de sa demeure, viennent finalement se mêler inquiétudes – lorsqu’elle voit ses arbres périr du réchauffement climatique – et accents de colère – quand les zadistes viennent « jouer aux gendarmes et aux voleurs » dans des forêts qui ne sont pas les leurs.

    « La beauté, non seulement rend heureux mais rend bon : le cœur se remplit, se dilate, déborde, on éprouve le besoin de partager. Pour que ce cœur n’éclate pas, il faut l’ouvrir aux autres. Cette forme de générosité était familière aux Creusois d’autrefois, qui par ailleurs avaient si peu à donner ! » Elle caractérise à merveille cet ouvrage envoûtant, à l’écriture somptueuse, qui vous reste durablement dans l’esprit et le coeur.

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