Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
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J’appréciais les romans historiques de Françoise Chandernagor mais, grâce à L’or des rivières, je découvre la femme derrière l’auteure, qui détricote ses racines familiales et se livre sur sa jeunesse creusoise.
Son ascension sociale est admirable (elle est sortie major de sa promotion à l’ENA en 1969) mais loin de la vie parisienne, c’est de la Creuse de ses ancêtres dont elle a souhaité raconter la vie sociale et les paysages, un monde en train de disparaitre auquel elle reste très attachée.
Le titre, raconte-elle en tout début d’ouvrage, lui a été offert par Jean Paulhan et François Nourissier. L’or des rivières, car au-delà d’être aurifères, les rivières de la Creuse font son charme.
« Une petite rivière tourmentée qui doit son nom aux gorges qu’elle a creusées dans les premiers contreforts du Massif Central. Le nom passa ensuite à tout un département, « la Creuse », qui, loin d’être une cuvette comme le supposent les ignorants, offre au visiteur, entre l’Auvergne, le Berry et le Limousin, une succession de collines, de côtes et de plateaux coupés de vallées encaissées. »
L’historienne n’est jamais loin et l’auteure nous parle de son grand-père qui, comme tous les maçons creusois, partait à la capitale pour gagner sa vie. Ces maçons, qui partaient et revenaient en groupe, on les surnommait les « hirondelles blanches ». Lorsqu’ils revenaient dan leur Creuse natale, ils y construisaient leur maison qu’on nommait maison « retour-du-maçon ». Ainsi la boucle était bouclée.
De page en page, en remontant dans l’enfance libre et buissonnière de la narratrice, on découvre les travaux des champs qui se faisaient tous ensemble, les bêtes que les enfants gardaient au pré. Le soir, on se retrouvait à la veillée, et les anciens remontaient les arbres généalogiques des familles où tous étaient plus ou moins cousins. C’était un monde rude pétri de traditions et de superstitions, on croyait à la magie, mais on avait appris à se serrer les coudes pour survivre.
Georges Sand, qui était une « voisine » est tendrement évoquée par Françoise Chandernagor qui connait bien la maison de Nohant et elle imagine ce que penserait la vieille dame si elle revenait aujourd’hui.
« Evidemment, elle serait effarée par le nombre de camions qui circulent à grand bruit sur la nationale qui relie Châteauroux à La Châtre en rasant le par cet ses communs. Il a fallu faire insonoriser la grange pour pouvoir continuer à y donner des concerts. »
L’auteure évoque souvent les arbres pour lesquels elle éprouve respect et tendresse, et se désole de les voir disparaitre sous l’effet du réchauffement climatique.
A l’orée de son grand âge, elle peut comparer la Creuse de son enfance à ce qu’elle devient aujourd’hui, car le changement climatique et l’agriculture intensive sont en train de changer le visage de son pays.
On sent un véritable attachement, une grande tendresse de Françoise Chandernagor pour sa Creuse et c’est avec un réel talent de conteuse qu’elle nous transmet cette passion.
Racines familiales, mémoires d’enfance et paysages aux mille sortilèges : la Creuse rude et sauvage lui tient tant au coeur que, chaque fois déchirée de la quitter, Françoise Chandernagor n’a eu de cesse de revenir s’y installer grâce à son métier d’écrivain. Dans un récit autobiographique aussi émerveillé que nostalgique, elle raconte cet attachement, égrenant ses souvenirs comme autant de pépites cueillies au plus secret des rivières de ce pays.
« C’est aussi cela, choisir la Creuse. C’est choisir la lenteur, le silence, la profondeur, peut-être la sérénité, sûrement pas la facilité. » Sortie major de l’ENA, passée par le Conseil d’État et grande dame des lettres membre de l’Académie Goncourt, Françoise Chandernagor n’a jamais oublié ses racines, profondément ancrées en terre creusoise, plus précisément en Haute-Marche, dans le nord du Limousin. Songeant à son grand-père, maçon de la Creuse émigré en région parisienne, elle évoque l’extrême pauvreté d’une terre accidentée, granitique et peu fertile – « Les seuls fruits qui vous seront donnés sont les fruits secs dont vous étiez écœurés, les glands, les noix, les châtaignes, et pour charmer le palais de vos enfants, vous n’aurez que les mûres des ronciers. » – qui, faute de nourrir ses habitants, contraignaient bon nombre d’entre eux à partir dès les premiers beaux jours s’embaucher sur les chantiers du bâtiment et des travaux publics des grandes villes. Ce sont pourtant cette histoire et cette géographie longtemps ingrate, qui, classant la Creuse en tête des départements les moins peuplés et les plus pauvres de France, en ont aussi fait un coin de nature préservée, aux bois épais et aux bocages semés d’étangs et de demeures cachées, comme celle dont l’auteur a fait son refuge et son « théâtre d’illusions », s’attachant à y cultiver ce « parfum d’antan » au coeur de son identité.
De sa plume si élégamment chantournée, elle célèbre ainsi ce « pays secret », où elle possède « une maison secrète » : « une forteresse à l’intérieur d’une île ». Et de s’interroger : « Peut-être en va-t-il des hommes comme des arbres ? Certaines espèces semblent impossibles à dessoucher. » Se représentant insulaire de ce creux de France, elle décrit les « attaches invisibles », viscérales, qui la retiennent ici : l’histoire de ses ancêtres, les beautés âpres et sauvages de paysages qui ont attiré les peintres impressionnistes à la suite de George Sand, enfin les mille particularités locales dont elle nous délecte avec passion. Et puis, à la mélancolie du temps qui passe et la rapproche de la pierre tombale en attente au fond du parc de sa demeure, viennent finalement se mêler inquiétudes – lorsqu’elle voit ses arbres périr du réchauffement climatique – et accents de colère – quand les zadistes viennent « jouer aux gendarmes et aux voleurs » dans des forêts qui ne sont pas les leurs.
« La beauté, non seulement rend heureux mais rend bon : le cœur se remplit, se dilate, déborde, on éprouve le besoin de partager. Pour que ce cœur n’éclate pas, il faut l’ouvrir aux autres. Cette forme de générosité était familière aux Creusois d’autrefois, qui par ailleurs avaient si peu à donner ! » Elle caractérise à merveille cet ouvrage envoûtant, à l’écriture somptueuse, qui vous reste durablement dans l’esprit et le coeur.
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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Bonjour,
Après l’arrêt des prix Orange c’est donc au tour du site Lecteurs.com de fermer ...
J’ai apprécié nos échanges croisés de lectures, et pour certains, nos connivences d’anciens jurés. J’ai noté où certains continuaient ou continuerons à poster des chroniques. Pour ceux qui n’ont pas indiqués où ils publiaient ou comptaient publier je suis bien évidemment preneur (pascal.tourres@gmail.Com).
En ce qui me concerne j’avais privilégié Lecteurs.com et ne publie qu’épisodiquement sur ma page facebook ou sur le forum des lecteurs Fnac (en rapport avec les prix Fnac d’ailleurs). Si ma fréquence de lecture n’a pas de raison de se réduire, je ne suis pas certain de continuer à publier des chroniques sur toutes mes lectures pour privilégier du temps pour d’autres activités tout autant culturelles.
J’espère néanmoins recroiser certains au fil de ces plateformes et / ou, pourquoi pas, de salons du livre ou des Correspondances à Manosque, …
Bonnes lectures curieuses
Amitiés
Pascal
Bonjour,
Le site de lecteurs va bientôt fermer définitivement. J'apprécie vos chroniques et souhaiterais les retrouver sur un autre site... :-) Personnellement, je suis sur Babelio
( dogasquet) et Insta ( commelaplume). Bon week-end !