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Le quartier de l’Opéra Garnier en apogée. Une déambulation profondément humaine. Une marelle entre ciel et terre. Le point fixe des états d’âme.
La marche telle, des petites traces laissées sur le trottoir gorgé de pluie.
L’empreinte infinie, comme une poésie triste.
Ce kaléidoscope est un microcosme sociétal, sociologique et psychologique, pétri d’humanité.
Une journée de novembre, seize personnes, hommes et femmes, entrelacs où culminent les palpitations de vie.
Ce qui forge la personnalité, l’incarnation d’un être blessé dans sa chair. Éprouvé par les aspérités des jours.
Douloureusement sentimental, ployé dans l’ère des petits riens à l’instar d’Amélie Poulain .
Les choses informulées, les erreurs et les errances.
On entend la neige tomber. Le silence qui interpelle la croisée des chemins. Nous sommes dans l’invincible d’une écriture magnanime. Les fragments comme des étoiles qui glissent du ciel. Les douleurs et les frayeurs, les peines et les pleurs. Les regrets comme des reflets sur le chemin qui mène à l’opéra. C’est ici, le chant du monde. La place supérieure et la présence humaine.
Rachel, qui, depuis le 20 août 1941, attend la becquée comme un oisillon tombé du nid.
« Et la nuit qui a commencé. » « Pour le reste, sa mémoire vacillerait si elle devait recenser tous les changements qui ont transformé le quartier . » « Aujourd’hui, la plupart des villages traversés lui échappent. »
Elle, juive et si mélancolique, éprise d’une photo jaunissante, celle de son mari, dont les allemands ont fissuré le sourire.
Les fragments sont des appels d’air. Une noria d’oiseaux noirs en plein vol. Notre humanité qui sanglote par grand froid et par ses douleurs intestines.
On aime Eva, jeune femme de dualité, d’ombre et de lumière. Vivante le jour, dans ses études. Tels des escomptes hyperboliques du futur. La nuit et dans les crépuscules des chambres sans murmures aucun, escort-girl comme tant d’étudiants (es). À qui il manque un peu de pain et de tendresse. De livres et de chauffage, de mirages et d’espérances.
« Opéra » la partition des rémanences à fleur de peau et de désirs.
Les scènes chorales et voies de traverse, un mouchoir plié en quatre dans sa poche.
Jean-Pierre éboueur, et le paquet enivré de lettres d’amour, trouvé dans sa benne à ordures. Le passeur d’un anonyme. « Le sentiment que cet homme pour cette femme n’avait jamais faibli . »
Seize rencontres, le poids de la vie sur la balance musicale. Toute l’importance de ce quartier parisien comme celui d’une orange que l’on se partage, pour un lendemain meilleur.
L’itinéraire alloué comme les grandes importances boréales et estimables.
« Elle dégage sa nuque, maintient ses épaules basses et rejetées en arrière, creuse son ventre, serre ses fesses, tient son dos, pousse sur ses jambes et se met à danser . »
Les rêves comme les hommes, le ballet réenchanté dans les gravités du devoir de parole.
La compassion comme le plan d’un quartier qui se révèle en univers. L’heure théologale et annonciatrice d’un « Opéra » de Franck Magloire comme une mappemonde entre nos mains.
Le sacre de l’écrit.
Publié par les majeures Éditions L’Ire des Marges.
L'auteur demande à sa mère de raconter sa vie d'ouvrière à l'usine Moulinex. C'est donc le récit de cette jeune femme qui nous expose sa vie, l'avant-usine, son entrée à Moulinex, son travail et ses gestes quotidiens pour enfin en arriver à la triste fermeture de l'usine.
Elle nous livre des épisodes marquants de sa vie d'ouvrière : la venue des dirigeants de la marque, le trajet pour aller travailler , la présence des syndicats, les gestes répétitifs du travail à la chaîne, ...
Il s'agit donc bien d'un livre social avec pour thème principal le travail à l'usine. La fermeture de Moulinex a fait beaucoup de bruit dans les médias et à aussi marquer notre époque. L'auteur a voulu retracer ce fait à travers le témoignage de sa mère.
Exercice pas facile que ce soit pour la mère de l'auteure qui n'est pas forcément habitué à se livrer et à jouer avec les mots. Mais aussi exercice difficile pour l'auteur de retranscrire au mieux les sentiments et le vécu de sa propre mère. Je dois dire que j'ai eu un peu de mal avec le style d'écriture de l'auteur qui ne m'a pas particulièrement accroché du début à la fin. Je sais bien que ce n'est pas un policier mais je pense que ce genre de témoignage est important et je ne pensais pas en lire un de cette façon. Peut-être est-ce aussi de ma faute et dû à mon manque de concentration lors de ma lecture...
Malgré tout j'ai beaucoup aimé la fin du livre avec cette belle question posé par l'auteur à sa mère : "Que signifie pour toi d'avoir été ouvrière ?" !
Le 1er chapitre laisse perplexe mais ensuite, tout déroule de manière limpide, on s'attache aux portraits de tous les protagonistes qui ont un lien avec le jeune homme qui lui est dans le coma suite à un accident : Mais ne sont-ils pas à leur manière eux aussi dans un coma affectif, intellectuel, social ?
Que pèse une vie ? Comment prétendre connaître et aimer les autres lorsque l'on a si peu de temps pour soi, à soi ?
Beaucoup de réflexions, beaucoup de questions... Voilà un livre que l'on voudrait pouvoir lire en ralentissant le temps justement...
Une belle écriture...
La littérature pour dire la complexité du monde. Avec ce troisième roman on retrouve tout ce qui fait de Franck Magloire un véritable écrivain.
Un phrasé généreux et minutieux à la fois, travaillé mais qui ne sent pas la sueur, élaboré mais pas abscons, un labyrinthe éclairé dans lequel on aime se promener : prendre le temps de lire, de franchir les obstacles, de se laisser porter par les mots, de jouer avec les ellipses et les tournures ciselées. Une idée du rythme qui vous prend et ne vous lâche pas. Un vocabulaire rigoureux et riche, précis et imagé, châtié mais moderne. Des métaphores délicates ou brutales mais toujours justes.
La lecture terminée, on pose le livre épaté par un sens de la construction indubitable.
Bref, au-delà de l’histoire et du regard lucide porté sur notre société, ce qui fait le plaisir de lire ‘’Présent’’ c’est avant tout un style. Par les temps qui courent, cela n’est pas négligeable.
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