Né à Honfleur en 1866 d'un père normand et d'une mère anglo-écossaise, mort à Paris en 1925, Erik Satie, décrit par Claude Debussy comme « un musicien médiéval et doux égaré dans ce siècle », surnommé par Alphonse Allais « Ésotérik Satie » et par Francis Picabia « Satierik », cultiva toute sa vie...
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Né à Honfleur en 1866 d'un père normand et d'une mère anglo-écossaise, mort à Paris en 1925, Erik Satie, décrit par Claude Debussy comme « un musicien médiéval et doux égaré dans ce siècle », surnommé par Alphonse Allais « Ésotérik Satie » et par Francis Picabia « Satierik », cultiva toute sa vie le paradoxe. Ayant touché aux genres les plus divers – de la musique « à genoux » à la musique populaire, du « ballet instantanéiste » (Mercure, avec Picasso ; Relâche, avec Picabia) au drame symphonique (Socrate) et à la comédie lyrique (Le Piège de Méduse) –, Satie n'a pas manqué d'en inventer de nouveaux, telle la « musique d'ameublement », faite « pour ne pas être écoutée », ou la musique de film qu'il conçut à une époque où le cinéma était encore muet (Entr'acte de René Clair). Proche des cubistes et des dadaïstes, Satie a collaboré avec Georges Braque, Léon-Paul Fargue, Jean Cocteau, Tristan Tzara, Marcel Duchamp, Man Ray. Père spirituel du Groupe des Six, composé de Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre, la singularité de sa démarche musicale a marqué aussi bien Claude Debussy, Maurice Ravel, Igor Stravinsky que John Cage.