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Genre : Polar historique
Avis : PALPITANT
Lu en numérique
Quand un polar nous donne la Conférence de la paix de Paris comme cadre…
Quel plaisir de retrouver l’inspecteur Théodore Méry après l’avoir découvert lors d’une nouvelle policière d’Éric Lambert, chroniquée en 2023 et qui m’avait entraînée auprès d’un « empailleur ».
1919. Sur un banc du parc Montsouris, un individu semble avoir succombé à une crise cardiaque. Comment découvrir son identité alors que des délégations de toutes les nations sont réunies au château de Versailles pour trouver un accord de paix définitif. Les Allemands sont présents et l’inspecteur Méry chargé de l’affaire de l’inconnu du parc va se retrouver pris dans un imbroglio qui peut le mettre en danger. Saura-t-il trouver ceux qui pourront l’aider ? Parviendra-t-il à résoudre l’affaire en restant dans la légalité ?
Je n’ai trouvé aucun temps mort dans ce livre qui voit l’inspecteur Méry s’opposer au Tigre, Clémenceau en personne. Je dirai même que c’est tambour battant que l’auteur fait fi de tous les dangers, accroché à son idée fixe : découvrir l’identité de l’inconnu. Pour cela, le policier n’hésite pas à s’entourer de bandits puisque les instances officielles sont défaillantes. C’en est parfois jubilatoire de voir leurs succès et surtout de regarder l’inspecteur travailler seul, la plupart du temps.
Il y a l’enquête mais l’intérêt de ce polar est aussi d’offrir des gourmandises aux lecteurs comme de rencontrer des noms célèbres : Henri Pélissier, le champion cycliste ou de découvrir la Société de Sarbacane de Firminy. Replonger dans l’horreur du 28 mai 1871 avec le mur des Fédérés nous donne une leçon d’histoire.
Les raisons du troisième meurtre se devinent mais elles sont particulièrement bien amenées. Les multiples relances sont régulières, tout bouge en permanence et les rappels du passé éclairent le présent.
Quant à la fin, je l’ai trouvée particulièrement émouvante ; je vous dirai seulement que cela a un rapport avec la vie privée de l’inspecteur.
La photo de couverture du roman donne l’ambiance : chic, désuète, flegmatique.
Si vous avez lu le premier opus et que vous y avez pris goût, vous ne serez pas déçu par cette dernière œuvre. Si vous ne connaissez pas, foncez, c’est une écriture riche et vivante.
Je remercie Éric Lambert pour sa confiance renouvelée, c’est devenu un ami qui me fait l’honneur des lectures avant la sortie officielle.
Genre : Roman historique
Avis : ADDICTIF
Quand des Écossais viennent bousculer les affaires du royaume…
C’est toujours un grand plaisir quand l’auteur souhaite vous parler de son dernier roman, surtout quand c’est une nouvelle aventure d’Alexandre d’Embrelat et de sa Confrérie de l’Échelle.
Malgré le peu de temps entre le roman précédent et cette suite qui l’est sans l’être puisque ce sont des aventures indépendantes dans lesquelles en revanche, Alexandre d’Embrelat est toujours au service de Mazarin et donc du jeune roi Louis XIV, j’ai apprécié le rappel des noms des personnages ainsi que leurs liens familiaux ou amicaux.
Que fait notre personnage principal enfermé depuis trois jours dans une cave ? Pourquoi a-t-il répondu présent à la demande d’aide de deux amis écossais, rencontrés durant sa dernière aventure ? Comment va-t-il se sortir du piège qu’on lui a tendu alors qu’il était à la recherche des assassins des hommes de la garde écossaise du roi ?
C’est à un rythme effréné que j’ai lu ce livre d’aventures, tirée en cela par la plume dynamique, féroce et précise de l’auteur. J’ai aussi été émue par les passages dans lesquels la pudeur et l’émotion s’expriment sans que les vaillants personnages ne perdent de leur superbe. Le roman est divisé en deux parties. Durant la première, il y a une bonne mise en place des enquêtes. J’ai senti la recherche, le sens du détail. Dans la deuxième partie, les intrigues sont au rendez-vous ainsi que les secrets du pouvoir. Il y a même ceux des francs-maçons.
Ici les femmes sont aussi vaillantes que les hommes, aussi valeureuses et passionnées, sûres de leurs droits et sensibles quand il s’agit de la chair de leur chair. Les hommes sont valeureux, chevaleresques, et intelligents pour résoudre les problèmes qui pourraient mettre la France à feu et à sang. C’est épique et plein de vrais sentiments qui s’expriment même dans les moments les plus difficiles.
Si l’imagination est au rendez-vous de cette fiction, le fond historique est sans failles et s’appuie sur les grandes luttes de pouvoir, ici avec le Duc d’Enghien, même personne que le Grand Condé.
Avec le visuel de la couverture, nous rentrons dans un monde de panache que l’auteur aime à mettre en forme. Et moi, j’aime le lire. Ce fut une belle après-midi passée à la poursuite des méchants, entre intrigues de cour et combats de cape et d’épée.
Je ne peux que vous inciter à rejoindre les Ecossais à la poursuite d’un trésor qui n’est peut-être pas celui auquel on pense, ou à découvrir la Confrérie de l’Echelle dans le premier roman.
Simple, court et efficace. J'ai lu en un après-midi, on ne reste pas sur sa faim, j'aime beaucoup.
Histoire : Sur un fond d'affaire de Landru, Théodore Méry enquête sur la disparition de trois jeunes femmes. Pourquoi ? Comment ? Je ne vous le dis pas, je vous laisse le découvrir. En effet, comme il s'agit d'une nouvelle, la lecture est rapide et la moindre information peut dévoiler la résolution de l'enquête.
Même si j'ai adoré l'histoire, j'ai quand même un petit bémol. Je trouve que l'épilogue a totalement sa place mais le prologue non. Bien sûr, ce n'est que mon ressenti et il m'a un peu gêné. En effet, je l'avais toujours dans un coin de ma tête en me disant "mais comment on va relier le tout". Évidemment, on a la réponse dans l'épilogue, mais voilà, c'est mon petit bémol. Par contre, j'ai bien apprécié l'univers de l'après-guerre. Le vocabulaire utilisé, le décor, tout est mis en place pour nous donner l'impression d'être à cette époque.
Personnage : Un duo d'enquêteur efficace avec, selon moi, deux petites incohérences. Le premier enquêteur est relégué aux archives à cause de la perte de son bras pendant la première guerre mondiale. Le second, un jeune, sort de l'école de police, mais a également perdu un bras pendant la guerre. Pour moi, c'est une première incohérence : comment l'un peut être mis aux archives à cause de la perte de son bras et l'autre peut aller à l'école de police malgré son handicap ? On a l'impression d'avoir un traitement différent entre les deux. Ou alors c'est moi qui ai loupé un maillon de la chaîne.
Seconde incohérence, toujours en lien avec leur handicap : Comment peuvent-ils déplacer une armoire normande, qui est un meuble assez massif, avec seulement un bras chacun ? Théodore Méry le dit lui-même que la dame de ménage ne peut pas la déplacer toute seule, mais eux, ils y arrivent ? Bon après ce n'est qu'un détail et je chipote, mais cela m'a intrigué.
Hormis ça, tout fonctionne, tout est équilibré.
Plume : J'avais déjà lu deux romans de cet auteur, et j'aime beaucoup cette plume. C'est une nouvelle, donc un format court et de manière générale, je n'aime pas trop, car ça va trop vite, on reste sur sa faim à la fin. Eh bien ici, c'est complet, on va de A à Z en prenant le temps de mener l'enquête correctement, la fin est conclusive, donc tout est bon pour moi, même si effectivement, j'aurais aimé un format plus long. En tout cas, j'espère que l'on retrouvera le duo d'enquêteur, car je pense qu'il y a beaucoup à dire encore.
Pour résumer, une bonne nouvelle qui permet de se reposer entre deux gros livres. À lire sans hésiter !
Quand une histoire de cadavre en cache une autre…
Quel plaisir de découvrir qu’en 70 pages, Éric Lambert peut nous emporter sur la piste d’un crime qui ne sera élucidé qu’avec une persévérance certaine de la part d’un ancien inspecteur de police qui ne veut pas renoncer.
Théodore Méry est revenu de la guerre après avoir été amputé d’un bras, ce qui lui a valu de se retrouver aux archives alors que c’était l’un des meilleurs inspecteurs de police d’avant-guerre. L’affaire Landru secoue la France quand de nouvelles disparitions de femmes font trembler les rues parisiennes. Le Commissaire n’a d’autre choix que de sortir l’Inspecteur des archives pour le remettre sur le terrain.
J’ai vraiment été très intéressée par cette nouvelle qui a été comme une respiration littéraire au milieu des engagements pris sur des romans plus longs. En peu de pages, l’auteur a réussi a posé un contexte de suspense qui ne nous quitte pas avant la dernière ligne et la fin stupéfiante. Comment ne pas attribuer à Landru les nombreux crimes commis, même si la manière et le résultat différent des méthodes de ce dernier ?
L’écriture est fluide malgré les détails d’enquêtes qui nous plongent au cœur de l’après-guerre. Des émotions toutes différentes sont au rendez-vous avec l’horreur des crimes et l’entente sympathique entre les inspecteurs chargés d’élucider le mystère des cadavres. L’empaillage comme nous l’indique le titre est au cœur de l’intrigue.
Voici un court avis pour une histoire qui ne l’est pas moins et qui nous donnera peut-être un roman plus conséquent, ne pouvant que donner plus encore matière à découvertes de l’époque, des hommes et de leurs techniques de chasse à l’homme.
Un mot sur la couverture que je trouve particulièrement réussie et donnant le ton de l’ouvrage.
Je vous engage à vous procurer ce petit moment de grâce morbide et je remercie Éric Lambert pour sa confiance renouvelée.
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