Des lectures pour tromper l'obscurité...
Des lectures pour tromper l'obscurité...
Littérature et musique furent longtemps étroitement liées. Pour preuve, dans la Grèce antique, un terme commun désignait la forme d’expression artistique qui les réunissait : mousikè. Depuis, chacune de ces deux disciplines a pris sont autonomie, mais pour mieux revenir vers l’autre. Ainsi la littérature se fait parfois la muse inspiratrice de la musique, tandis qu’il arrive que dans certaines oeuvres littéraires la musique ait parfois le premier rôle. Sans oublier l’opéra, le théâtre lyrique et la comédie musicale qui marient art littéraire et musique dans une envolée lyrique puissante.
Comme toute rentrée littéraire de septembre, pointent quelques titres qui d'emblée laissent supposer le succès à venir. Parmi eux, des auteurs incontournables qui semblent une fois de plus très inspirés, des auteurs qui confirment leurs talents. Une rentrée foisonnante où les personnages historiques ont encore breaucoup de choses à révéler, des enchevêtrements familiaux aux sources inattendues, de quoi surprendre et satisfaire la curiosité des lecteurs !
Depuis l’automne 2011, quelques pépites ont vu le jour, alors si vous les avez manquées, la période estivale s’avère propice à ce rattrapage, pur plaisir littéraire. Entre les découvertes, les auteurs primés, les confirmés toujours aussi talentueux, que de styles à découvrir. A commencer par un titre qui donne le ton et qui fait un tabac, La listes de mes envies de Grégoire Delacourt. Alors, bel été et bonnes lectures !
C’est une adaptation du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, roman que je connais pas. Je découvre donc cette très belle histoire à travers la bande dessinée et c’est une superbe découverte.
Je ne vais pas essayer de raconter l’histoire car ce serait difficile sans trop en dire. Sachez juste que c’est l’histoire de la vie, de l’amour, de la mort, de la maladie, des aidants avec une tonalité poétique, optimiste et bienveillante. C’est une ode à la vie même si la lecture peut raviver des douleurs ou des peurs.
C’est d’une très grande douceur, j’ai aimé accompagner Oscar et Marie-Rose dans leur « voyage ». Et il y a beaucoup d’humour, en particulier dans certains propos de Marie-Rose, ancienne catcheuse.
J’ai beaucoup aimé le graphisme et certaines des illustrations m’ont rappelé les dessins de Sempé.
A découvrir sans hésiter !
« Regarde chaque jour le monde comme si c'était la première fois »
Ce livre est une petite pépite, court roman mais grandes émotions !
Ce n'est pas mon premier livre de Eric-Emmanuel Schmitt, à chaque fois il m'embarque.
On découvre Oscar atteint d'un cancer qui comprend qu'il va mourir dans les prochains jours. Il rencontre Mamie-Rose qui lui propose d'écrire à Dieu.
Ce livre, très pudique, est tellement bien écrit, émouvant, sobre tout en abordant un sujet cruel, la maladie et la mort d'un enfant.
Je vous le conseille si vous ne l'avez pas encore lu. J'ai appris que ce livre a été adopté en film, je vais essayer de le regarder dans les prochains jours.
Pour le moment, j'ai vraiment adoré de cet auteur : Oscar et la dame rose / Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran / Les dix enfants que Madame Ming n'a jamais eus.
"Quatre meilleures amies pour la vie… Toutes pareilles… L’amitié est une farce, et l’amour un poison."
Quatre adolescentes nous confient leur quotidien à travers leurs journaux intimes respectifs et quelques échanges de messages. Julia, Anouchka, Colombe et Raphaëlle entrent en Première. Julia, éprise de Terence et de Shakespeare, jouera Juliette ; peut-être que la "pote de tous", Raphaëlle, tiendra le rôle de Roméo ; Anouchka est bouleversée par la séparation de ses parents ; tandis que Colombe butine à la recherche de l'amour.
Ah l'amour ! Thème central de ce court roman, en parallèle de l'adolescence... Le titre l'indique clairement : l'amour est un poison, et pourtant, chacune s'échine à l'obtenir...
"Dans chaque personne familière se tapit un étranger prêt à bondir." Elles se connaissent tellement bien qu'elles s'aiment autant qu'elles se déchirent...
J'aime beaucoup l'écriture de Éric-Emmanuel Schmitt et j'étais ravie de le retrouver pour quelques pages. Je suis bluffée par sa capacité à se placer dans la peau d'adolescentes du XXIe siècle, tout en maintenant un style aussi fluide que riche, ponctuant leurs confessions d'envolées lyriques, spirituelles, philosophiques et de citations de Shakespeare. Les quatre jeunes filles se livrent sans concession, de façon parfois brutales ou cruelles, avec juste ce qu'il faut de fausse pudeur pour faire face à leurs doutes.
"J’espérais qu’en mûrissant, je deviendrais moi-même. Mais si je devenais une autre ?"
Éric-Emmanuel Schmitt réussit à construire des personnages aussi solides que fragiles. Les caractères de chacune des filles se démarquent parfaitement, et en quelques pages seulement, nous n'avons même plus besoin de lire leur prénom en en-tête pour les reconnaître. Certes, certaines réactions ou situations sont un peu "clichées", mais cela aide à différencier les adolescentes aux contours bien définis. Avec leur phrasé très personnel et leurs situations bien différentes mais complémentaires, elle s'interrogent sur l'amour, le couple, les générations, les relations humaines. L'auteur les propulsent dans l'exploration des questionnements naissant à l'adolescence : les rapports humains, la famille, la sexualité, l'amitié, l'avenir, la mort... Tout y passe, ou presque...
Mamie-Rose se souvient de ses visites à l'hôpital auprès du jeune Oscar, 10 ans, atteint d'une leucémie. Elle relit ses lettres, celles qu'elle lui avait conseillées d'écrire à Dieu. Pour se sentir moins seul, pour le faire exister... Alors qu'il se sait condamné, Oscar écrit pour raconter ses derniers jours, sa relation avec ses parents, avec la maladie, l'hôpital, ses amis malades. 12 jours qui valent des années.
Le scénariste Vincent Zabus adapte le roman à succès d'Eric-Emmanuel Schmitt. Il en propose une revisite dans laquelle Madame Rose convoque ses souvenirs et les revit en présence d'Oscar et de tous les autres personnages croisés à l'hôpital... L'émotion est forcément au rendez-vous mais pas que. Humour, philosophie, il y a beaucoup à apprendre en écoutant Oscar .
Valérie Vernay (Rose, Un loup pour l'homme, notamment) a la lourde tâche de mettre en images cette histoire et elle parvient à la rendre lumineuse et poétique. C'est très coloré, vivant, rond, rien ne se passe vraiment à l'hôpital puisque Mamie-Rose convoque ses souvenirs depuis chez elle, son jardin, sa maison... Le récit est allégé par la magie graphique et par ce petit garçon qu'il a fallu dessiner et qui s'avère charismatique.
Cet album remarquable allie la qualité de l'adaptation et la qualité graphique. Il me semble apporter une véritable plus-value notamment parce qu'il rend accessible un récit vers lequel je ne serais pas allé. Et c'est probablement un exploit pour un livre devenu un classique, déjà vendu à 1.3 millions d'exemplaires.
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
A gagner : des exemplaires de cette BD jeunesse sur fond de légendes celtiques !
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