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Audio-lu en février 2024
Évalué 4-5 étoiles : un excellent roman policier « à l’ancienne ».
Le Meurtre de Suzy Pommier d’Emmanuel Bove, lu par Patrick Blandin, SAGA Egmont, 2020 (1ère publication en 1933)
Emmanuel Bove a connu un grand succès critique et public de son vivant ; prématurément décédé en 1945, c’est un auteur totalement oublié aujourd’hui malgré les efforts, dans les années 1970, de son traducteur allemand, Peter Handke qui œuvra beaucoup pour redonner à l’écrivain une place de choix dans le paysage littéraire français.
C’est tout à fait par hasard que j’ai découvert ce court roman, grâce à l’abonnement Audible.
Suzy Pommier, jeune et belle actrice en vogue, est assassinée le soir de la première du film où elle joue une actrice assassinée dans sa baignoire. En tout point, le scénario du crime correspond au scénario du film. Une jeune inspecteur, Hector Mancelle, mène l'enquête à sa manière, en l'absence de son supérieur.
Des amants, des jaloux…
Une certaine idée du cinéma porteur de message…
Des journalistes à l’affut d’un scoop…
Un excellent roman policier à l’ancienne, sans action spectaculaire, axé sur les interrogatoires, la réflexion, la déduction.
J’ai adoré la qualité des dialogues et la montée en puissance de l’enquête.
Cependant, le personnage de Hector Mancelle, très sûr de lui, m’a parfois un peu agacé…
La version audio est d’excellente qualité ; le ton factuel du narrateur correspond bien à l’ambiance générale du roman.
Trois autres romans d’Emmanuel Bove ont rejoint ma PAL numérique : Mes amis, Le Piège et Un Raskolnikoff…
Victor Bâton est pauvre. Il est pensionné de guerre, ne travaille pas et vit dans une chambre de bonne. Ses voisins ne l'apprécient pas car il ne travaille pas. Il est amoureux de sa voisine mais lorsqu'il lui a fait sa déclaration elle a ri. Il était ridicule. Il est seul, très seul. Il lui manque des amis. Il cherche désespérément des amis à qui parler. Mais Victor Bâton ne sait pas se faire des amis. Il prête volontiers de l'argent mais ne comprend pas que l'amitié ne s'achète pas et que ce n'est pas parce qu'on prête de l'argent à quelqu'un que cette personne devient votre ami. Il est jaloux du bonheur des autres. Il aimerait être riche, avoir des maîtresses ou tout simplement une vie de famille mais il ne fait absolument rien pour s'en sortir. Qu'une très belle femme le regarde ou lui sourit et ça y est, il pense qu'il lui plaît et s'imagine déjà main dans la main avec elle. Il ne pense pas une seule seconde qu'une belle femme d'un milieu social aisé ne va pas s'intéresser à un homme qui ne travaille pas, vit dans une chambre de bonne et a une hygiène douteuse. Il ne comprend pas qu'elle lui sourit par pitié pas par amitié et encore moins par amour. Bref il rêve et passe son temps à se plaindre qu'il n'a pas d'ami et que personne ne s'intéresse à lui. Parce que Victor, il est comme ça, il ne s'intéresse pas du tout aux autres mais apprécie être le centre de l'attention. Ce sont ses propres défauts qu'il reproche aux autres mais il est trop fier pour le reconnaître. L'histoire est triste même si Victor a bien cherché ce qui lui arrive. Il porte bien son nom car par moment il tend vraiment le bâton pour se faire battre. Il fait pitié mais a t'on envie d'être son ami ? Il est celui dont on dirait "quel boulet !" C'est ça, sortir avec Victor c'est trainer un boulet. On a envie de le secouer. Ecriture simple mais efficace.
Publié en 1933. Un mix entre Alfred Hitchkock et Georges simenon avec un soupçon de Gaston Leroux et son personnage de Rouletabille ! Les bases du polar actuel ... J'aime beaucoup ces ambiances noires d'anciens polars ! Très bon moment de lecture !!!
Paris, 1927. Charles Benesteau, avocat réputé, fils d'industriels, décide du jour au lendemain de tout quitter : son épouse et son fils adolescent, son travail, son bel appartement. Il ne veut plus aucun lien avec sa famille.
Il s'installe Rue de Vanves dans un petit appartement d'un immeuble avec concierge. le quartier est plutôt populaire. Charles n'a pas vraiment choisi, il a pris le premier appartement qu'il a pu trouver.
Il aspire à la tranquillité pour écrire le journal de sa vie et à un train de vie beaucoup plus modeste. Un peu idéaliste, il est persuadé que les habitants de son nouveau quartier, essentiellement des ouvriers, sont plus authentiques que les personnes qu'il a fréquentées tout au long de sa vie.
L'expérience va lui faire quelque peu changer d'avis.
Publié en 1935, ce court roman de 150 pages est d'une incroyable modernité. Emmanuel Bove (1898-1945) est tombé dans l'oubli après la seconde guerre mondiale, il mérite vraiment d'être redécouvert. « le pressentiment » a été adapté au cinéma par J.P Darroussin en 2006.
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