Avec "Harvey", l'autrice américaine raconte un lent et vertigineux naufrage intérieur
Avec "Harvey", l'autrice américaine raconte un lent et vertigineux naufrage intérieur
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
Alex, jolie jeune femme de 22 ans, passe sa vie à fuir les hommes qu'elle a séduits puis dépouillés. Une Amérique contemporaine décrite sans concession. Une héroïne peu conventionnelle que l'on ne peut s'empêcher d'aimer. Un roman troublant qui se lit d'une traite.
Je reste cependant un peu sur ma faim quant à l'épilogue…
Alex est une jeune femme de 22 ans, sans domicile, sans boulot, sans fric, à la dérive. Elle vit chez Simon, homme d'âge mûr dans sa magnifique villa.
En fait, elle profite des avantages de sa liaison et vice-versa. Au cours d'une soirée, Simon la vire définitivement.
Plus de domicile, plus de fric, elle espère pouvoir le récupérer et le faire changer d'avis au cours d'une soirée qui aura lieu dans cinq jours. En attendant il faut survivre et patienter.
Tous les moyens sont bons pour patienter jusqu'au jour J.
Alex est une spécialiste, elle ment, triche, vole et profite de tout ce qui est bon à prendre. Elle connaît les gens par cœur et sait les manipuler avec dextérité. Je dirais même avec art.
Nous la suivons dans ses galères et malgré tout elle nous fait de la peine.
Une histoire glauque et une fin bien particulière.
Alex, jeune femme de 22 ans erre de maison en maison à la recherche d’une âme bienveillante qui voudra bien lui fournir le gîte et le couvert et même un peu plus ! Elle semble fuir un passé, dans lequel , kleptomanie, drogue et drague semblent être des standards de comportement qui l’accompagnent. On suit avec sympathie et surprise ses pérégrinations et les quelques indices qu’elle sème comme les cailloux du petit poucet pour retrouver son chemin, mais lequel ?
C'est avec soulagement qu'Alex a quitté New York pour Long Island abandonnant ses petits boulots épisodiques d'escorte et les dettes accumulées dont un certain Dom ne manque pas de lui rappeler l'existence en la harcelant au téléphone.
Arrivée dans l'île, repaire de méga-riches qui pratiquent l'entre-soi, Alex vit chez Simon, un quinquagénaire portant encore beau. Leur arrangement tacite consiste, pour elle à profiter de la magnifique propriété de son hôte agrémentée d'une piscine, de la proximité de l'océan et du stock d'antalgiques dans lequel elle puise allégrement, pour lui de jouir d'une jeune fille plutôt jolie et peu pudibonde.
Après un dérapage, Simon congédie sa compagne avec une morgue si caractéristique de sa condition.
Il est impossible pour celle-ci de retourner en ville. Elle se fixe alors un objectif : patienter jusqu'à la fête pour le Labor Day que Simon doit organiser dans une semaine. À cette occasion, elle prévoit de faire son retour et de se faire pardonner par son amant. Le compte à rebours peut commencer.
En attendant, elle doit trouver un toit et tous les moyens sont bons pour y parvenir...
Kleptomane, mythomane, manipulatrice, duplice, dénuée de sentiments, Alex n'est pas un personnage très sympathique mais elle incarne à merveille l'archétype de la fille pauvre, paresseuse et un peu paumée dotée d'un culot et d'un instinct de survie à toute épreuve.
En tirant avantage des riches, cette parasite qui n'hésite pas à s'incruster quelles que soient les humiliations qui ne semblent pas l'atteindre ne fait que reproduire, en l'inversant, le schéma d'exploitation de ceux qui n'ont pas de capital par les nantis.
Les amateurs de récits d'aventure seront forcément déçus par « L'Invitée », roman qui vaut surtout pour l'atmosphère nébuleuse, menaçante et toxique qu'il instille ainsi que pour le sentiment de désolation qu'il dégage.
Ce livre, qui confirme le talent de l'autrice de « The Girls », a tout pour être adapté au cinéma avec Sofia Coppola derrière la caméra.
EXTRAITS
Ce jeu qui consistait à convaincre les gens de la valeur d'une chose – à cet égard, Simon et elle n'étaient pas si différents.
Comme elle avait été idiote de penser qu'elle pouvait se détendre.
Alex représentait une sorte de meuble social inerte.
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-linvitee-emma-cline-la-table-ronde/
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