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Nouvelle très intrigante qui mène à réfléchir sur la société.
Histoire : La société est divisée en deux : l'élite qui a droit au privilège et le "bas peuple" qui a juste le droit de vivre, voire de survivre. Là où l'élite a accès au savoir, au livre, du moins à un certain type de lecture autorisée par l'Ordre Démocratique, le "bas peuple" n'a pas accès à la lecture, ils ne peuvent utiliser qu'un vocabulaire réduit, juste ce qui est utile. Cependant, une révolution gronde, le livre arrive à survivre dans un réseau clandestin, mais jusqu'à quand ?
J'ai bien aimé cette histoire, qui est à la fois un reflet de nos sociétés actuelles et un reflet de nos futures sociétés. Même s'il y a une certaine utopie dans la reconquête, je trouve que c'est très réaliste et à tout moment cela peut arriver. Oui, la lecture, les livres sont importants à la culture de soi, et on sait que si on veut réduire une population à une annihilation, il suffit de supprimer le savoir et donc les livres.
Personnage : Les premières pages nous présentent trois personnages : Gab, Paul et Todd. Gab est une dame de ménage dans les bureaux de Paul. Paul est un agent aux Services de protection de l'Ordre Social. Todd est un ami de Gab, il garde en cachette des livres chez lui et aide à leur distribution.
J'aime bien ce trio car jusqu'au bout, on s'interroge sur Paul, est-il si cruel que ça ? Va-t-il retourner sa veste ? On se prend d'affection pour Gab et sa naiveté.
À côté d'eux, on croise Rosa, Will et Bélénos qui n'est pas un nom choisi au hasard. Dans le roman, il est le chef actuel des Sauvages, il incite à la lecture, à la connaissance, il a aidé plusieurs écrivains en fuite, et il utilise le nom de "Renouveau" pour renverser le pouvoir actuel. Et Bélénos dans la culture gauloise (merci Astérix ^^ ), c'est le dieu du renouveau, des arts, de la médecine, de l'harmonie. Le rite hommage à Bélénos correspond au passage entre la saison sombre et la saison claire. Tout cela, on le retrouve dans le personnage de Bélénos dans le roman. Je trouve juste un peu dommage que l'on passe si vite sur lui, qu'il arrive juste en fin de roman, qu'on n'ait pas le temps d'apprécier sa "sagesse".
Plume : L'auteur a une belle plume, elle sait faire passer ses émotions et interrogation, on ne reste pas sans questionnement après cette lecture. C'est également un bel hommage à Fahrenheit 451 de Ray Bradburry ou encore à 1984 de Orson Wells, on y retrouve le même message avec une séparation de deux mondes, l'un élitiste, l'autre non, l'un qui a droit au savoir, l'autre non, et surtout une volonté d'abolir la culture afin d'avoir une pensée unique.
Couverture : Je ne suis pas fan de cette couverture, elle fait trop naturelle ; pas assez interrogatrice. Quand je l'ai vue et associée au titre, cela m'a fait tout de suite pensé à Fahrenheit 451 ou bien à un autodafé, ce qui n'est pas le cas ici.
Quelques phrases qui m'ont plu :
"Les mots inutilisés disparaitront et avec eux, ce qu'ils représentent. Tout ce qui est abstrait ne sera plus... Malheureusement nous n'avons plus personne qui sache faire vivre les mots comme Rosa le faisait. Le dernier écrivain est mort. Ils l'ont eu. Ils ont gagné"
"Sans connaissance, pas de réflexion"
"Nous les avons surpris alors qu'ils prononçaient des mots qu'ils ne sont pas censés connaitre et encore moins employer."
Bref, vous l'aurez compris, nouvelle à lire sans modération !
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