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Elizabeth Jane Howard

Elizabeth Jane Howard

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Avis sur cet auteur (56)

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    Couverture du livre « La saga des Cazalet Tome 2 : à rude épreuve » de Elizabeth Jane Howard aux éditions Table Ronde

    Sandrine Fernandez sur La saga des Cazalet Tome 2 : à rude épreuve de Elizabeth Jane Howard

    Septembre 1939. Hitler envahit la Pologne et la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne. Chez les Cazalet, on s’organise. Les maisons londoniennes sont fermées, la famille s’installe chez le Brig et la Duche dans le Sussex et les hommes s’engagent. Sauf Hugh qui va s’occuper des affaires...
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    Septembre 1939. Hitler envahit la Pologne et la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne. Chez les Cazalet, on s’organise. Les maisons londoniennes sont fermées, la famille s’installe chez le Brig et la Duche dans le Sussex et les hommes s’engagent. Sauf Hugh qui va s’occuper des affaires familiales. Home Place et ses dépendances sont ouverts à tous ceux qui fuient la capitale pour se réfugier à la campagne.
    Les enfants sont tenus à l’écart des nouvelles du conflit mais la jeune génération s’interroge, se rebelle, perd foi en l’avenir.
    Les jours, les mois, les années passent et la guerre semble vouloir s’éterniser. Pourtant, Home Place est comme figé dans le temps. D’éternelles vacances, un peu ennuyeuses. Seules les restrictions alimentaires rappellent que Londres subit le Blitz, que des hommes meurent au front, que plus rien ne sera jamais pareil.

    Ce deuxième tome, s’il évoque l’ensemble de la famille Cazalet, fait la part belle aux plus jeunes, Polly, Clary et Louise.
    La première est inquiète. A cause de la guerre, à cause de sa mère toujours fatiguée, sans doute malade. Mais chez les Cazalet, les enfants sont tenus à l’écart des sujets sérieux. On ne leur dit rien, les plongeant ainsi dans les affres de l’angoisse.
    Clary est plus optimiste. En partant au combat, son père lui a confié son jeune frère Neville et sa belle-mère Zoe, enceinte. Et quand Rupert est porté disparu en France, elle garde confiance. Envers et contre tous, elle reste persuadée que son père est vivant.
    Louise, quant à elle, se rêve comédienne. Plus âgée que les deux autres, elle s’émancipe, rejoint une troupe théâtrale, porte des pantalons (shocking !) et se laisse séduire par un portraitiste en vogue trentenaire.
    De l’invasion de la Pologne à l’attaque de Pearl Harbor, la saga des Cazalet continue de nous régaler. Ce tome donne la parole aux filles. Pas encore des femmes, plus tout à fait des enfants. Prises dans un entre deux, fait d’attente et d’espoir en l’avenir. Mais comment rêver d’un futur quand la guerre fait rage ? Comment grandir quand on ne sait pas de quoi demain sera fait ?
    Amitiés, amours, deuils, inquiétudes, espoirs…L’autrice mêle habilement moments de vie, sentiments, analyses psychologiques, description d’une époque, d’un mode de vie, de la campagne anglaise et faits historiques. Une belle réussite.

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    Couverture du livre « La saga des Cazalet Tome 5 : la fin d'une ère » de Elizabeth Jane Howard aux éditions Table Ronde

    Sevlipp sur La saga des Cazalet Tome 5 : la fin d'une ère de Elizabeth Jane Howard

    Lecteurs du tome 1 de la saga, persévérez et vous aurez le plaisir d'enchainer les 4 autres tomes et ainsi découvrir ce dernier chapitre de la vie des Cazalet.
    Nous retrouvons les enfants devenus adultes et parents à leur tour.
    La Duche s'éteint et c'est une ère qui disparait avec elle.
    Les...
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    Lecteurs du tome 1 de la saga, persévérez et vous aurez le plaisir d'enchainer les 4 autres tomes et ainsi découvrir ce dernier chapitre de la vie des Cazalet.
    Nous retrouvons les enfants devenus adultes et parents à leur tour.
    La Duche s'éteint et c'est une ère qui disparait avec elle.
    Les personnages sont toujours attachants et j'ai immédiatement adopté les nouveaux enfants.
    Le style est toujours aussi élégant et les aléas de la vie parfaitement dépeints.
    La lecture est pleine de charme et nostalgique.
    Je referme le dernière page avec mélancolie.

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    Couverture du livre « La longue-vue » de Elizabeth Jane Howard aux éditions Table Ronde

    Les Lectures de Cannetille sur La longue-vue de Elizabeth Jane Howard

    Après la version française de la fameuse Saga des Cazalet, les éditions de la Table Ronde proposent cette fois une traduction révisée, préfacée par Hilary Mantel, du deuxième roman de l’auteur britannique Elizabeth Jane Howard. Ecrit en 1956. il raconte à rebours la vie d’une femme, aux prises...
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    Après la version française de la fameuse Saga des Cazalet, les éditions de la Table Ronde proposent cette fois une traduction révisée, préfacée par Hilary Mantel, du deuxième roman de l’auteur britannique Elizabeth Jane Howard. Ecrit en 1956. il raconte à rebours la vie d’une femme, aux prises avec les faux-semblants du mariage dans une famille bourgeoise.

    Le récit s’ouvre en 1950, lorsque le dîner de fiançailles de son fils renvoie Antonia à l’échec de sa propre union avec Conrad Fleming. Sa future bru sait-elle seulement ce qui l’attend auprès d’un homme qui ne manquera sans doute pas de reproduire les attitudes de son père ? Et elle, comment a-t-elle bien pu en arriver là ? Emportée par ses réflexions dans un long zoom arrière rembobinant sa vie, là voilà qui remonte le temps, de ses désillusions d’aujourd’hui jusqu’à sa candeur de très jeune fille. De 1950 à 1926, cinq étages de son existence se déconstruisent ainsi en cinq parties chronologiquement inversées, et derrière la sèche quadragénaire engoncée dans son décorum et son opulence, transparaît peu à peu une femme meurtrie, coincée dans les rôles auxquels, mère, épouse et fille, elle se sera efforcée de se conformer en y perdant progressivement son coeur et son âme.

    A mesure qu’Antonia rajeunit et que défilent les décors, soigneusement restitués, à Londres et dans la campagne anglaise, à Paris et sur la Côte d’Azur, qui ont accompagné son long apprentissage de femme, en réalité un formatage implicite, répondant à d’invisibles codes sociaux et la plaçant insensiblement toute sa vie sous emprise masculine, l’on découvre, le tout ciselé avec une finesse psychologique remarquable, sa personnalité profonde, ses primes aspirations et leur lente décomposition au contact de son milieu.

    Des propres malheurs conjugaux de sa mère, elle mettra longtemps à réaliser, cachées sous une frivolité manipulatrice et égoïste lui faisant d’abord prendre la défense de son père, les tentatives désespérées d’exister, au moins, dans le regard d’amants de passage. Incapable d’autant se mentir pour sa part, Antonia fait avec la maturité l’accablant décompte des malentendus sexistes venus empoisonner sa vie. Créature perverse et méprisable par nature – « Rien de tout cela ne te fait donc honte, ne serait-ce qu’un peu ? Ou bien es-tu à tel point une femme désormais que ce mot n’a plus de sens pour toi ? » lui crache son père retranché dans sa misogynie pour justifier le naufrage de son couple –, objet de plaisir, voire de passion, pour des hommes parfois sincères qui ne quitteront pour autant jamais leur épouse, ou encore bien d’investissement comme un autre – « C’est ma maison et tu es ma femme » lui assène son mari pour bien marquer son autorité – : les représentations que chacun dans cette histoire se fait du rôle des femmes n’asservissent pas seulement ces dernières, mais font aussi le malheur des hommes, derrière le masque des apparences et des conventions.

    Soigné dans ses décors comme dans ses caractères, tout en nuances et finesse d’observation, ce roman dont la construction à rebours épouse à merveille aussi bien les interrogations du lecteur que le désarroi de son héroïne – mais comment en arrive-t-on là ? – parle d’illusions, de mensonges, mais aussi de vérités que l’on se cache et, ce faisant, du mal que l’on se fait et que l’on inflige : une formidable comédie humaine, qu’en petites touches savamment assemblées, l’auteur colore d’un féminisme aussi imparable que posé, et qui mérite largement d’étendre son statut de classique contemporain au-delà du Royaume-Uni. Coup de coeur.

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    Couverture du livre « La longue-vue » de Elizabeth Jane Howard aux éditions Table Ronde

    Marie Kirzy sur La longue-vue de Elizabeth Jane Howard

    L'incipit est superbe, promenant son regard dans une demeure bourgeoise de Campden Hill. Nous sommes en 1950 chez les Fleming pour un diner célébrant les fiançailles du fils. Mais la fête est bien peu joyeuse. La plume caustique d'Elizabeth Jane Howard balaye les différentes pièces qui...
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    L'incipit est superbe, promenant son regard dans une demeure bourgeoise de Campden Hill. Nous sommes en 1950 chez les Fleming pour un diner célébrant les fiançailles du fils. Mais la fête est bien peu joyeuse. La plume caustique d'Elizabeth Jane Howard balaye les différentes pièces qui accueillent ce très empesé rituel social, se pose sur les personnages et plus particulièrement sur Antonia, la mère, 43 ans, qui semble constater avec résignation, émotionnellement épuisée, le froid avenir qui l'attend : des enfants promis au gâchis amoureux, son propre mariage à bout de souffle.

    « Elle se brossa les cheveux, se peigna, se coiffa, en se demandant à quel âge les gens étaient les plus vulnérables. Lorsqu'ils étaient très jeunes, pleins de cette merveilleuse résilience, amoureux d'eux-mêmes et de quiconque les aimait ? Plus tard, quand ils pouvaient comparer leurs expériences passées et que celles du futur commençaient de s'amenuiser ? Ou plus tard encore, au milieu de la forêt, quand les arbres devant eux étaient si tristement semblables à ceux de derrière, les broussailles de leur passé s'accrochant à eux et les lacérant au passage ? Peut-être fallait-il attendre le moment où même pour les myopes, l'inexorable fin était en vue – la petite clairière où s'allonger, immobile, et s'endormir du sommeil des morts.

    J'ai rarement lu un roman qui décrit et affine avec une telle acuité le statut changeant d'une femme née dans un milieu bourgeois de la première moitié du XXème siècle, à une époque où les hommes n'ont pas à expliquer leurs actes ni à s'en justifier, alors que la plupart des femmes vit dans la quête de leur approbation et la dépendance qui s'en suit.

    Le récit est divisé en cinq sections. de 1950 à 1926, les chapitres remontent le temps pour raconter à rebours la chronique intime du mariage malheureux d'Antonia avec l'odieux Conrad qui lui balance cruellement, avec une désinvolture inouïe : « J'ai été extraordinairement amoureux de toi, autrefois. »

    Au fil de cette chronologie inversée, l'autrice dévoile les différentes strates de ce mariage, révélant les moments clés, les signes avant-coureurs du désenchantement à venir, les lignes de fractures qui se creusent. On pourrait penser que ce dispositif pourrait annuler le suspense ; au contraire, j'ai trouvé qu'il l'entretenait. Elizabeth Jane Howard maîtrise totalement sa narration, maniant brillamment les ellipses temporelles, sachant précisément quand et comment interrompre le fil pour passer à la séquence suivante.

    Au départ, Antonia semble une étrangère que l'on regarde à distance comme on regarderait une femme aisée vivant dans l'opulence que l'on jugerait indécente de se plaindre. Et puis, au fil des pages, elle perd de sa raideur, on oublie son statut social et on voit juste une femme qui a été mère, épouse, jeune mariée, jeune fille, pion décoratif façonnée par ses parents puis son mari. On reçoit les échos qui ont été semés à travers le portrait des personnages féminins secondaires semblant former un triste choeur féminin. Elle se fait progressivement chair jusqu'à la dernière section (1926) où on comprend tout ce qui a fait ce qu'elle est en 1950. Et cela m'a profondément touchée de pénétrer ainsi dans l'intimité d'Antonia.

    Je n'ai pas lu la saga des Cazalet. C'est donc avec La Longue vue que je découvre cette écrivaine anglaise. Et je suis totalement sous le charme de l'élégance de son écriture, de la précision de ses phrases qui capturent admirablement les émotions, les flots d'angoisse souterrains comme les espoirs ou les vulnérabilités. Sans tapage ni fracas, avec subtilité et une intelligence teintée d'une ironie désenchantée qui pourtant reste empathique.

    Il faut vraiment que je lise Etés anglais !!!

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