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Boutique Hôtel est l'histoire d'une résilience : un trentenaire part en vacances hors saison sur une île afin d'échapper au mariage de son ex...
Est-ce qu'on peut se reconstruire parce qu'on change d'horizon, de décor, d'ambiance, de personnes après une rupture ? Possible ? Complexe ? Difficile ? Périlleux ? Un projet en tout cas. C'est ce que fait "Je" le personnage proposé par Christian Dorsan dans ce nouveau roman, Boutique Hôte, aux Editions Vibration. S'extraire, se projeter, tenter de donner du sens au présent parce que le passé a marqué, a blessé, a laissé des cicatrices encore douloureuse. Et se risquer à se projeter dans un futur, toujours incertain.
En outre, JE va se projeter - non sans effort - dans de nouveaux échanges avec des inconnus, c'est souvent moins dangereux - pour rebondir, enfin tenter de rebondir, de recouvrer une certaine propension à goûter la vie. Il n'empêche, JE demeure souvent englué dans l'éducation en hauts et bas dont il a hérité. Mais JE semble être une belle personne et cette expérience sur l'île (un prétexte on n'en doute pas), lui permettra sûrement de se construire autrement à défaut de se re-construire. Quant aux personnages qu'il rencontrera ils sont souvent extraordinairement ordinaires ou ordinairement extraordinaires, parce que peut-être JE saura les percevoir autrement qu'à l'accoutumée.
A lire, parce que JE c'est NOUS ! Souvent ? Non à chaque instant... de l'intime donc à l'universel !
CM
Ce court roman changera votre regard.
Un homme, notable et trentenaire, a toute sa vie « obéi » aux convenances de son milieu social, et il a toujours vécu dans le même lieu, qu’il a baptisé de façon humoristique « l’étuve ».
Il s’est marié et a eu un enfant.
Cela fait déjà trop longtemps qu’il marine dans son étuve quand un jour il retrouve par hasard celle qui fut sa « belle histoire ».
Soudain c’est comme si un fusible avait sauté et au lieu de se retrouver plongé dans le noir, la lumière surgit et donne un autre éclairage à sa vie.
La construction de ce roman en un minimum de page (moins de 100), avec peu de dialogues, un ton sec voire minimaliste, font d’un sujet profond : le sens que l’on donne à sa vie si toutefois on est libre de cette orientation, donc de cette réflexion philosophique un suspens inattendu et particulièrement réussi.
De façon très intimiste c’est une voix masculine qui s’élève.
Notre homme est à un moment de sa vie où l’esprit ne stimule plus son corps, où sa volonté est anéantie.
Qui d’entre nous ne s’est jamais senti être « un pantin » retenu par des ficelles qu’il ne peut rompre.
Lorsque le poids de l’éducation, des convenances, des diktats sociaux, nous entravent et que le désir n’est plus qu’un mot vide de sens et non plus le moteur de votre vie.
Est-ce rêver de vouloir combler le fossé entre l’apparence que nous donnons et ce que nous sommes réellement ?
De sa jeunesse il fait un inventaire à la Prévert, cette période d’apprentissage est décrite à travers de beaux portraits en deux ou trois mots comme des coups de crayon appuyés. L’écriture se fait incisive, gratte où ça fait mal mais sans entamer l’épiderme.
La période adulte est dressée à travers trois portraits de femmes : Elle, Belle histoire et Inavouable.
Trois choix me direz-vous, pas sûr.
Il chemine à travers le portrait de « ses » trois femmes, en creux c’est son portrait d’homme qui se dessine.
S’il avait choisi Belle histoire, il lui aurait fallu sortir du cadre, le hors cadre demande de l’audace, écrire le hors champs de l’inventivité…
Et enfin, la question du désir envahit tout. Doit-on obéir à ses désirs ?
Se réapproprier son image, il se regarde dans le miroir, il fait à nouveau attention aux battements de son cœur…et beaucoup de petites choses émergent à nouveau, font éclore la vie, celle qui se construit sur des petits bonheurs, celui qui fait que l’on a conscience d’être soi c’est-à-dire quelqu’un d’unique.
Cultiver ses différences car ce sont des richesses.
Pour cela il faut faire fi du regard des autres, savoir doser ce qui est permis et jusqu’où pour ne pas nuire, mais surtout éviter de se fondre dans la masse.
Oscar Wilde n’a-t-il pas écrit « Soyez vous-mêmes, les autres sont déjà pris. »
Ce texte est un CRI .
Dans le silence qu’il déchire il est angoisse, colère, souffrance, densité et surprise, comme le premier cri du nouveau-né comme si celui-ci présentait que « Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister. » OW
Ce livre est d’autant plus intéressant qu’il est réfléchi par un homme car ce sont les femmes qui larguent les amarres dans 75% des cas.
Réfléchissez « Celui de nous deux qui part le premier n’est pas forcément celui qui trahit. Il réagit à l’attente secrète de l’autre, de celui qui ne part pas, de celui qui n’ose pas. »
Lecture brève mais intense qui vous fera vaciller sur vos certitudes. Brillant.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 06 avril 2019.
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