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Premier roman de Delphine Arbo Pariente c'est une histoire familiale, un exutoire qui nous entraîne sur les traces d'une femme, Mona, qu'une passion amoureuse renvoie à un passé occulté. Une thérapie pour l'héroïne, 5 parties qui alternent le présent de Mona, épouse, mère, décoratrice d'intérieur et toujours en attente des rencontres hebdomadaires avec un Vincent devenu en quelque sorte son psychanalyste et des chapitres sur le passé de Mona, sur sa vie d'enfant mal aimée, ses errances amoureuses, sa vie de couple et sur l'histoire de sa famille.
Famille dysfonctionnelle, Maltraitance, Souvenir, Carnet de vie, Violence, Viol, Mensonge, Amour, Adultère.
Un texte riche sur la mémoire, les traumatismes de l’enfance et la résilience, la plume éruptive, haletante, sensible et bouleversante.
"J’ai compris soudain ce que venait faire cet homme dans ma vie. Il m’a semblé être celui à qui je pouvais confier l’origine de tous mes errements. J’allais poser ce fardeau, cette fiction de moi-même que je traîne comme un vieux chiffon d’enfance."
"Je crois qu'il s'est toujours dit que je disparaîtrais un jour, aspirée par une autre passion, enlevée par mon désir irrépressible de liberté, à cause de l'enfance sans doute, qui me roue le cœur comme des giboulées. Il sait le chien qui aboie dans ma tête mais il ne sait pas pourquoi, il ne pose jamais de questions, personne d'ailleurs jamais ne m'en pose et je ne donne aucune raison à ces ombres lancinantes, je n'ai jamais trouvé la force de trahir ce que je laissais croire jusque là."
Mona vit avec Paul, ils ont une fille, Rosalie qui a 6 ans. Mona a deux garçons d’un premier mariage qui ont la vingtaine. Premier mariage qui lui a permis de fuir le domicile parental.
Elle rencontre Vincent, prof de Tai Chi et débute une relation avec lui, pas sexuelle plutôt de confiance mêlée à de l’amour. A lui elle ose tout dire, y compris ce qu’elle tait depuis toujours.
On plonge alors dans l’histoire familiale. Ses grands-parents juifs quittent la Tunisie pour la France, à cause du racisme et de la violence à leur égard. Ils passent d’une belle vie à la misère. Ils s’installent à Paris où la grand-mère trouve un travail.
La mère de Mona se marie à 19 ans avec un homme originaire de Tunisie également. Mais sa forte myopie l’empêche de travailler. Son mari la rabaisse. Son salaire ne suffit pas à subvenir à leurs besoins. Ils se mettent alors à voler dans les supermarchés.
Quand Mona naît, ils ne changent rien à leurs habitudes et tout naturellement la petite vole comme ses parents lors de leur virée hebdomadaire. Mona remarque que son père est content, même fière d’elle quand elle réussit à voler un autoradio. A partir de ce moment-là elle fait tout pour faire plaisir à son père. Elle attend un geste d’amour en retour de ses parents. Mais sa mère dépressive, reste froide et distante. Le jour de la naissance de son petit frère, toute sa vie bascule.
Son enfance rime avec faim, froid, honte, vol, mensonge, jamais de vêtements ni de chaussures à sa taille, puis violence. Elle quitte ses parents et son petit frère qu’elle aura peu connu pour fuir un événement qu’elle occulte pour survivre, pour fuir son père. Dans ce texte, il est aussi question de la perte de l’enfance, d’une brisure qui marque toute une vie.
Quand écrire devient un besoin, une urgence vitale, cela donne ce roman à fleur de peau, émouvant, mais aussi avec un style et une poésie qui donne envie de lire encore cette primo-romancière.
Une belle découverte grâce aux fées des 68 premières fois.
Mona est une jeune femme bien dans sa peau, un métier qui lui plaît, elle est architecte, un mari amoureux, Paul, trois enfants, et une vie pleinement heureuse et réussie. À un cours de tai-chi, elle rencontre Vincent et immédiatement la relation entre eux est une évidence, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.
Cette rencontre que lui offre le hasard n'est pas un éveil à l’amour ou un banal adultère, mais au contraire une confiance et une écoute qui lui permettent de s’éveiller à elle-même. Comme si Vincent lui permettait d’ouvrir les vannes secrètes de l’enfance oubliée, des sentiments et du passé enfouis, la relation au père, l’indifférence de la mère, les douleurs jamais racontées, pas même verbalisées pour elle-même.
Alors il faut revenir en arrière, remonter trois générations, celles de Juifs séfarades qui chassés d’Espagne à la fin du XVe siècle ont émigré en Tunisie. Puis le départ de Tunisie des grands parents dans les années 60 pour arriver à Marseille. Enfin, la rencontre de ses parents. Il faut cela pour comprendre l’enfance, la pauvreté, la douleur et l’incompréhension de la différence. Pour comprendre, sans forcément les accepter le père tyrannique et la mère à la dérive.
Pour se désoler de ce que doivent faire les enfants sans percevoir la portée, l’influence sur leur vie future, le pouvoir de destruction massive de certains actes pourtant consentis lorsqu’ils sont réalisés par amour filial et désir de plaire.
Mona raconte, et avec les mots s’exprime la relation au père, complexe, dévastatrice, pouvoir et pression psychologiques exercés pendant des années et qui sont parfois plus destructeurs que les violences physiques. Les violences physiques elles aussi sont extrêmes. A peine esquissée, la relation incestueuse est prégnante, l’horreur absolue pour la petite fille. Si l’enfant a longtemps essayé de contenter le père, l’adulte a aujourd’hui envie de savoir qui elle est au plus profond d'elle-même.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/08/23/une-nuit-apres-nous-delphine-arbo-pariente/
Mona, la quarantaine, en couple, tombe amoureuse de son professeur de yoga. Avec cette relation, c'est son passé qui resurgit. Elle va nous raconter sa vie entre une mère ailleurs et un père tyrannique qui s'est servi d'elle sans lui donné l'amour qu'elle aurait aimé avoir.
Afin de comprendre ce qui fait sa vie, Mona va la retrace ainsi que celle de ses parents. Mais cela sera-t-il suffisant pour s'accepter ? L'écriture l'aidera -t-elle à avancer, à gérer son mal-être ?
Je suis dubitative quant à ce que j'ai ressenti de ce roman. Cette litanie, cette plainte de Mona est vite devenue urticante. Mais j'ai été prise par les personnages des parents que j'aurai volontiers bousculer. Le père pour lui faire comprendre que sa fille n'est pas un objet qu'on utilise pour obtenir plus facilement quelque chose allant jusqu'à l'humiliation. La mère pour la sortir de cette torpeur afin qu'elle vienne au secours de sa fille. C'est en cela que je me dis que l'auteur a réussi car j'en suis arriver par moment à détester ces parents.
Cette introspection a le mérite d'ouvrir la porte sur la question de sa propre vie car il y a toujours des non-dits, des attitudes qui blessent sans que cela soit fait intentionnellement. En prendre conscience ne peut être bénéfique.
Ce n'est pas un coup de coeur mais il peut mériter qu'on s'y arrête.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/06/une-nuit-apres-nous-delphine-arbo-pariente.html
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