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Franchement, la classe.
Cookie Mueller ou comment raconter une vie de drogues, de squats, de sexe, de violence avec style, élégance et ironie.
L'underground américain ; elle ne cache rien, les viols, une overdose, une incendie, des pervers, des traversées en auto-stop, le manque d'argent et puis le SIDA.
De la tendresse aussi, des amis, de la solidarité, un bébé qui nait et finalement une grande liberté.
https://animallecteur.wordpress.com/2021/01/08/comme-une-version-arty-de-la-reunion-de-couture-cookie-mueller/
Dans Comme une version arty de la réunion de couture, Cookie Mueller nous livre des anecdotes sur sa vie dans de courts chapitre. Elle y raconte des moments de vie qui l’ont marqués : ses petits boulots et son parcours parmi lesquels son métier de créancière à ses dix-huit, ses débuts d’actrice et d’écrivaine, ses voyages (Jamaïque, Berlin, l’Italie…), ses rencontres et ses amis comme Jean-Michel Basquit, sa rencontre avec son mari Vittorio Scarpati, Vickie une institutrice dans la jungle jamaïcaine. Elle y consacre aussi un chapitre aux sans-abris qu’elle qualifie d’écolo de la première heure, qui ne gaspillent pas et recyclent tout et tout le temps.
Cookie Mueller nous plonge dans une époque révolue où l’alcool et la drogue sont monnaie courante et coulent à flot, une époque aussi durant laquelle l’apparition du SIDA fait des ravages. D’ailleurs Cookie et son mari ont été emportés par cette maladie à quelques mois d’intervalle. J’ai adoré les deux derniers chapitres qui m’ont particulièrement émue : un sur Jean-Michel Basquiat qui a succombé au succès fulgurant et un autre sur son mari Vittorio mourant sur son lit d’hôpital.
Cette plongée dans une Amérique, les USA, de la seconde moitié du XXe siècle, ne m’a pas laissé indifférent. Cookie Mueller, présentée comme une égérie de l’underground new-yorkais, a tout connu et tout essayé. Surtout, elle a prouvé un talent pour l’écriture, talent dont elle ne se doutait pas elle-même alors qu’à dix ans, elle avait déjà écrit un roman, disparu, hélas.
Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir conte quelques tranches de sa vie et c’est le mot drogue qui me vient d’abord à l’esprit en repensant à ce livre. Héroïne, haschich, cocaïne, MDA, opium, médicaments, elle a tout consommé pour faire la fête ou tout simplement pour tenir debout.
Cookie Mueller, de son vrai prénom Dorothy Karen mais appelée, toute petite, Cookie, est née en 1949, à Baltimore, dans un coin isolé. Dix ans plus tard, ses parents lui ont fait découvrir le pays. Avant qu’on la retrouve internée dans un hôpital psychiatrique à vingt ans, elle a déjà goûté à l’alcool, à la drogue, aux médocs, dès l’âge de quinze ans.
Puis, elle côtoie Janis Joplin, tourne avec John Waters, baise avec Jimi Hendrix. Si elle épouse un fermier un peu plus tard, sa vie est tellement chaotique qu’on se demande comment elle a pu élever son petit Max qu’elle emmène en vacances en Sicile avec son amie. Là, elle décrit les autochtones comme de grands obsédés sexuels.
Au Festival de Berlin, en 1989, elle apprécie beaucoup la vie de festivalier et rêve de courir les festivals et, pour cela, veut devenir réalisatrice. Dans cet épisode mouvementé de sa vie, comme tant d’autres, je recommande particulièrement le récit de son arrivée à l’aéroport de Berlin !
Hélas, sa vie est toujours aussi chaotique. Rien ne se passe normalement. Ses aventures sont extraordinaires. Elle se produit même comme go-go danseuse topless dans un cabaret pendant un an et termine son autobiographie en poussant un cri de détresse devant les dégâts causés par le sida qui fauche beaucoup de ses amis artistes avant de causer sa mort en 1989, à quarante ans.
Sur les sept romans qu’elle a publiés, seul celui-ci a été traduit en français. Elle a tourné dans douze films et joué une pièce de théâtre avant de se distinguer aussi comme critique d’art. À elle seule, Cookie Mueller est le témoin d’une période complètement bouleversée, ouvrant quantité de libertés incroyables mais causant des dégâts considérables. Elle a choisi, comme tant d’autres, de vivre une vie intense en prenant des risques, sans savoir que certains choix pouvaient se révéler mortels.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
On tourne les pages et les petites histoires de ce livre, avec la docilité du lecteur qui se laisse prendre par la spontanéité et la liberté de Cookie Mueller. On y croise des gens et des artistes, connus et inconnus, peu importe, tant la simplicité du récit (années 60 et 80) nous emporte.
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