Cette semaine, suivez Cécile Boyer-Runge, PDG de Robert Laffont et Betty Mialet codirectrice des éditions Julliard.
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Découvrez le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2015 par les explorateurs de lecteurs.com Tous nos conseils de lecture pour les incontournables de cette rentrée
Après Brooklyn, nous retrouvons Ellis à Long Island, vingt ans après son arrivée aux Etats Unis. Elle est devenue l'épouse du bel Tony, italien rencontré dans un bal et est mère de famille avec des enfants adolescents. Nous sommes dans les années 70 et nous allons retrouver Ellis face à un dilemme personnelle. Et elle va retourner dans son Irlande natale et retrouver sa famille, ses ami(e)s. Et va devoir faire des choix de vie.
J'ai apprécié de retrouver cette femme et l'évolution de sa vie mais aussi de la société, américaine et irlandaise. Et j'espère qu'il ne faudra pas attendre 15 ans pour avoir une suite car la fin est très ouverte.
La lecture de Brooklyn et Long Island m'a permis de découvrir l'écriture de cet auteur irlandais, qui vient d'être honoré pour l'ensemble de ses œuvres et je vais continuer la découverte de ses textes.
Des textes qui se lisent tranquillement, lentement et où l'on rencontre des personnages touchants.
#LongIsland #NetGalleyFrance
Découverte d'un auteur irlandais avec la lecture de ce premier tome de sa saga irlando-américaine.
Au début de ce roman, nous sommes dans les années 50 à Enniscorthy, en Irlande, Eilis Lacey y vit avec sa mère veuve et sa sœur Rose, qui travaille dans un bureau et aime aller au golf. SLs trois frères sont partis en Angleterre, à Birmingham, afin de pouvoir gagner un peu d'argent. Eilis prend des cours de comptabilité dans l'espoir de décrocher un vrai emploi, mais elle trouve un emploi dans une épicerie. Puis elle rencontre le père Flood qui vit aux Etats Unis et lui propose de partir vers New York. Elle laisse alors sa mère et Rose et va s'installer à Brooklyn.
Ce livre raconte très bien els relations humaines, les espoirs, les déceptions des migrants aux Etats Unis. C'est un beau portrait d'une jeune femme, qui va essayer de réussir sa vie professionnelle et personnelle loin de son village natal. Il y a de belles pages sur les relations humaines, de l'humour dans certains portraits de personnages secondaires (les co locataires et la patronne de la pension où loge Ellis). Puis elle va rencontre Tony, un bel italien qui la demande en mariage mais un drame va l'inciter à rentrer en Irlande.
Avec une traduction parfaite, ce roman se lit simplement, tranquillement et au fils des pages, nous nous attachons à ce personnage. Il y a de belles et troublantes scènes, tristes ou joyeuses, que ce soit sa traversée ou les bains de mer à Coney Island puis son retour et le regard des habitants, sur sa modernité américaine.
Ne manque plus qu'à lire la suite pour en savoir un plus sur sa vie aux Etats Unis ou en Irlande !
#Brooklyn #NetGalleyFrance
Rien ne va plus entre Tony et Eilis. On le comprend. Difficile pour elle d’accepter la révélation que vient de lui faire un client de Tony : lorsqu’il s’est rendu chez eux pour des travaux de plomberie, il ne s’est pas contenté d’effectuer les réparations. La maitresse de maison est enceinte de ses oeuvres.
C’est l’occasion pour Eilis de se rendre en Irlande et y retrouver sa mère, mais aussi, Jim, celui qu’elle a abandonné sans explication vingt ans plus tôt pour se marier aux Etats-Unis.
J’ai énormément apprécié l’écriture de ce roman, qui avec beaucoup de finesse explore les méandres des pensées des personnages, avec sensibilité et humour. On y comprend les ravages du silence, et des non-dits, comblés par de multiples hypothèses et qui finissent par entrainer de mauvaises décisions.
J’ai cependant eu l’impression de n’avoir que le jambon du sandwich, puisque j’ai découvert que ce roman est la suite de Brooklyn, et que la fin ouverte laisse présager une suite ! Il me reste donc à lire Brooklyn en attendant le troisième opus de cette trilogie.
Merci aux éditions Grasset pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi.
400 pages Grasset 21 août 2024
Traduction Anna gibson
#LongIsland #NetGalleyFrance
J’ai beau fouiller ma mémoire, je ne parviens pas à me souvenir d’un roman irlandais qui ne soit pas empreint d’une profonde mélancolie, voire d’une insondable tristesse (mais je suis très loin d’en être la spécialiste !). Est-ce la noirceur de leur tourbe ou celle de leur Guinness qui infuse leurs belles et tristes histoires d’amour ? Long Island, le dernier roman de Colm Toibin n’échappe pas à la règle. 25 ans ont passé dans la vie d’Eilis Lacey et de son mari Tony, personnages attachants découverts dans Brooklyn. 25 ans à vivre la vie d’une « presque » américaine moyenne dans l’enclave à la fois pesante et rassurante de la petite Italie recréée par la famille de Tony dans une impasse de la ville, sous le regard omniprésent de cette smala bienveillante et bruyante. Étrangère parmi les étrangers, Eilis sent d’instinct que reconnaître son accent dans les mots terribles prononcés par un homme venu sonner à sa porte n’est en aucun cas une bonne nouvelle : son mari a fauté et c’est à toute sa famille d’en assumer les conséquences, si cruelles soient-elles. Calmement mais fermement, Eilis refusera d’endosser une peine qui n’est pas la sienne et, laissant sa belle-famille méditer les issues de ses choix, elle refera en sens inverse le chemin de l’exil, retrouvant en Irlande tout ce qu’elle y avait laissé, « les amis, les amours, les emmerdes »…
Pas un mot de trop chez Colm Toibin, pas un plus haut que l’autre. En phrases simples et fluides, sans forcer son talent, sans appuyer lourdement sur la corde sensible, il déroule son histoire avec la puissance tranquille et inexorable de la roue du destin avançant sur son axe, écrasant sur son passage toute tentative de sensiblerie ou de romantisme. Le cœur bat, pourtant, l’imagination s’emballe, les sourires fleurissent, la gorge se serre, et l’on se surprend parfois, à la lecture de ce roman ou tout semble chuchoter, à vouloir hurler au scandale ou à l’injustice. Et puis, non. Comme tous les personnages de ce formidable roman, on avance, parfois le cœur lourd, mais on avance, jusqu’à pouvoir enfin se dire « n’y pense plus, tout est bien ».
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