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Bonjour. Se pourrait-il qu'un jour ce monde ressemble à celui du demain de Christina Dalcher? Je ne le crois pas mais j'avoue que , de la même manière que la servante écarlate m'avait bouleversée , j'ai été touchée par l'histoire de Jean et de toutes ces femmes opprimées. Dans ce monde , les femmes n'ont plus le droit qu'à cent mots par un jour : essayez de comptabilisez le nombre de phrases employé dans une journée? J'ai fait le calcul : j'en ai comptabilisé ONZE . Ah oui , un peu plus si elles parlent comme des télégrammes ( sans le STOP qui compte un mot). Si une femme dépasse le nombre de mots autorisés , elle reçoit une décharge électrique grâce au joli bracelet de son choix. Car , oui , on leur laisse le choix de choisir le modèle de bracelet qui ceindra leur poignet pour les torturer : " ce soir, pendant le dîner , avant que je n'articule mes dernières syllabes de la journée , Patrick tend son bras pour tapoter l'appareil argenté qui ceint mon poignet"
On glisse , se faufile dans la vie de Jean. On voit , à travers son regard , l'emprise du gouvernement . Elle nous explique comment des hommes sans scrupule , aussi sournois que des serpents ont mis le doute dans les esprits des autres hommes et de quelques femmes: "ils sont venus à nous par des biais tellement variés , et si tranquillement qu'on n'a jamais eu la possibilité de former les rangs ". Cette ancienne Docteur en linguistique voit son monde régresser , où les femmes ont pour unique rôle de "tenir un foyer, faire des courses et devenir une bonne épouse" Ce n'est plus un choix à vrai dire , à l'inverse de notre monde où les femmes ont la liberté de décider de ce qui est bon pour elle . Dans ce roman , les femmes , esclaves d'un gouvernement n'ont plus de projet , ne peuvent plus rêver , ni s'exprimer , ni aimer avec des mots , ni consoler , ni soutenir , ni partager, ni rassurer: " Rien ne va plus et toujours assise à la tête de lit , à bercer ma fille en attendant l'inévitable apocalypse que la sonnette va déclencher " parce que Sonia a parlé , crié dans son cauchemar .
Jean et les femmes , Jean et les LGBTQIA , Jean dans son pays , a vu son monde s'effondrer et on voudrait crier pour tous ceux qui sont opprimés , dire tous les mots qui leur sont interdits . On est choqué par toutes les interdictions . Ce monde dictatorial qui dévore l'âme humaine , qui laisse un filet d'air pour respirer , pour qu'aucun n'ait la force de se rebeller. Un gouvernement retors , pervers , dangereux qui ne recule devant rien pour être tout puissant . J'en ressors lessivée car plein de questions me viennent à l'esprit : que ferait -on si demain nous n'avions plus le droit à la parole ? Si on nous contraignait à obéir par la force , les menaces , la torture? De quoi serions -nous capables?
Belles lectures . Prenez soin de vous
Le système éducatif des États-Unis a bien changé en 2050, face à la pénurie d’enseignants, des mesures radicales ont été prises. Les élèves, dès leur plus jeune âge, et aussi leurs professeurs, sont classés en trois catégories basée sur leur QI et leurs résultats, et ils sont très régulièrement testés.États-Unis La catégorie « argent » a droit aux meilleures écoles et aux meilleurs équipements, la catégorie « verte » à un enseignement dégradé. Quant à la catégorie « jaune », c’est la voie de garage. On peut descendre d’une catégorie, ce qui met une pression énorme sur tout le monde, mais rarement monter. Jusque là, Elena Fairchild s’accommodait plutôt bien de ce fonctionnement, avec ses deux filles en catégorie argent et son poste de professeur « argent » aussi. Mais quand la cadette rate son examen et passe directement en catégorie « jaune », c’est le choc. Son mari Malcolm ne s’en émeut pas, il n’en a que pour son aînée. Mais pour Elena, voir partir sa petite dans un internat à 6000 km, et la condamner à la médiocrité pour le reste de sa vie, c’est insupportable. Elle décide rater volontairement son test pour être mutée dans le Kansas auprès de sa fille, elle n’imagine pas ce qu’elle va découvrir.
Le précédent roman de Christina Dalcher était également une dystopie, « Vox ». Ce premier roman, qui surfait clairement sur la vague «de la « Servante Écarlate » était intéressant mais je le trouvais un peu trop excessif, pas super crédible, donc pas réellement angoissant. Avec « QI », cette fois-ci c’est différent car ce qu’elle décrit dans son roman n’est qu’une exagération de choses déjà envisagées, déjà mises en œuvre dans l’Histoire du XXᵉ siècle. Cette fois-ci, on est dans quelque chose de « possible », dans une Amérique qui aurait basculé dans une sorte de fascisme soft (sous l’impulsion d’un Président ultra conservateur et décomplexé, par exemple). La société qu’elle décrit dans « QI » est une société qui a renoncé à l’universalisme : « Vos enfants sont tirés vers le bas par les élèves en difficultés, et bien nous allons les envoyer ailleurs » , et au début du roman Elena Fairchild s’en accommode assez bien. Ses filles sont dans la bonne catégorie, dans un « entre-soi » très confortable. Exit les pauvres, les latinos, les noirs, les « fragiles », les « en diffcultés », les enfants de familles monoparentales, les écoles « argent » sont essentiellement blanches et aisées. Mais les critères sont objectifs : des tests d’intelligence et de connaissances, les mêmes pour tout ; l’argument fonctionne pleinement. Au travers de flash back, on se rendra compte qu’Elena n’est pas pour rien dans l’instauration de cette tyrannie, ni elle, ni l’homme qu’elle a épousé. Au début du roman, elle n’est pas follement sympathique. Plus les chapitres avancent et plus elle se mue en héroïne mais ces fameux flash back viennent tempérer cette mutation, comme des piqûres de rappel à intervalle réguliers. Le roman brasse pas mal de thème, évoque le programme Aktion T4 (Elena est d’origine allemande), les programme de stérilisations, la sélection intra-utérine, le dévoiement de la médecine. Nous suivons Elena jusqu’au Kansas, dans cette fameuse école jaune où elle découvrira le vrai objectif que le Gouvernement Américain poursuit, et qui n’a pas grand-chose à voir avec l’Éducation. Quand la fin arrive, on ne tombe pas de notre chaise, on est même un peu étonné d’avoir tout compris bien avant la pauvre Elena. La fin est très ambivalente, le roman se termine à la fois bien et mal. Facile et addictif à lire, avec des chapitres courts qui se terminent souvent par un petit cliffhanger, on dévore cette dystopie rapidement. On peut trouver que le personnage de Malcolm est un peu caricatural, on peut toujours trouver ça et à quelques petits défauts mais force est de constater que « QI » remplit à 200 % son objectif de départ : nous alerter. Bien plus angoissant que « Vox », parce que carrément plus crédible, « QI » est une vraie réussite. Ce roman, dans l’Amérique de 2023, résonne avec une acuité particulière. Ce n’est pas juste une dystopie de plus, c’est un avertissement : personne n’est à l’abri dans un État fasciste, absolument personne...
En lisant la 4eme de couv, je me suis dit : "Génial, une dystopie dans la lignée de la Servante Écarlate, ça va être top!".. Et bien pas du tout, j'ai trouvé ce roman insipide et sans saveur.. Il ne se passe pas grand chose. Le sujet est pourtant dramatique et super intéressant (parce que cette realite pourrait exister!). Les femmes sont censées se battre pour retrouver leurs voix, grâce notamment à Jean.. Heureusement que dans la réalité, nous ne sommes pas représentées uniquement par cette femme.. J'ai l'impression qu'elle ne pense qu'à son propre confort, tout en se plaignant que les choses n'avancent pas..
Pourtant dans la 1ere partie du roman, on la sent concernée, rebelle et prête à se battre! Mais ça retombe aussi sec.. Aucun personnage n'a de profondeur, je me suis ennuyée et je l'ai trouvé extrêmement long.
Bref, beaucoup d'espoir mais une vraie déception !
Découvrez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordpress.com
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Après Vox, Christina Dalcher revient avec une dystopie encore plus percutante ! À travers les questionnements et les découvertes de son héroïne, elle aborde une foule de problématiques, et pas seulement la façon de mesurer l'intelligence pour créer l'élite de la société. QI va bien plus loin que cela et s'inspire même du passé pour nous prouver que l'homme peut très rapidement succomber à un sentiment de supériorité pourtant injustifié...
Un coup de cœur que j'ai dévoré en une journée ! Ne passez pas à côté de cette pépite, d'autant que les quelques défauts que j'avais pu relever dans Vox ont été gommés avec brio.
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