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Il y a plus ou moins quatre ans, quasiment à la même période, je me lançais pour la première fois dans un thriller chinois. Il s’agissait du premier roman de Cai Jun, le même auteur du présent livre que je vous présente. Il se nommait « La rivière de l’oubli » et m’avait laissé un sentiment un brin mitigé.
J’avais bloqué à la fois sur la multitude de personnages ainsi que sur les dénominations asiatiques, tous deux ayant parfois fait que je me perdais dans le récit. Quatre ans plus tard, je me suis lancée sur son second polar traduit en français, toujours par Claude Payer, afin de ne pas rester sur une fausse note et surtout, car, en matière de littérature, je suis très rarement rancunière.
Encore une fois, Cai Jun, son auteur, opte pour un thriller, doté d’une touche de fantastique. Même si je reste assez novice en matière de fantastique, mes lectures n’étant pas très souvent issues de ce genre littéraire spécifique, j’ai décidé de l’aborder avec l’esprit complètement ouvert et de me laisser porter. Eh bien, j’ai bien fait d’agir de la sorte.
En effet, cette seconde lecture s’est vraiment bien mieux passée. Depuis la première, il est vrai que j’ai lu plusieurs livres d’origine asiatique, faisant que j’ai eu bien moins de difficultés avec les noms et prénoms asiatiques. En plus, j’ai aussi regardé des séries, notamment sud-coréennes, ce qui fait que j’ai habitué mon cerveau à ces consonances. Enfin, peut-être que ceci explique cela…
Les défauts que j’avais relevé dans le précédent livre étaient peut-être aussi dus au fait qu’il s’agissait d’une première œuvre et que donc, l’auteur avait encore besoin de se faire la main et de développer ses talents d’écriture. Quoi qu’il en soit, « Comme hier » m’a paru bien plus fluide et facile à lire (surtout grâce à l’excellent travail de traduction déjà opéré pour « Les rivières de l’oubli » par Claude Payen).
Bien entendu, la touche « fantastique » reste présente mais elle ne m’a pas le moins du monde dérangé. Les amateurs du genre en seront heureux, quant aux autres, je pense que s’ils veulent tenter ce type littéraire, ce livre est très bien pour une première approche, sans qu’il ne prenne tout l’ascendant sur l’histoire.
S’il fallait juste relever un élément que je ne peux pas m’empêcher de constater est le fait que le récit peut sembler un brin « brouillon », sans que cela ne doive être pris péjorativement. Pour avoir lu plusieurs livres d’origine asiatique depuis lors, j’ai remarqué que la façon dont les auteurs narraient leurs histoires pouvait sembler « décousue » pour nous francophones. Je ne sais pas plus vous l’expliquer dans les détails mais c’est un sentiment général qui découle de mes lectures originaires d’Asie. Une fois que l’on en fait abstraction, on peut savourer sa lecture comme pour tout autre livre.
Me voilà donc convaincue par la plume de Cai Jun, dont je ne manquerai pas de suivre son parcours dans le thriller fantastique.
Deuxième roman de Cai Jun traduit en France, Comme hier est un polar complétement immersif dans la Chine actuelle où les croyances ancestrales s’imbriquent à l’essor, économique et technologique, phénoménal actuel. Et de technologie, il en est question. Car le jeu électronique « Comme hier » développe la possibilité de revivre ses propres souvenirs mais aussi de ressentir ceux d’un lieu précis. Pour les différents protagonistes, les cauchemars ne sont pas loin, mais Cai Jun développe aussi un côté onirique particulier.
Suite à un incendie, on découvre un homme de trente-cinq ans, complétement carbonisé. C’est Jiao Keming, propriétaire de l’appartement, professeur d’informatique au Lycée Nanming. Néanmoins, après avoir pensé à un accident, les services de police s’orientent vers un assassinat, surtout lorsqu’ils découvrent à ses côtés, asphyxiés, sa femme, Cheng Lisha, et leur enfant en situation de handicap.
Son téléphone révèle très peu de contact, sauf la photo d’une jeune fille aux cheveux rouges et au pseudo, sur le réseau social chinois ‘Le Dieu de la mort et la jeune fille » dont la traduction serait « La jeune fille et la mort ». Est-ce une rencontre extraconjugale ou autre chose ?
Sheng Xia est une ancienne étudiante du lycée où enseignait le professeur, hackeuse expérimentée, excellente sportive en boxe thaï et surtout solitaire. Elle désire venger sa mort en découvrant son assassin. Son temps de vie est compté car une tumeur a envahit son cerveau. Elle va s’allier au flic, Ye Xiao, qui s’occupe de l’enquête. Tous deux vont former un duo amour/ répulsion accompagné par un autre protagoniste bien mystérieux.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/04/15/cai-jun/
Shen Ming, un enseignant à qui tout réussi voit sa vie basculer après l'assassinat d'une de ses élèves. Après avoir tout perdu, il est retrouvé lui aussi assassiné. 9 ans plus tard, un jeune possède les souvenirs de Shen Ming. S'est-il réincarné pour se venger?
Plus q'un thriller, ce roman est un portrait de la Chine d'aujourd'hui qui flirte entre modernité et vieilles croyances. J'ai beaucoup aimé cette découverte de la vie en Chine avec ses limitations, ses jeux d'influences, ses tabous… C'était très intéressant et instructif. Les traditions/croyances/légendes urbaines reste très intégrées à la vie actuelle ce qui m'a étonnée. L'importance des fantômes, réincarnations et autres relations aux esprits reste au coeur des moeurs malgré une « lutte » vers plus de rationalité. L'écriture est simple, efficace et immersive rendant le récit très addictif. Les personnages sont complexes et avec des liens inattendus.
Le fait que la réincarnation ou présence d'un fantôme vengeur auprès de l'enfant est globalement bien accepter par les personnages amoindrit l'aspect horrifique qui aurait pu se dégager (pour mon plus grand plaisir). Ce récit est une véritable toile d'araignées qui se tissent petit à petit. le lecteur est mené par le bout du nez tout le long tant les rebondissements sont bien dosés et répartis. Cette impression est amplifiée par l'immersion dans une culture peu connue. J'ai juste un bémol sur le rythme qui est inégal. Autant le début et la fin sont bien maitrisés, autant au milieu un léger sentiment de longueur est présent. le milieu un peu moins captivant est vite oublié quand on prend conscience de la mise en place du puzzle complet qui donne une sacrée fresque
merci netgalley et XO éditions pour cette découverte qui ne correspondait pas du tout à l'idée que je m'en faisais mais s'est avérée une très bonne lecture
Je remercie XO Editions pour ce nouveau partenariat en leur compagnie. J’espère que cela sera le premier d’une longue lignée car c’est une maison d’édition dont j’apprécie beaucoup le catalogue.
Dans le genre « premier pas dans l’inconnu », on ne pouvait pas faire mieux. L’accroche pour présenter ce livre est « Cai Jun, le Stephen King chinois » et en effet, c’est surprenant car l’auteur balaie les traditions du polar. De ce dernier, j’ai été vite plongée dans le fantastique, genre que je ne connais pas assez bien à mon goût. La nouveauté, j’adore, alors j’ai plongé.
Shen Ming est le personnage central de ce livre. Professeur de chinois dans un lycée réputé, sa jeune carrière semble prometteuse tout comme pour sa vie personnelle avec un prochain mariage. Lorsqu’une jeune élève de son lycée est assassinée, tous les soupçons convergent vers lui, notamment parce que la rumeur dit qu’ils entretenaient une liaison. Très vite, ses amis d’hier lui tournent le dos et malgré l’absence de preuves, il est soupçonné par la police. Quelques jours plus tard, il est lui-même assassiné. Qui a pu vouloir la mort d’un professeur au départ sans histoire ? Les années passent et un jour, un jeune garçon, Si Wang, affirme se souvenir de sa vie précédente en la personne de Shen Ming. Il est alors temps de se venger. Et si Shen Ming n’avait pas traversé « la rivière de l’oubli » ?
J’ai particulièrement apprécié la première partie du récit qui est abordée à la première personne du singulier, par le héros, Shen Ming. Cela permet aux lecteurs de vraiment se transposer aux côtés des personnages. On est bien dans l’univers fantastique et donc, il faut garder l'esprit très ouvert. Occidentaux, nous ne partageons pas forcément les croyances orientales en la réincarnation mais ce côté mystique m’a assez bien charmée.
Le petit bémol pour moi dans ce livre est le nombre important de personnages et ce n’est donc pas tout le temps évident de s’y retrouver. Surtout que l’auteur fait des sauts dans le temps, ce qui complique encore plus la chose.
Comme pour les autres romans que j’ai lus cette année, je reste un peu coincée avec les dénominations asiatiques (je vous en avais fait part dans de précédentes chroniques). Les ressemblances entre les différents noms ne facilitent pas la chose. Heureusement, l‘auteur a dû avoir pitié de lecteurs comme moi qui ont des difficultés avec les noms à consonances orientales car il fournit un petit lexique des personnages centraux du récit avec de brèves descriptions. Alors que d’habitude, c’est moi qui m’y colle, Cai Jun a eu la générosité de me prémâcher le travail.
Par ailleurs, je tire mon chapeau au traducteur, Claude Payen, car quand je vois le nombre de pages et la complexité de la trame, il a vraiment fait un travail époustouflant (remarque en passant : je trouve qu’on oublie trop souvent tout le travail ô combien fantastique que les traducteurs font pour nous offrir l’accès à des livres étrangers).
Les quelques longueurs sont oubliées par le maintien d’un certain mystère tout du long. J’ai apprécié découvrir certaines us et coutumes chinoises que je ne connaissais pas (ex : le tutoiement très répandu dans la société). Voilà vraiment toute la magie de la lecture qui a le pouvoir de nous faire voyager, tout en restant dans notre canapé.
Chronique sur mon blog : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/12/la-riviere-de-loubli-de-cai-jun.html
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