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De la nuit du 4 août 1789, je ne savais rien. Oui, je l’avoue, la Révolution française ne m’a jamais passionnée, et m’a même provoqué un ras-le-bol lors du Bicentenaire.
A priori, ce roman n’était pas pour moi, et pourtant, j’ai apprécié ma lecture.
L’auteur suit quelques personnages : d’Eprémesnil qui retourne sa veste mais a l’aissé passé son moment ; l’abbé Chevallier et sa folie complotiste ; Necker (je le connais celui-ci) qui va et qui vient et dont la fille n’est autre que Mme de Staël.
Et bien sûr Louis XVI qui veut bien faire et qui acquiesce à presque toutes les propositions.
J’ai aimé les pics et parallèles avec l’état du pays actuel.
J’ai aimé les quelques envolées lyriques toujours à propos.
J’ai découvert que dans les cahiers de doléances, personne ne voulait spécialement en finir avec les privilèges, mais que, suite à un banquet bien arrosé, les députés, sans doute un peu pompettes, se sont laissés emporter à déclarer la fin des privilèges, même les Bretons.
J’ai découvert que la sténo avait été inventé à cette époque, alors appelée logogramme.
Enfin, j’ai aimé que ce roman démontre que l’on n’en fini jamais vraiment avec les privilèges.
Quelques citations :
Au soleil couchant, le royaume de France n’était qu’une fédération de provinces hétéroclites ; au matin du 5 août, c’est un pays unifié qui va se réveiller. Une seule nation, un seul droit, un seul régime. (p.201)
Il y avait un plan. Il a été dépassé, débordé mais Chjapelier, Fréteau et quelques autres ont accepté l’imprévu. Après des décennies de blocage, mille députés ensemble ont accepté de se laisser transformer, d’abandonner leurs avantages particuliers au profit d’une idée bien plus grande qu’eux. Voilà comment cette nuit résonne encore. (p.202)
Si je n’avais pas peur des anachronismes, je dirais que Louis XVI est un des premiers anticapitalistes de l’Histoire. (p.236)
L’image que je retiendrai :
Celle de la salle des menus-plaisirs (j’adore ce nom) dans laquelle se déroule les débats et les avancées.
https://alexmotamots.fr/labolition-des-privileges-bertrand-guillot/
4 août 1789 : Abolition des privilèges
Cette date que je connais encore par cœur, 25 ans après l’avoir apprise à l’école. Date que tous les écoliers connaissent !
Mais connaissons nous le détail de cette nuit qui a changé l’histoire de la France ? Comment s’est-elle déroulée ? Qui a voté cette abolition ? Quels hommes se cachent derrière ce basculement, cette idée ? Était-ce prévu depuis plusieurs mois ou une succession de surenchères ? De nombreuses questions…..
Alors au début (les 30 premières pages), j’ai complètement été dérouté par cette lecture qui ressemblait davantage à un manuel d’histoire qu’à un roman…. Une multitude de personnages difficiles à mémoriser ! J’ai même hésité à le poser pour le lire plus tard…..
Et quelle erreur j’aurai fait !
Très rapidement finalement, j’ai été happée par l’histoire, par ces inconnus qui par une nuit d’été ont marqué l’histoire, ont osé abolir des années de privilèges injustes…des privilèges des nobles, des évêques, des régions, de la chasse…..une France ou les riches ne payaient pas d’impôts ! Ou les régions avaient des régimes indépendants…..
J’ai assisté à cette nuit où tout a basculé ! J’étais dans la salle ! J’ai vécu ce moment historique mais aussi le cheminement, la préparation, l’émulation des idées, le besoin de changement ! J’ai assisté à la naissance de la France moderne !
L’auteur réussit avec brio à rendre ce roman historique vivant !
C’est passionnant ! Et très documenté !
La construction est originale, l’auteur intervient et nous dévoile son processus de création du roman, ses recherches, mais surtout il fait des liens avec notre politique actuelle et le tout non dénué d’humour !
Et si des années après rien avait changé ? La dette, les élites…..
Alors évidemment je ne peux que le conseiller à tous les amoureux d’histoire mais pas que !
Un très grand coup de cœur ❤️
M. Bertrand Guillot nous livre le récit d’une nuit de l’année 1789, celle du 4 août, dans son ouvrage « L’abolition des privilèges ».
Oui, car pour ceux qui auraient séché les cours d’histoire, c’est bien ce grand moment de l’abolition des privilèges qui se déroule par cette nuit d’un été révolutionnaire. Mais attention, même ceux qui ont suivi le plus attentivement du monde leur cours d’Histoire sont des lecteurs potentiels de ce formidable livre. Car M. Guillot a parfaitement bien fait les choses : il va plus loin que les quelques lignes des manuels scolaires et nous rend vivant la fougue des débats de l’Assemblée Nationale de l’époque, ainsi que les doutes et les atermoiements de ceux qui la composent. D’ailleurs, si vous croyez tous connaître tous les membres de cette Assemblée, avez-vous déjà entendu parler d’Adrien Duquesnoy, de Joseph Delaville, de Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil, de Guy-Jean-Baptiste Target, de Guy-Gabriel-François-Marie Le Guen de Kerangal ? Si oui, vous avez une bonne connaissance des débateurs de l’hôtel des Menus Plaisirs à Versailles (ou vous avez déjà lu ce livre). Si non, je ne peux que vous invitez à vous plonger dans les pages de ce récit historique de la fin de l’Ancien Régime. Vous apprendrez, entre autres, que les fameux privilèges dont il est question ne sont pas uniquement ceux de la noblesse et du clergé, et que beaucoup des cahiers de doléances ne voulaient point les supprimer.
Pour ceux qui doutent encore et pensent qu’ils vont subir un pesant et indigeste livre d’histoire, sachez qu’il s’agit ici d’un récit très libre des évènements. M. Guillot n’est pas historien, et même s’il a effectué un travail de documentation ultra solide et conséquent, il parvient à le faire oublier par son style qui mobilise notre langue contemporaine et notre grille de lecture du XXIème siècle pour nous rendre accessible ces lointains évènements. On se prend même souvent à imaginer que les pensées de certains des protagonistes ne sont pas si éloignées des nôtres, et à réaliser que leurs problèmes sont fort semblables à nos modernes questionnements. Et, last but not least, la plume alerte de l’auteur distille un humour plein d’à-propos très appréciable qui rend encore plus savoureuse cette très enrichissante lecture.
En bref, un livre passionnant et à mon avis indispensable à la compréhension du monde et de sa complexité.
« L’abolition des privilèges » est un récit très vivant des évènements de la nuit du 4 août 1789. S’il est nourri par l’imposant travail sur les archives d’époque de l’auteur, il n’en est pas moins très clair et accessible. Il est écrit dans une langue parfois familière et truffée de mise en perspective des réalités historiques de l’époque avec notre propre grille de décodage contemporaine. L’auteur se situe au-delà du récit stricto sensu des évènements successifs qui ont abouti à cette abolition pure et simple des privilèges. En effet, avec le recul, on peut avoir l’impression que les privilèges de la noblesse et du clergé devaient forcément tomber, que leur disparition était dans l’ère du temps, comme un des éléments impératifs de la révolution. Pourtant, en lisant ce livre, on se rend compte qu’il n’en est rien et qu’elle ne figure même pas dans les cahiers de doléances. Au contraire, elle est le fruit d’un ensemble de circonstances et d’une convergence difficile à imaginer à l’époque. C’est toute la force de Bertrand Guillot de parvenir à totalement déconstruire la chaîne d’évènements, de décisions et même de ressorts psychologiques qui ont permis d’aboutir à ce résultat.
Un livre qui trouve un écho contemporain intéressant dans la persistance de certaines privilèges actuels et les difficultés à réformer ou faire valoir une autre manière de vivre ou de fonctionner collectivement. Une superbe lecture !
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