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D’une sensibilité rare et merveilleusement écrit, ce premier roman marque les débuts très prometteurs de l’écrivain australien Ben Hobson.
Le roman se déroule en 1961, dans le Queensland, en Australie.
La mère de Sam, 13 ans, vient de mourir de maladie. Dorénavant il n’a que son père, Walter. Un père silencieux, souvent absent.
Leur relation est tendue et ténue. Tentant de gérer son propre chagrin et assumant désormais la responsabilité de son fils, Walter, veut faire de cet enfant un homme, comme on l’a fait avec lui, grâce au travail et à l’effort.
Walter travaille plusieurs mois par an dans une station baleinière. Un lieu coupé de tout, un milieu d’homme où l’on chasse et dépèce des baleines à la chaîne. Il décide d’emmener son fils avec lui.
L’adolescent sensible se retrouve confronter à un travail pénible et sanguinaire.
Au milieu de nulle part, Sam deviendra-t-il l’homme que Walter veut façonner ? Walter va-t-il apprendre à être un père?
Le rêve de la baleine est un très beau roman d’apprentissage, un roman sur le passage à l’âge adulte, sur la masculinité, sur les difficultés d’être père, un voyage pudique dans le processus de deuil.
L’innocence de Sam, sa douleur profonde, et la confusion de ses sentiments rythment ce récit qui sur fond de nature writing prend soudain des allures de conte.
Ce roman mérite toute votre attention. Il restera en tout cas pour moi une des lectures marquantes de 2019.
Traduit par Alexandre Lassalle
Sam Keogh a treize ans lorsqu’il perd sa mère. Son père Walter travaille sur la station baleinière de Tangalooma située sur l’île de Moreton en Australie. Walter est un homme renfermé, taciturne et communicatif qui s’abrutit de travail même s’il sait qu’il lui revient de prendre soin de son fils maintenant que sa femme n’est plus là. Sam est encore en plein chagrin lorsque son père décide qu’il l’accompagnera afin de l’endurcir et lui apprendre le métier. Enter temps ils adoptent un chiot et Sam va avoir avec ce chien un lien affectif très fort.
Ce récit initiatique est fort bien construit avec une écriture à la fois réaliste et descriptive de la mer, des baleines, de la nature et de l’Australie. Pendant toute cette épopée, on suit le ressenti souvent douloureux de Sam et j’ai été touchée en plein cœur lorsque Sam se sent aimé par son père et les raisons qui font qu’il se sent aimé sont bouleversantes. Sam va être le témoin de scènes brutales et d’une violence inouïe pour un enfant. On peut alors se demander si cela le transformera suffisamment pour qu’il réponse aux attentes de son père ? Mais aussi si Walter pourra être le père dont Sam a désespérément besoin. J’ai aimé ce monde d’hommes, durs et besogneux qui sont un peu comme des grands-frères pour Sam. Ce conte est d’une beauté et d’une force stupéfiante c’est un véritable coup de cœur. J’ai souvent partagé les émotions qui submergent Sam, ce petit que l’on force à grandir trop vite, j’avais juste envie de le protéger et de le cocooner. La seconde partie du récit sur l’évolution de Sam était puissante et m’a fait craindre le pire. Ben Hobson a su parfaitement nous livrer un récit sur la construction de l’adulte, l’humanité et la filiation. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/06/22/37449447.html
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