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Jolie découverte que ce manga « Lyla & la bête qui voulait mourir – T1 » au scénario Asato KONAMI publié aux éditions Kioon dont l’article du magazine Coyote Mag m’avait donné l’eau à la bouche.
Petit topo sur l’histoire : Aron est une chimère, plus précisément un être mi-homme mi-animal. Elevé et éduqué dans la violence, il ne connaît guère les sentiments que sont la joie, l’amour, la bienveillance alors qu’il semble pourtant porter en lui une gentillesse paradoxale. Sous les ordres de son maître, il tue à la demande des êtres plus ou moins innocents et sans émotion, de façon mécanique. Sa chambre, ou plutôt sa prison, est le seul endroit où il peut parcourir son livre fétiche qui lui permet de s’évader et de rêver à la liberté, une liberté qui prend la forme d’un paradis peuplé de fleurs dans lequel un ange prénommée Lyla sauve un petit garçon. C’est ainsi qu’au cours d’une violente mission d’assassinat qui lui est imputée, il rencontre une jeune fille qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ange de son conte préféré. Décidé à poursuivre son rêve de trouver le paradis, Aron tourne le dos à son maître et prend sous son aile cette petite fille pourtant destinée à mourir sous sa force … Mais comment la relation entre Lyla, devenue orpheline par la faute d’Aron, et ce dernier va-t-elle pouvoir évoluer ?
Le scénario de ce manga n’est pas novateur et pourtant le fil du récit reste fluide, bien que les premières pages m’ont quelque peu déroutées, la violence du trait dans les premières illustrations m’ayant d’emblée surprise. Les personnages évoluent de façon prévisible mais ils ont quelque chose d’attachant, ils se retrouvent tous deux livrés à leur propre sort et pourtant reste dépendants l’un de l’autre. Leur relation évolue et, plus on avance dans le récit, plus on s’attache et on comprend Aron, une chimère qui renferme bien plus de nuances qu’on n’aurait pu le penser à la lecture des premières pages. Lyla de son côté se révèle et s’avère partagée entre vengeance et pitié, une pitié que l’on s’imagine bien évoluer en compassion voire en amitié. On présage un dilemme difficile pour notre petite héroïne…
En ce qui concerne les illustrations, elle ont le trait franc, qui jouent sur les contraste et présentent des informations suffisamment dosées. Elles sautent souvent aux yeux, alpaguent le lecteur. J’ai eu par de brefs moments quelques difficultés à toutes les saisir, un peu plus de finesse dans le dessin serait parfait (à mes yeux bien sûr). Esiwa SAITA n’hésite pas également à faire « parler » les mouvements, les bruits environnant pour fondre encore plus le lecteur dans l’ambiance du manga. Le personnage d’Aron est je trouve époustouflant, il semble à la fois froid et pourtant il nous fait partager tellement d’émotions de par son regard, ses postures. Un vrai paradoxe que l’illustrateur et l’auteur ont bien réussi à faire ressortir. J’ai un peu moins été emballée par la présentation de Lyla, que je trouve un peu moins travaillée dans les expressions.
En conclusion, un manga paru en VO en 4 tomes, plutôt efficace, au scénario et aux illustrations dynamiques et aux personnages nuancés qui apportent une note poétique bienvenue.
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