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Il était temps, me suis-je dit, que la philosophie contemporaine s’empare de la problématique du bonheur, si présente dans la florissante littérature dite de développement personnel. Les tentatives de Michel Onfray plaidant pour une philosophie de l’hédonisme ne m’ayant guère convaincue, j’espérais trouver davantage dans ce livre d’Arnaud Villani, dont la première de couverture nous dit « Redécouvrir le bonheure, ou comment la pensée s’est fourvoyée pendant vingt siècles ».
Super, ai-je pensé, une ontologie du bonheur fondée sur un aperçu du concept à travers les siècles…
Ce long préambule pour prévenir le lecteur qui s’attendrait à ce genre de choses qu’il risque d’être déçu.
En réalité, je suis très dubitative, en particulier sur le plan de la méthologie. L’ouvrage est organisé en chapitres dans lesquels l’auteur développe chaque fois une thèse qu’il arguments en s’appuyant à la fois sur des exemples concrets et sur les théories soutenues par d’autres penseurs. On ne saurait dire dans quelle mesure l’ouvrage relève de la vulgarisation ou non. Les raisonnements qui y sont élaborés sont aisément compréhensibles, en revanche, les références, qui figurent le plus souvent sous la forme du nom de l’auteur, éventuellement du titre d’un ouvrage, voire dans le meilleur des cas d’une courte citation ne permettent pas au lecteur non familier de la discipline de comprendre la manière dont elles sont utilisées. Qui n’est pas familier de l’Idée platonicienne, de l’éternel retour nietzschéen, de la critique kantienne, de la phénoménologie, des sceptiques et du bon docteur Freud n’est pas en mesure de peser la valeur des arguments avancés, d’autant qu’ils le sont dans une langue rappelant Nietzsche (c’est un compliment) : emphatique, parfois mystique et qui n’hésite pas à apostropher le lecteur. J’ai été surprise de voir Bachelard aussi peu cité, tant sa pensée influence la rédaction de cet essai.
Je ne suis pas philosophe, ce qui peut suffire à discréditer le propos tenu ici, mais s’il faut lire ce livre, c’est à mon sens d’abord pour le sens poétique de l’auteur, le recours fréquent à la métaphore, les analogies colorées. A la fin, le philosophe se fend de quelques petits textes contemplatifs que j’ai bien plus appréciés que le reste de l’essai. Pour moi, ce texte est bien trop tonitruant pour être scientifique, trop sophistiqué pour être grand public, trop elliptique pour inclure le lecteur intelligent dans sa démarche argumentative. Il faut croire l’auteur sur parole, parole parfaitement maîtrisée au demeurant.
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