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La communauté de Wrenton, dans le Maine, est sous le choc : le corps de Jenny Kennedy, reine de beauté de treize ans, vient d'être retrouvé à l'orée des bois, dans une nuisette à volant rose, maquillée et coiffée comme une petite poupée, elle a été violée et poignardée. Assez vite les enquêteurs vont mettre la main sur Billy, un adulte à l'esprit d'enfant, adorant les concours de mini miss et grand fan de Jenny. Mais Billy ne fait-il pas un coupable trop idéal? Virginia, la demi-soeur de Jenny, a de gros doutes et compte bien reprendre l'enquête, quitte à déterrer certains secrets et voir les siens exposés au grand jour.
J'ai beaucoup aimé ce livre! Les chapitres alternent entre le point de vue de Jenny quelques semaines avant son meurtre et celui de Virginia qui cherche aujourd'hui à le résoudre. J'ai tout de suite beaucoup aimé Jenny qui, à 13 ans, traverse sa période de rébellion et cherche à se définir mais j'ai eu du mal avec Virginia au début, trop froide et centrée sur elle-même au départ, on a dû faire plus ample connaissance pour que je finisse par vraiment l'apprécier. J'ai beaucoup aimé découvrir leurs vies, mener l'enquête avec Virginia et me demander ce que j'aurai fait comme choix à sa place.
Un bon moment de lecture avec ce livre qui se dévore.
Un bon thriller à déguster lentement mais attention aux claques.
Jenny ancienne miss a été retrouvée à 13 ans violée et assassinée.
L'enquête est un peu bâclée et c’est le suspect principal : un amateur de concours de miss un peu attardé qui sera accusé. Cependant sa demi-soeurs, Virginia, ne se contentera pas de ce coupable qu’elle connaît également. Cette chômeuse qui passe la majeure partie de son temps à dormir et à boire a elle-même eu des problèmes étant adolescente, victime de sa beauté, elle a été la proie d’un enseignant. C'est à travers le récit des deux soeurs qu’on suit l’histoire. C’est celui de Jenny qui dévoile les événements avant sa mort et celui de Virginia qui suit l’enquête auprès de l’inspecteur en charge de l’enquête. Ces deux demi-soeurs ne sont pas vraiment complices mais le fait de faire partie d’une famille avec un père absent, mystérieux et colérique les rapproche, de même que leur mère respective toutes les deux un peu dépressives et enfin les déjeuners dominicaux impératifs.
Ce qui m’a marqué et beaucoup plu c’est l'atmosphère pesante de ce livre dont l’auteure nous imprègne avec les secrets, les manipulations, les faux semblants, l’importance du paraître, les rivalités des adolescents au lycée. L'intrigue se révèle lentement, ce qui intensifie les révélations mais permet aussi de profiter des personnages que j’ai trouvé bien travaillés, surtout Virginia la cynique qui ajoute beaucoup de touches d’humour (noir) à ce roman noir. Tout cela s’accélère sur la dernière partie pour nous livrer un final détonnant.
Traduit par Sarah Tardy
Qui a tué Jenny Kennedy ?
Reine de beauté fatiguée de plaire, Jenny a 13 ans, toutes ses dents mais a fini par perdre la vie.
L’auteure, machiavélique, enchaîne les chapitres courts, dévoilant, en parallèle, les jours qui précédent le meurtre du point de vue de la victime et l’enquête menée par sa demi-soeur, Virginia. Deux temps, et tellement de mouvements que le lecteur s’en va soupçonner à tour de bras la Terre entière, comme un bon policier qui se respecte.
Fausses pistes, meurtriers en puissance et secrets inavouables jalonnent ce page turner au vitriol. Thriller addictif et pas si innocent qu’il en l’air, j’ai plongé tête la première dans cette petite ville américaine aux secrets plus ou moins bien gardés.
J’ai toujours aimé les univers à la Twin Peaks avec ces êtres anodins, presque clichés, qui cachent des cadavres au fond de leurs placards.
Amy Green se fait un plaisir à démonter la belle société américaine qui se cache derrière les cartes postales de ces banlieues proprettes où rien ne se passe ! En effet, ne nous vous attendez pas à un roman se déroulant dans l’univers des célèbres mini-miss, vous seriez déçu. Si Jenny participe bel et bien à ces concours d’un autre temps, le propos est ailleurs.
La construction de ce premier roman, mené de main de reine (de beauté?), m’a obligé à arriver, essoufflé au final, qui m’a bien laissé sur les fesses. Si parfois, les ficelles peuvent sembler classiques, la manière d’arriver au bout de son histoire, elle, fait bel et bien son effet et donne à ce roman toutes ses lettres de noblesses. N’est pas reine qui veut …
Bref, si tu aimes les romans un peu tordus, plein de secrets, qui ne te laisse pas vraiment de répit, tu tiens là ta lecture de l’été qui se dévore comme une bonne série !
Avis aux amateurs !
» Reine de beauté « est le premier roman de Amy K. Green et publié en mai dernier aux éditions Belfond dans la collection Belfond Noir. Ce thriller psychologique d’une grande réussite est le reflet d’une Amérique puritaine en proie à ses propres démons.
Le corps d’une jeune adolescente est retrouvé sans vie dans la petite ville de Wrenton en Nouvelle-Angleterre.
p. 165 : » Le corps de Jenny a été retrouvé dans les bois qui bordaient le champs de maïs de M. Emerson. Un orage qui avait éclaté à l’aube avait fait disparaître presque toutes les traces de la scène de crime. Le labrador noir de Mitch Emerson avait déniché le cadavre avant même que quiconque ait remarqué la disparition. Elle avait été laissée là, a vu et au sus de tous, une fleur dans les mains, son corps recroquevillé humide, plein de terre, de bleus et de sang. »
Sa demi-sœur Virginia souhaite découvrir l’auteur de ce terrible crime, jusque-là attribué trop rapidement à un admirateur simple d’esprit.
p. 39 : » Même enfant, même dans une petite ville, une reine de beauté pouvait avoir ses fans, des fans absolus. Parmi lesquels, Benjy, un adulte avec le QI d’un enfant. «
En effet, Jenny âgée seulement de 13 ans venait de mettre fin à sa participation aux concours de miss , pour le plus grand regret de sa mère, un tantinet caractérielle et instable.
p. 10 : » Jenny était son seul enfant, son trophée, et Linda un parasite. Ses moindres faits et gestes étaient calculés dans le but de faire gonfler l’ego fragile de sa fille et la vampiriser. Les concours de beauté en étaient l’exemple le plus flagrant. «
En collaboration avec l’inspecteur chargé de l’enquête, Virginia va remonter le fil du temps, jusqu’à retracer les derniers jours de sa demi-sœur…
p. 98 : » Je ne connaissais pas bien ma sœur. Cela ne faisait aucun doute. […] A mes yeux, elle n’était que l’incarnation de ce que mon père aurait voulu que je sois, et donc mon ennemie naturelle. Peut-être qu’il n’était pas trop tard pour apprendre à la connaître. Il fallait bien que quelqu’un le fasse. «
Ses recherches vont se révéler plutôt gênantes, mettant finalement à jour des secrets dont elle se serait bien passée de révéler…
p. 71 : » – Tu es folle, a-t-il lancé en agitant la main en l’air. Donc, c’est ça ? Tu penses que je suis un pédophile ? C’est ça que tu crois, vraiment ? Que tu étais ma proie ? Que je continue à chercher des proies, que je viole des gamines ? »
De rebondissement en rebondissement, toutes les pistes sont explorées, et tout le monde devient tour à tour suspect. Derrière cette façade fragile de famille parfaite recomposée, chacun porte pourtant en lui un lourd secret.
p. 253 : » Quand mon père m’avait appelée, ce matin-là, il paniquait. Il ne voulait pas recommencer à attirer l’attention de la police et des médias. Il semblait évident qu’il cachait quelque chose – mais cachait-il quelque chose à propos de Jenny ? «
Ce thriller est un véritable grand huit émotionnel, ne laissant place à aucun moment de répit pour le lecteur. Sa construction narrative et l’intrigue y sont majestueusement menées. Je suis adepte de ce procédé qui consiste à imputer la culpabilité à des protagonistes qui n’ont pas le profil du « méchant » et, a contrario, développer la part sombre des personnages à première vue à la droiture irréprochable. Ainsi, le lecteur se retrouve plongé dans une situation tout à fait plausible et l’effet est d’autant plus réussi. Un coup de cœur donc !
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