Des lectures pour tromper l'obscurité...
Des lectures pour tromper l'obscurité...
Comment est-il possible que je sois passée à côté de cette histoire ?
Pour tout vous dire, ce roman historique m'attendait sagement dans une boîte à livres rochelaise… Je n'ai fait que lire la dernière de couv' qui m'a tout d'abord intriguée : qui étaient donc ces "béguines" dont nous parlait Aline Kiner ? Moi qui m'intéresse beaucoup à l'histoire, je n'en avais jamais entendu parler ou presque.
Je me suis donc plongée dans cette lecture avec une curiosité vorace.
Les béguines étaient des femmes incroyablement modernes dans une époque moyenâgeuse qu'on juge souvent brutale, austère, voire dangereuse pour la condition féminine (l'Inquisition commence à faire ses premiers ravages).
C'est Saint Louis (le roi Louis IX) qui a créé le béguinage royal dans le Marais à Paris : on trouve ici des veuves, des femmes ayant fui la violence d'un mari, répudiées, des femmes pieuses qui s'assument seules et libres dans cet espace clos sous la protection relative de cette communauté laïque et de ses protecteurs.
Seulement voilà, sous le règne de Philippe Le Bel, les choses vont dramatiquement se précipiter… On va commencer par arrêter les Templiers, bientôt ce seront les béguines qui seront dans le collimateur de la morale et de l'église en commençant par l'une de ces représentantes, Marguerite Porete.
Elle est brûlée en 1310 pour avoir osé écrire un livre (ce qui est déjà un outrage à l'époque !) sur sa mystique (alors là c'est carrément obscène !) : Le Miroir des âmes simples.
Si la plupart des béguines sont issues de l'imagination d'Aline Kiner, qu'il s'agit ici d'une fiction, Marguerite Porete a vraiment existé et son livre a bien été classé hérétique par l'église de l'époque… Il a même survécu (contrairement à son autrice) et constitue aujourd'hui le plus ancien texte mystique connu en langue française.
En bref, un livre qui remet à l'honneur ces femmes que la morale et l'église ont réprouvées (on pourrait considérer ce mouvement comme une sorte de féminisme primaire) et qui fait surtout la part belle à la sororité !
Moyen-Age. Début du 14ème siècle. Ysabel vit au béguinage. Grâce à sa connaissance des plantes, elle peut venir en aide aux pauvres gens de l'hôpital. Un jour, une jeune fille, Maheut la rousse, jeune noble, vient se réfugier au béguinage, fuyant un mari violent. Ysabel la prend sous sa protection. Très vite, les béguines se rendent compte qu'elle est recherchée par sa famille. Ysabel la place alors chez une amie qui vit en dehors du béguinage et a créé son propre magasin de tissus. Un homme finit pourtant par la retrouver, un Dominicain qui a été l'élève d'un vieux Monsieur attiré par la nouvelle religion. Avant sa mort, celui-ci lui demande de transcrire le manuscrit d'une béguine, Marguerite Porete de Valenciennes. Elle avançait des idées reconnues hérétiques. Cela lui a valu le bûcher. Un chantage se joue alors entre le Dominicain et les béguines. L'une d'entre elles, étant érudite et capable de traduire ce livre en langue courante, il lui confie. En échange, il accepte de ne pas révéler sa trouvaille à propos de Maheut. Les béguines sont dès lors sur le qui-vive, d'autant qu'elles aussi sont visées par les catholiques, tout comme les templiers. Ni religieuses, ni laïques, pourquoi un tel statut ? le roi Louis IX n'est plus là pour les protéger et Philippe le Bel est sans pitié. Un roman intéressant.
Moyen-Age. Début du 14ème siècle. Ysabel vit au béguinage. Grâce à sa connaissance des plantes, elle peut venir en aide aux pauvres gens de l'hôpital. Un jour, une jeune fille, Maheut la rousse, jeune noble, vient se réfugier au béguinage, fuyant un mari violent. Ysabel la prend sous sa protection. Très vite, les béguines se rendent compte qu'elle est recherchée par sa famille. Ysabel la place alors chez une amie qui vit en dehors du béguinage et a créé son propre magasin de tissus. Un homme finit pourtant par la retrouver, un Dominicain qui a été l'élève d'un vieux Monsieur attiré par la nouvelle religion. Avant sa mort, celui-ci lui demande de transcrire le manuscrit d'une béguine, Marguerite Porete de Valenciennes. Elle avançait des idées reconnues hérétiques. Cela lui a valu le bûcher. Un chantage se joue alors entre le Dominicain et les béguines. L'une d'entre elles, étant érudite et capable de traduire ce livre en langue courante, il lui confie. En échange, il accepte de ne pas révéler sa trouvaille à propos de Maheut. Les béguines sont dès lors sur le qui-vive, d'autant qu'elles aussi sont visées par les catholiques, tout comme les templiers. Ni religieuses, ni laïques, pourquoi un tel statut ? le roi Louis IX n'est plus là pour les protéger et Philippe le Bel est sans pitié. Un roman intéressant.
Peu attirée par le Moyen Âge, je me suis pourtant laissée happée par le thème du beguinage dont je ne connaissais finalement pas l'origine.
La recherche historique est très poussée. L'intrigue bien construite et les personnages complexes m'ont emportés dans une lecture enthousiaste.
La condition de la femme est l'élément central de l'ouvrage. De quoi se questionner, encore aujourd'hui, sur la liberté de la Femme, en France et dans le monde.
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