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Dans le tome 3, Vitalis peut enfin combattre sur le sable de l'amphithéâtre d'Arles, une nouvelle fois magnifiquement dessiné. C'est un grand jour pour lui car il a sacrifié de longs mois à un apprentissage douloureux et exigeant.
Tout ce temps a été très pénible pour Vitalis qui souffre d'autant plus qu'il vit loin de sa femme et de son fils.
Atticus, son entraîneur, tente de gagner son affranchissement mais le drame guette cet homme si bon et si courageux. Vitalis, comme Atticus, sait que ces jeux du cirque comportent un risque immense pour eux mais ils savent que c'est un passage obligé pour changer leur destinée.
Les dernières pages apportent quantité d'informations et d'explications d'autant plus pertinentes qu'elles sont accompagnées d'illustrations, de photos de fouilles montrant au lecteur où les auteurs ont pris leurs informations.
ARELATE, après trois tomes, continue mais j'ai dévoré avec plaisir et intérêt ces premiers volumes, témoignages précieux d'une antiquité romaine dont nous avons encore beaucoup à apprendre.
Laurent Sieurac et Alain Genot, archéologue, poursuivent l'aventure
Un grand merci à Vincent qui m'a permis cette passionnante remise à niveau riche en découvertes.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
L’aventure se poursuit, pour le plus grand bonheur des passionnés d’histoire et de bande dessinée : Carmilia, le tome 6 d’ ARELATE, marquant la fin du deuxième cycle, est parue. Laurent Sieurac est toujours le scénariste et dessinateur, en tandem avec Alain Genot, co-scénariste et conseiller historique. »
Ce dernier, archéologue au musée départemental Arles antique, rappelle, en préface, toute l’aventure de cette BD qui était un projet fou au départ car refusant d’utiliser les poncifs du genre en parlant des gens simples, du peuple : « Pas d’empereur, pas de légions, pas de sénateurs, pas de palais impérial. »
Évidemment, aucun éditeur ne leur fit confiance et c’est l’enthousiasme de très nombreux souscripteurs qui fait que, dix ans après, cette série sort son sixième tome, en partenariat avec l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
Plusieurs histoires se superposent toujours, basées sur des découvertes récentes comme ces anciens quais du Rhône mis à jour sur plusieurs niveaux, révélant des traces d’incendie, découverte aussitôt concrétisée dans l’histoire d’Arles (Arelate). En effet, la corporation des nautes, afin de construire des entrepôts plus grands avait besoin que les habitants dont la maison avait brûlée cèdent leur terrain.
Pendant ce temps, la troupe de gladiateurs marche vers Lugdunum où ils vont combattre dans l’arène. Vitalis est parmi eux, grâce à Tillius, car il rêve de retrouver Carmilia, son premier amour. Les auteurs nous gratifient alors d’une superbe double page sur fond de Lugdunum avec cette entrevue où Vitalis, plein d’espoir, rencontre Carmilia.
Les tons sépia sont toujours du meilleur effet et les visages sont rendus superbement avec des expressions qui font froid dans le dos comme lors de l’agression de Délia ou lorsque Crassus se rend dans les thermes au rendez-vous fixé par Hortensis.
Un carnet graphique ouvre l’édition spéciale tirée à quatre cents exemplaires et un dossier pédagogique complète, comme pour chaque tome, toutes les éditions. Julien Boislève, toichographologue, métier qui étudie les peintures murales et les stucs antiques, détaille les quatre styles pompéiens, photos à l’appui. Enfin, Philippe Melinand, archéologue à l’Inrap, relie le scénario d’ARELATE aux dernières découvertes archéologiques, illustrant son propos avec des photos et un plan.
Tiré à 450 exemplaires numérotés et signés par les auteurs, avec un cahier graphique supplémentaire, cet album n° 5 d’Arelate a été d’abord réservé aux souscripteurs, avant d’être commercialisé.
La préface de Dominique Garcia, Président de l’Institut National recherches archéologiques préventives (Inrap), consacre le travail de Laurent Sieurac et Alain Genot, Dominique Garcia note : « Grâce à cette série Arelate, le lecteur visualise le passé, y transporte son présent, vit l’Antiquité… Le lecteur devient ainsi le témoin privilégié de ces découvertes. »
Ici, c’est donc Hortensis qui tient la vedette, n’hésitant pas à payer Crassus avec de la fausse monnaie, ce qui va singulièrement compliquer les choses. Toujours avec beaucoup de précision et souci du détail, les auteurs nous font vivre au cœur des compromissions, des complots fomentés par jalousie ou par appât du gain.
Les premières pages sont d’un gris bleuté car il fait nuit sur Arelate et nous surprenons Hortensis dans une maison de plaisir. Un homme de Crassus le suit mais il est intercepté et on va le faire parler…
Le retour au sépia permet de retrouver Vitalis toujours à la recherche de Carmilia. Tillius, un ami précieux, le secoue, lui ouvre les yeux. Pendant ce temps, Neiko descend le Rhodanus avec des moutons sur le bateau. Ça pue et il faut nettoyer le pont…
Plusieurs personnages déambulent capuche sur la tête et ça conspire beaucoup. Les visages sont très expressifs mais on a un peu de mal à s’y retrouver, même si cela n’a pas beaucoup d’importance tant la vie est dense dans cette ville méridionale.
Les auteurs nous emmènent même au théâtre pour une pièce de Sénèque avec des acteurs qui jouent masqués. Les gladiateurs se préparent à aller combattre à Lugdunum mais Vitalis n’est pas retenu. Il est furieux alors que Tillius prouve qu’il est un véritable ami.
L’album se termine avec un immense incendie dans Arelate et des planches de panique superbes…
Le dossier pédagogique signé Philippe Mellinand détaille les voies romaines et les fontaines. Julien Boislève livre un dossier étonnant sur la couleur omniprésente dans les bâtiments romains et explique la technique de la fresque.
La BD Arelate est toujours aussi passionnante et instructive.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Alors que le tome 6 (Carmilia) est sorti avec le même financement participatif qui a permis aux auteurs de poursuivre la belle aventure d’Arelate, régalons-nous avec Neiko, sur le Rhodanus.
Ce jeune Arlésien rêvait de devenir naute. Maintenant jeune adulte, son père lui a permis d’embarquer sur un bateau remontant des tonneaux de vin jusqu’à Lugdunum. Hélas, la pluie ne cesse pas et Neiko en a assez de passer son temps à écoper pendant que des esclaves tirent le bateau depuis le bord du fleuve.
Dans le dossier qui complète cette superbe BD historique, nous apprenons que, jusqu’au XVe siècle, le halage fut humain car il était très difficile et trop couteux de créer des chemins pour les bœufs sur les rives d’un fleuve aussi tumultueux.
La nuit dans une auberge, enfin au sec, permet à l’équipage de récupérer mais un cavalier nommé Paulus, un affranchi, remet un message à Neiko de la part de son père.
La remonte se poursuit avec de nouveau haleurs qui chantent pour se donner du courage. Le passage des affluents est compliqué. Laurent Sieurac (scénariste, dessinateur et coloriste) et Alain Genot (co-scénariste et conseiller historique) détaillent bien la manœuvre.
L’environnement est soigné. Poissons, oiseaux, toute cette vie mise à mal depuis l’aménagement du Rhône est bien rendue par le dessin et cette couleur sépia, marque de fabrique de la BD. Après les pluies abondantes, il faut dégager arbres, branches, charognes entraînés par le courant.
Pendant ce temps, un petit saut à Arelate nous fait retrouver Vitalis, Delia et Olympus devant la tombe d’Atticus alors que sur le fleuve les choses se gâtent. C’est l’occasion pour Neiko de montrer tout son courage avant d’être impressionné par la forteresse du dieu Lugdus lorsque le bateau arrive enfin à Lugdunum. Les pages sont magnifiques, superbement réalisées.
Neiko oublie un moment le fleuve et la navigation pour se fiancer à Caecilia qu’il n’avait pas revue depuis leur enfance. Il montre tout son talent en déclamant L’Art d’aimer au cirque d’Ovide avant de découvrir avec surprise la nouvelle épouse de Caius.
Les auteurs laissent planer beaucoup de mystères, de compromissions et de tractations secrètes pour nous laisser impatients de lire la suite.
Dans le dossier pédagogique très intéressant, des archéologues parlent du prélèvement du vin dans les tonneaux et de ce chaland découvert dans le Rhône. Il est devenu une des pièces maîtresses du Musée départemental Arles antique.
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