Nos explorateurs ont traversé la rentrée littéraire dès cet été et nous vous proposons de découvrir parmi leurs meilleures chroniques.
Cette semaine, Arno a lu Une douce lueur de malveillance de Dan Chaon (Albin Michel), consacré au moment de sa sortie aux Etats-Unis comme l’un des meilleurs romans de l’année par la presse littéraire américaine. Il sera l’un des invités du Festival America, du 20 au 23 septembre à Vincennes.
« Nous n’arrêtons pas de nous raconter des histoires sur nous-mêmes. Mais nous ne pouvons maîtriser ces histoires. Les événements de notre vie ont une signification parce que nous choisissons de leur en donner une. »
Cette réflexion trame l’histoire racontée dans ce cinquième roman publié en France, que Arno a lu pour vous.
Karine Papillaud
Ce roman est la saga de la famille Stillman. Deux frères qui se marient avec deux sœurs, et l'histoire commence. Le premier couple a deux garçons : Rusty et Dusty. Le second couple a des jumelles : Kate et Wave. Ils sont tous réunis un soir d'été 1983, et, dans la nuit, les quatre adultes sont sauvagement assassinés. Les trois enfants accusent Rusty, enfant adopté, qui est alors condamné pour le quadruple meurtre. Dustin devient psychologue, se marie avec Jill Bell et a lui aussi deux garçons, Dennis et Aaron. Été 2012, Jill Stillman décède d'un cancer. Peu après, Rusty est innocenté des meurtres et, libéré de sa prison, commence une vie d'errance à Chicago. Pendant ce temps, Dustin sombre un peu plus dans l'alcool, Dennis s'éloigne de sa famille en rentrant à l'université et Aaron se noie dans les abîmes de l'héroïne. Dustin se met en tête, encouragé par un des ses patients d'enquêter sur une série de noyades suspectes.
La machine infernale est enclenchée et là c'est quitte ou double. Soit on se laisse prendre aux méandres de la famille Stillman, à la noirceur de l'ambiance, aux riffs endiablés de Black Sabbath et au labyrinthe tortueux imaginé par Dan Chaon, soit on déplore les multiples retours en arrière, on réprouve l'ambiguïté des personnages et on condamne leurs addictions.
Dans le premier cas, on est fasciné par le style alerte et incisif de l'écrivain, subjugué par la construction littéraire et on finit sa lecture, enchanté par la découverte de cet univers sombre et froid. Dans le second cas, la lecture est moins fluide, l'analyse des caractères de la famille Stillman devient agaçante et la recherche de la vérité devient une longue route pénible, semée d’embûches.
Je me range dans la première catégorie, celle qui admire le charme vénéneux de ce thriller, qui aimerait que ce récit fasse plus de deux milles pages afin de prolonger ce moment de bonheur engendré par la découverte de cet auteur. Pour éviter l'emploi d'un anglicisme que je condamne systématiquement, je ne dirai pas en évoquant Dan Chaon, a star is born, mais une étoile est née.
© Arno
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OUAH ? CE LIVRE ME TENTE VRAIMENT §
je suis attirée par la lecture de ce livre grâce à la présentation faite
j'espère que ma petite bibliothèque municipale va le proposer en prêt
Bonjour, merci pour cet avis sur ce livre qui a l'air noir et ambigu ! C'est d'ailleurs un peu dans le titre. Ce roman a l'air très bien écrit et original!