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Madagascar, mars 1947, l'insurrection couve. Soldats déshonorés, Malgaches bafoués, peuple spolié, ce soir, tous vont se soulever, prendre armes et amulettes pour se libérer. Parmi eux, Ambila, le beau Ambila, Zébu Boy, fierté de son père, qui s'est engagé pour la très Grande France, battu pour elle et a survécu à la Somme, à la Meuse, aux Frontstalags. Rentré en héros défait et sans solde, il a tout perdu et dû ravaler ses rêves de nationalité. Ambila qui ne croit plus en rien, sinon à l'argent qui lui permettra de racheter le cheptel de zébus de son père et prouver à tous qui il est. Ambila, le guerrier sans patrie, sans uniforme, sans godasses, sans mère, sans foi sans loi, qui erre comme arraché et se retrouve emporté dans les combats, dans son passé, dans la forêt.
Un grand merci aux éditions Points pour cette découverte !
Ce premier roman signé Aurélie Champagne est particulièrement ambitieux. Grâce à lui, j'ai découvert des épisodes de l'histoire de Madagascar que je ne connaissais pas. L'écrivaine y parle notamment de la mobilisation de malgaches pour venir combattre en France métropolitaine lors du second conflit mondial. La révolte malgache de 1947 sur leur territoire, durement réprimée par les français, est aussi largement évoquée.
Le lecteur découvre ces faits historiques par les yeux d'Ambila, surnommé Zébu boy car il s'illustre lors de la pratique de la savika, une pratique ancestrale lors de laquelle les jeunes hommes se mesurent à des zébus. Ambila a combattu en France pendant la seconde guerre mondiale puis il revient à Madagascar qui est alors une colonie française. Il se lance dans l'achat d'objets protecteurs dans le but de les revendre et de dégager du profit pour acheter des zébus et relancer ainsi l'exploitation de son père décédé.
Évidemment, rien ne va se passer comme prévu puisque la révolte commence à prendre forme et le lecteur se retrouve très vite embarqué dans un voyage à un rythme effréné. J'ai apprécié cette lecture pour plusieurs raisons. La première, je l'ai déjà donné au début de cette chronique, j'ai appris des choses sur l'histoire de Madagascar et sur ses habitants. Ensuite, les personnages et notamment le personnage principal que j'ai vraiment trouvé intéressant, avec une vraie profondeur. Ambila est tiraillé par de nombreux sentiments parfois contradictoires et je trouve la psychologie de ce personnage vraiment bien développée. Et puis l'ambiance générale de cette période si particulière sur fond d'insurrection est bien retranscrite.
Toutefois, la dernière partie du roman m'a semblé un peu en retrait par rapport au reste du roman. Je ne vais pas rentrer dans les détails pour ne pas gâcher la surprise mais j'ai trouvé que ça traînait un peu en longueur et je pense qu'elle pouvait être un peu raccourcie. C'est un passage intéressant mais le rythme est un peu cassé. L'artifice qui consiste à raccourcir les chapitres petit à petit est utilisé à la fin pour donner une impression d'accélération mais la situation semble un peu figée. L'ambiance reste toutefois très soignée même si elle s'assombrit fortement sur cette fin de récit.
Il n'en reste pas moins que c'est un bon premier roman, le style d'Aurélie Champagne est vraiment agréable à lire. Ce livre sort de l'ordinaire et vaut clairement que l'on s'y penche un peu même si tout n'est pas parfait. Je retiendrai surtout les éclairages sur cette période de l'histoire à Madagascar, la profondeur de certains personnages et l'ambiance ainsi que le style. C'est prometteur et c'est une nouvelle écrivaine qui se rajoute à ma liste des auteurs à suivre de près !
Ma note : 3,5/5
Premier roman de l'auteure Aurélie Champagne, française d'origine Malgache. Razafindrakoto est son nom malgache.
Elle fait le voyage vers ce pays qu'elle ne connait qu'au travers de quelques lignes d'histoire apprises à l'école.
Un voyage à la quête de ses origines. Un voyage qui devient le berceau de son roman.
Un roman singulier où j'ai trouvé énormément de plaisir à découvrir l'histoire et la culture de cette presqu'île Madagascar.
Une histoire centrée sur Zébu boy ! Ce personnage à la beauté parfaite, aux gestes habiles. Depuis tout petit, il suit son père chez le plus grand ambiasy de sa région qui le voit ''Forcir''.
Forcir oui il va faire que ça !
D'une beauté de plus en plus prononcée. Il excelle dans l'art de la tauromachie. Il sait manier les armes. À la grande guerre, il participe dans les rang indigènes de l'armée française. Il survit... il forcit... il est toujours là parmis les vivants.
Le rêve de gloire après son retour de guerre s'estompe, n'a plus de sens, celui pour qui il a levé les armes n'est plus.
Voulant reprendre l'héritage familial, racheter des zébus, maintenir cette tradition ancestrale, poursuivre son rêve..mais le vent de la révolte se lève, nul choix que de rejoindre la fameuse insurrection malgache de 1947 !
La guerre qui n'en finit pas, les souffrances avec. Une guerre intérieure qui ressurgie, l'amour de la mère génitrice, partie trop tôt. Des souvenirs de ce manque, la tristesse de la perdre, l'horreur d'enfin comprendre la folie qui l'a arrachée à lui et puis ce doux et tendre amour inavoué qui le ramène à elle.
Aurélie champagne a su dépoussiérer un pan oublié de l'histoire malgache et honorer la mémoire des siens avec un style d'écriture original et percutant.
Je remercie lecteurs.com qui m'ont permis de découvrir ce roman à la couverture magnifique édité chez monsieur toussaint louverture.
Avec son premier roman « Zébu Boy », Aurélie Champagne part à la recherche de son identité malgache. En effet, son père est né en 1946 d’une mère malgache et d’un père inconnu.
Le roman met en scène Ambila, Zébu Boy, rentrant en mars 1947 à Madagascar. Il a été engagé dans l’armée française pour servir de chair à canon lors de la seconde guerre mondiale.
Ce nom, Zébu Boy, Ambila le doit à ses exploits dans l’art de la tauromachie à la malgache, la Savika. On y combat le zébu.
En mars 1947, les malgaches se soulèvent contre l’Etat colonial français qui ne veut pas leur donner leur indépendance.
La répression française sera féroce. Les insurgés arrêtés seront torturés avec une sauvagerie sans nom. Ambila en fera partie.
Leur seule chance, le seul refuge est la forêt qu’ils connaissent par coeur. Pour le peuple malgache, celle-ci a des pouvoirs « magiques », les plantes, des pouvoirs mystiques. Il s’agit d’une résurgence de la foi animiste.
L’auteure, Aurélie Champagne, nous offre un très beau livre. Le lecteur découvre cette île à travers les yeux de Zébu Boy.
Lui qui voulait seulement reconstituer un cheptel de zébus et en vivre comme son père autrefois ; il se retrouve à nouveau mêlé à la grande Histoire avec cette insurrection qui fera plus de morts qu’à Sétif en Algérie.
Le roman « Zébu Boy » nous parle d’un fait très peu connu en France (personnellement je n’en avais jamais eu connaissance). On est d’autant plus happé par l’histoire.
L’auteure évoque les aspects sociaux, culturels, politiques, historiques… de cette île. Elle en rend un véritable hommage par la voix de son héros Zébu Boy. Sa propre histoire se fond avec l’histoire de cette île magnifique mais complètement délaissée, encore maintenant.
Je voulais remercier lecteurs.com et les Editions Monsieur Toussaint Louverture pour m’avoir permis de lire ce merveilleux roman.
Après avoir combattu en France pendant la seconde guerre mondiale, Ambila est de retour dans son ile de Madagascar. Malgré sa bravoure, malgré son enfermement dans un frontstalag (un camp pour indigènes), Ambila rentre au pays sans la moindre reconnaissance. On est en 1947, une insurrection éclate. Ambila, lui, ne souhaite que s’enrichir pour reconstituer le cheptel de zébus qu’avait son père avant de mourir. Et pour s’enrichir Ambila s’improvise trafiquant de talismans… On le suit alors dans le récit de road trip, entrecoupé de flash-back sur ses années de soldat.
J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cette histoire qui est pourtant intéressante d’un point de vue historique. Le récit est émaillé d’expressions malgaches non explicitées (blédards, Mérina, Vazaha, aody,…), ce qui rend le texte difficile d’accès. Je me suis perdue dans les flash-back qui s’entremêlent aux moments d’actions. C’est dommage, mais je crois que je suis passée à côté de ce roman, difficile pour moi donc, d’en faire une critique...
Merci, néanmoins à lecteurs.com et aux éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette découverte d’une page de l’histoire malgache.
Ce premier roman très ambitieux met en lumière un épisode oublié de l'histoire coloniale, l'insurrection malgache débutée le 29 mars 1947 ( jour de deuil national à Madagascar encore aujourd'hui, et sa répression par l'armée française ( plus de 30.000 morts côté rebelles, soit plus qu'à Sétif ).
Pour incarner ce pan d'histoire, Aurélie Champagne choisit de retracer la trajectoire d'un homme, Ambila le Zébu boy du titre, à travers son odyssée fiévreuse, un road trip hallucinée. Pas un héros, mais un personnage à la fois ambigu et charismatique, obsédé par la réussite personnelle, voulant à tout prix reconstituer le troupeau de zébus de son père. Ce personnage est fascinant : un guerrier, de l'arène du savika ( discipline proche de la tauromachie ) aux combats en métropole au sein des troupes coloniales des FFL ; un survivant des frontstalags allemands de la Seconde guerre mondiale. de retour à Madagascar, le voilà renvoyé à sa condition de colonisé et pris malgré lui dans l'insurrection :
« Les soldats retrouvaient la terre des ancêtres plus Malgaches que jamais, croyant avoir abandonné au front l'indigénat auquel les colons les reléguaient avant-guerre. Et voilà qu'après avoir été des frères d'armes, les Vazahas redevenaient ces détestables petits pères condescendants. Voilà qu'ils les traitaient à nouveau comme de grands enfants naïfs. »
Si tout le contexte historique est parfaitement retranscrit, si la réflexion sur la colonisation est pertinente à travers cet angle original, ce qu'on retient, c'est le personnage d'Ambila hanté par ses fantômes personnels, c'est la forêt comme lieu de l'échappée, un maquis, un lieu de renaissance qui renvoie au marronnage. C'est là que durant 18 mois les derniers rebelles vont se retrancher, galvanisés par des sorciers ( les ombiasy ) bouillonnant d'imagination, proposant des amulettes / fétiches ( les oady ) transformant les balles en eau. Les dernières pages sont bouleversantes.
Il fallait une écriture puissante pour porter un tel récit, elle l'est, percutante, furieuse, emportant le lecteur dans un tourbillon fiévreux très loin de ses repères occidentaux, tête la première, sans préliminaire. Il m'a juste manqué un petit lexique pour les nombreux mots malgaches qui émaillent les pages.
Je profite de ce billet sur ce premier roman habité et original, tout en mouvement, entre rage, transe et chagrin, pour saluer le formidable travail de la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture qui propose toujours des textes forts , hors des sentiers battus ( Moi ce que j'aime c'est les monstres, Emil Ferris – Watership Down, Richard Adams – Un Jardin de sable, Earl Thompson – Karoo, Steve Tesich ).
« Zébu Boy ! Zébu Boy ! Les gens hurlaient mon nom. J'étais le plus grand, j'étais l'invaincu. »
Trahison ! Monsieur Toussaint Louverture a publié un texte de littérature française.
Non mais sérieusement, où va le monde si on ne peut plus compter sur son éditeur préféré ? Je vous le demande ma p'tite dame !
Rassurez-vous Toussainistes de la première heure et nouveaux convertis, « Zébu Boy » d'Aurélie Champagne est totalement dans l'esprit de la maison : un roman en marge de la littérature, un roman avec une forte personnalité, un roman extrêmement bien écrit.
En 1947, après avoir combattu en Europe dans l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir été emprisonné par les allemands dans les Frontstalag, après avoir été parqué par les Français, Ambila est de retour chez lui à Madagascar. Il n'a plus aucune illusion, il a perdu ses rêves mais il lui reste une ambition : reconstruire le cheptel de zébu de son père. Pour cela il faut de l'argent. Entre pragmatisme et embrouilles, Ambila dit « zébu boy » cherche le meilleur moyen pour atteindre son but.
Mais nous sommes en 1947 et les malgaches se soulèvent sur toute l'île contre les français. Lui qui a combattu avec les Français, va rejoindre l'insurrection contre l'état colonial.
Aurélie Champagne aborde une tranche de notre passé colonialiste qui m'était totalement inconnue et comme je pense que vous serez nombreux à être dans mon cas, je vais me permettre un petit cours d'histoire.
A l'été 1946, des milliers de militaires malgaches, engagés pendant la Seconde guerre mondiale dans l'armée française reviennent chez eux persuadés que le général De Gaulle, chef de la France libre, va leur accorder l'indépendance pour les remercier de leurs sacrifices. Mais le grand Charles n'y pense pas un instant.
Le 29 mars 1947, plusieurs centaines d'hommes, dont des anciens combattants, armés de sagaies et de coupe-coupe, attaquent des petites villes côtières, des plantations ainsi que le camp militaire de Moramanga où des armes sont prises. Les autorités coloniales proclament l'état de siège.
La révolte s'étend à toute l'ile et quelque 20.000 hommes y participent pour chasser les 35.000 colons installés. La répression sera sanglante et on ne connaît pas avec précision le nombre de victimes. On parle de 80.000 à 100.000 Malgaches tués…
A travers le destin et les tourments de « Zébu boy » on entre dans les coulisses de ce soulèvement et c'est puissant. Les croyances malgaches se mélangent au sang, à la poussière et à la forêt. Héros pas forcément sympathique, Ambila ne cède jamais rien malgré l'humiliation et son destin s'écrit sous les yeux du lecteur.
Lecture dense et singulière, parfois complexe en raison du vocable malgache, j'ai eu l'impression d'être prise dans un tourbillon et j'ai aimé ça.
Un roman furieux, un livre tonitruant comme aime à les dénicher Monsieur Toussaint Louverture.
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