Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Un petit garçon a dû faire une rencontre si troublante qu'il doit, devenu adulte, en raconter l'oubli.
C'est ainsi l'histoire d'un souvenir perdu qu'il fait l'effort de raconter.
Il n'y a de revenants qu'eux, les souvenirs. Le narrateur fait l'expérience de cette possession imaginaire des souvenirs. Nous pensons qu'ils nous appartiennent, qu'ils sont nôtres, tandis que ce sont eux qui nous possèdent. Le récit devient une opération de délivrance, d'aveu au sens que donnait à ce mot saint Augustin (confessio). Et d'autant plus que ce livre ne parle que d'une chose : l'amour. Sa révélation, son apprentissage, ses errements et ses erreurs, ses folies et sa misère. Le narrateur revisite ainsi son enfance jusqu'à sa petite enfance, sa jeunesse jusqu'à sa maturité. Ce qu'il a reçu de l'amour, le magnétisme des corps, et les corps, les visages, les histoires uniques et répétées. Une jeunesse d'autrefois entre secret et libération, une éducation qui ne répond plus à rien ni de rien. Salut par l'amour et damnation tout autant, l'entrée dans l'âge adulte, si tôt.
On retrouve ici le lyrisme fiévreux et contenu de Frédéric Boyer, celui de ses romans et de ses récits autobiographiques, son immense culture philosophique qui leur donne cette profondeur, cette résonnance unique dans notre littérature contemporaine.
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