Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Yek do se... jusqu'ou peut-on aimer ?

Couverture du livre « Yek do se... jusqu'ou peut-on aimer ? » de Mélanie Talcott aux éditions Melanie Talcott
Résumé:

"Quand je referme un livre en me demandant comment contenir l'émotion qui m'incite à rester assis, force m'est d'accepter qu'il s'est produit en moi quelque chose d'inhabituel. J'ai beau vouloir me convaincre de n'avoir lu qu'un roman plus talentueux que la moyenne, celui d'une auteure à la... Voir plus

"Quand je referme un livre en me demandant comment contenir l'émotion qui m'incite à rester assis, force m'est d'accepter qu'il s'est produit en moi quelque chose d'inhabituel. J'ai beau vouloir me convaincre de n'avoir lu qu'un roman plus talentueux que la moyenne, celui d'une auteure à la plume accomplie... Non. Trop facile ! Ce serait même un peu lâche. Yek Do Se...Jusqu'où peut-on aimer ? est bien plus que cela.
A chaque étape du pèlerinage hors sol - d'Irlande en Inde, en passant par Venise et Istanbul - où nous entraîne Mélanie Talcott, la jeune Amah, une rescapée de la fatalité, va peu à peu remonter le cours de sa vie en quête de "sa sentinelle perdue", croisant d'improbables mais d'authentiques personnages qui portent tous sur l'existence un "regard qui dénude".
Chaque geste y a son éloquence. Chaque silence y reste habité.Chaque décorum dévoile sa propre mémoire.Chaque "bouffe" y ponctue une philosophie. Toutes les fausses coïncidences et les vraies ubiquités y étayent un destin.
Les personnages qui balisent le parcours d'Amah ? Au fil des pages, ils se dessinaient l'un après l'autre, juste en face de moi, si différents, si complémentaires, si complexes et transparents à la fois. Et moi, taraudé par une envie prégnante : celle de passer derrière l'écran pour qu'ils m'invitent dans leur cercle de Vérité.
Quant à la musique et aux grands écrivains dont l'âme flotte dans les dialogues, ils nous rappellent que "sans histoire, les objets ne sont rien" ; que survivre tel que nous le faisons, enclavés dans nos illusions et nos mythes, demeure une forme d'esclavage; et "qu'il faut savoir aimer le mystère de la vie sans chercher à le vaincre." Et les paysages ? Ils sont criants de réalisme et évidents d'esthétisme. Probablement grâce à cette singularité qu'a l'auteur de savoir contraster les mondes en trompe l'oeil qui cohabitent toujours sous une même latitude.
Ce livre est inracontable, incompressible. Il ne se lit pas, il se vit. C'est ce qui fait sa puissance. En écrivant cette critique très personnelle, je viens de comprendre pourquoi comprendre pourquoi j'étais resté assis. Sûrement à cause de l'une des "morales" qui en suinte : "vivre sans prendre le temps de s'intéresser aux autres, c'est choisir de mourir par anticipation." - Hubert Letiers, écrivain.

Donner votre avis