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Wisconsin est un roman rural américain dont l'action se situe à 3 époques différentes, 1967, 1983
et 2000.
Nord du Wisconsin : deux fermes voisines, celle des Lucas et celle des Morriseau. La ferme des
Lucas est tombée dans un délabrement total en raison de l'alcoolisme extrême et violent d'un père
menteur et cruel, John Lucas, qui exhibe des médailles volées de la 2nde guerre mondiale; Claire,
la mère, jadis belle et cultivée, n'est plus que l'ombre d'elle-même, poussée vers la folie et la
démission maternelle par la violence de son mari. Leurs deux fils, James (l'aîné, passionné par
Elvis Presley et Roy Orbinson) et Bill (le cadet amoureux de la nature), proches, trouvent vite
refuge, à un très jeune âge, dans la ferme voisine de Rose et Ernie Morriseau, un couple intègre,
travailleur et chaleureux mais sans enfants. En 1967, James Lucas pour fuir son père, devance
l'appel, s'engage dans les Marines et est envoyé au coeur de la guerre du Vietnam où il périt, brûlé
à mort par le napalm. Bill sombre alors, petit à petit, dans la boisson, malgré le décès tant attendu
du père qui avait poussé la cruauté à lui infliger des brûlures de cigarettes dès son plus jeune âge
pour le rendre stérile.
Ce seront finalement les Morriseau qui sauveront Bill d'un alcoolisme suicidaire par un recours aux
remèdes de la nature et Claire d'un progressif isolement schizophrène par le retour progressif de la
parole. Bill finira par se marier, adoptera des enfants en Colombie, deviendra le père aimant qu'il
n'a jamais connu et fondera une famille incluant le vieux couple salvateur Morriseau. Wisconsin est
un premier roman stupéfiant, un roman noir et manichéen, lyrique et rédempteur, dans la lignée
de Sherwood Anderson et Russell Banks.
Voilà un premier roman fort sensible, une saga familiale qui nous fait suivre les Lucas et leurs voisins les Morriseau.
La narration se fait chorale, à cinq voix, passant du « je » au « il » pour explorer toutes les nuances de la violence qu'elle soit guerrière ( on suit Jimmy Lucas, 18 ans, engagé volontaire dans la guerre du Vietnam, chapitres très réussis alors que ce ce thème a été multi-traité) ou familiale ( Jimmy, son petit frère Bill et leur mère Claire doivent porter le fardeau d'un père / mari irrémédiablement violent et alcoolique ).
Il y a beaucoup de profondeur pour mettre en lumière le pouvoir de l'amour rédempteur qui transcende la souffrance. Certains passages sont superbes et d'une grande justesse comme lorsqu'il s'agit d'évoquer la psyché féminine ou comment deux femmes qui se méfient l'une de l'autre peuvent se rencontrer et en quelques minutes devenir assez intimes pour parler de leurs douleurs et sauver un autre cher qu'elles ont en commun. On se tient là, tout près des personnages et on les sent vibrer.
Est-il donc nécessaire de faire monter les enchères concernant des révélations de plus en plus terribles ? Dans le dernier quart du roman, j'ai malheureusement été un peu gênée par une de ces révélations qui jouent trop sur le pathos. le récit était déjà suffisamment puissant pour l'amener vers plus de mesure.
Ce magnifique roman raconte l’histoire des Lucas qui nous est narrée par les divers protagonistes : Claire la mère et Jimmy (James) le frère ainé, mais aussi par Ernie ou Rosemary Morriseau, les proches voisins qui assistent impuissants à la violence de John, le père alcoolique et méchant, et prennent le petit dernier, “Billy babouin” (William) sous leur protection le plus souvent possible.
C’est pour fuir ce père haï et cette mère trop faible que Jimmy s’engagera - bien trop jeune - pour la guerre du Vietnam en 1967 et sera porté disparu. Cette narration qui s’achève en 2000 nous décrit la souffrance quotidienne et la lutte incessante de Claire et de son jeune fils, Bill, pour réussir à sortir de ce marasme. La mort, les rêves, les souvenirs et les regrets des uns et des autres sont omniprésents. Mais que de tristesse le long de ces pages ! Une lueur d’espoir pourtant, et un immense désir d’être heureux malgré tout …
Au départ, on se dit : « Plus de quatre cents pages sur cette famille, cela risque d’être long ». Et puis, on se laisse happer par ces personnages, cette atmosphère et ce mystère qui plane tout le long du récit.
Le lecteur devient le voisin de Claire, James, Bill et John, au même titre que Rosemary et Ernie. On se met à leur place et on comprend la difficulté de vivre à côté de personnes qui ont des problèmes et qu’on ne sait comment aider.
On se prend d’affection pour Claire et Bill, on ressent de la tristesse et de la colère en apprenant la mort de James et du soulagement quant à celle de John.
On s’imagine vivant dans une ferme du Wisconsin, au rythme des saisons et de la nature.
Quant au mystère, il est là, latent, présent mais de façon très discrète. L’auteur sait le garder à distance tout en lui offrant une très belle place.
Elle parvient à le rendre inéluctable à la vie sans jamais l’imposer, en lui laissant sa caractéristique propre : celle de rester mystérieux.
C’est un très beau livre, sans fioriture mais très bien écrit. L’histoire glisse et nous emmène loin, très loin, dans le Wisconsin pour faire la connaissance d’êtres extrêmement attachants.
J'ai adoré , roman poignant sur l'Amérique profonde.
Très belle histoire tragique.
A lire ++++
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