On croit tout connaître de lui. On pense qu'il a tout raconté.
Le rock, les parents communistes, l'Amérique, le scoutisme, la radio, le cinéma, le foot, les pin-up, le théâtre, ses belles histoires d'amour et d'amitié et puis les rencontres décisives - avec Pierre Desgraupes, grand président du service public audiovisuel et André Rousselet, qui a présidé le grand groupe de publicité français Havas et sera ensuite nommé à la tête de Canal+.
Figure de l'audiovisuel, patron d'un théâtre, animateur et à jamais journaliste, cet adolescent éternel que la curiosité et l'enthousiasme ne quittent pas est un homme fier de ses valeurs familiales : la culture populaire, l'élégance des gestes et du coeur, la tolérance et l'ouverture aux autres.
En réalité, de Pierre Lescure, nous ne connaissons que la version abrégée - sa biographie.
Dans Version Longue, le témoin et le passeur parlent. En s'appuyant sur des anecdotes toujours savoureuses, souvent édifiantes, Pierre Lescure révèle une évolution, dessine une fresque folle et sage, riche et colorée, décrypte les moeurs audiovisuelles contemporaines, raconte et jauge les époques, en dépeint les personnages-clés, politiques, acteurs, présentateurs, patrons de presse qu'il a croisés, fréquentés et pour certains dirigés.
Il musarde, d'une assemblée générale à un plateau de tournage, de l'enterrement de Jorge Semprún à sa rencontre avec son ami Jean-Pierre Bacri, d'un enregistrement radio avec Jean-Luc Godard à une conversation vérité avec Ruppert Murdoch, d'une répartie de Pierre Desgraupes à un sketch des Guignols de l'info, livrant les portraits expressionnistes et drolatiques de ceux qu'il a aimés. Et des autres aussi ! On passe ici d'une pièce à l'autre, d'Alain de Greef à Jean-Luc Lagardère, de François Mitterrand à Audrey Hepburn, d'Étienne Robial à Jacques Séguéla, de Jean-Marie Messier à Sidney Poitier...
Sous les allures d'un récit qui nous fait voyager, Pierre Lescure nous livre une profession de foi : la culture est une chose trop sérieuse pour être confiée aux incultes. Quand les géomètres expulsent les saltimbanques, quand les « industries de la culture » sont aux mains d'industriels qui n'aiment pas la culture, persuadés que l'on atteint le plus grand nombre en visant bas, c'est notre avenir commun qui est menacé...
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