L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Florence, la narratrice, est une jeune femme de son temps issue de la bourgeoisie parisienne.
Ses deux frères jumeaux, Antal et Claude, sont très portés sur le sexe et font de leur soeur leur première confidente. D'une sensualité débordante, Florence sera déflorée par son demi-frère puis initiée aux joies du corps par une femme, un amant noir et une multitude de partenaires, avant de connaître l'amant de coeur avec qui elle s'unira dans une fin morale, typique de l'époque. Texte méconnu des années 30 qui est simplement mentionné par Pascal Pia dans Les Livres de l'Enfer, Une jeune fille à la page a été tiré à 221 exemplaires en 1937 dans la clandestinité la plus complète.
Il s'agit d'un texte polisson d'initiation amoureuse d'une jeune fille comme il s'en écrivit beaucoup à cette époque (Colette ou les amusements, 1937 : Journal d'une écolière, 1933 ; Prélude charnel, 1934...) Ecrit dans un style plutôt convenable. Une jeune fille à la page est un roman assez léger, pétillant, qui ne manque pas d'humour et où les mots crus sont réservés aux seuls dialogues. Cela n'empêche pas l'auteur de s'intéresser à des pratiques comme l'urophilie, le lesbianisme, l'échangisme, voire une touche de sadomasochisme lorsque l'héroïne se fait flageller par un amant noir, ce qui lui procure honte et...
Félicité. Plusieurs scènes croustillantes émaillent le récit jusqu'à la rencontre de l'amour sous les traits " d'un jeune dieu nordique formidablement blond " et terriblement vicieux qui prendra Florence pour épouse. Très inscrit dans les moeurs de son temps, Une jeune fille à la page est également une peinture caricaturale du milieu bourgeois des années 30. L'auteur, qui se cache derrière un pseudonyme féminin, est très certainement un homme, comme il en était coutume dans les romans érotiques de cette période.
Il s'agit vraisemblablement d'un écrivain d'une certaine réputation, car l'écriture, comme l'histoire, sont soignées et indiquent un vrai littérateur. Un texte drôle, déluré et enlevé que l'on classera plutôt dans l'Eros rose que dans l'Eros noir.
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