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À dix-sept ans, Nora Lefebvre s'ennuie dans la douce torpeur de son adolescence. Les sociologues diraient sûrement d'elle qu'elle est une « héritière » : fille unique d'une famille aisée bordelaise, son milieu et son parcours scolaire l'ont programmée pour la réussite matérielle, une vie sans histoire ni relief. Mais à son entrée en terminale, une rencontre vient tout bouleverser : son professeur de philosophie, la troublante Anna Berl, l'initie à l'amour, aux livres et aux cercles mondains de la bourgeoisie locale. Sous la tutelle de son mentor, la jeune femme est reçue avec brio à l'agrégation de philosophie et s'envole pour la capitale, où elle a été nommée professeur de lycée. C'est là que sa route croise par hasard celle de Maurice de Grancey, éditeur au sein d'une grande maison parisienne, qui propose de lui confier des travaux de réécriture de manuscrits. Peu intéressée par l'enseignement, Nora accepte. Bientôt, l'homme, qui vient de franchir la soixantaine, lui demande de devenir sa secrétaire personnelle pour l'aider à écrire ses Mémoires, lui dicter ses pages et ses fantaisies sexuelles... Un jeu dangereux commence alors, où Nora, Anna et Grancey sont avant tout possédés par le désir, l'ambition et la soif de vengeance.
Avec Une héritière, Gabriela Manzoni signe un premier roman d'une intensité rare, entre satire grinçante et mélancolie, où s'entrechoquent les questionnements féministes qui traversent notre époque.
On avait connu Gabriela Manzoni avec ces inénarrables et impertinents Comics retournés" . Nous la retrouvons enfin, mais en tant qu'écrivaine d'un premier roman au titre fleurant bon le classique ou la littérature de gare ( c'est selon son imaginaire).
Première chose, son roman, est court et en cela il est conforme aux déclarations de son héroïne Nora qui rewrite chez un éditeur : " ... si un jour je devais me mettre à l'écriture, je ferai court, ..." Cependant, cette brièveté ne semble pas un passage au lance-flammes du roman tant l'intrigue paraît être loin des détournements de comics sarcastiques qui ont fait sa ( petite) réputation. On se dit qu'il y a peut être de l'autobiographie dans cette histoire de lycéenne qui devient la maîtresse de sa prof de philo avant de devenir, plus grande, la secrétaire à tout faire d'un éditeur connu ( mais vraiment tout, de l'écriture jusqu'à des pipes dans des sex shops et autres fantaisies érotiques), mais allez savoir...
C'est vrai que le roman démarre par un léger petit règlement de compte de la famille, mais en version soft, avec juste quelques petites piques pas bien méchantes. Puis arrive l'histoire d'amour avec Anna ( Berl... petit clin d'oeil à Emmanuel? ), un peu longuette ( mais oui, même dans un roman de peu de pages) pour se conclure, peut être plus perfide ( et à clef ?) , par un portrait de l'édition où les petites mains se rebiffent contre d'autres plus baladeuses. On va retrouver cité, comme dans ses comics, quelques Lacan ou Houellebecq, on constatera un coup de griffe ( justifié) à nos gourous actuels Ricard et André et c'est un peu tout.
Peut être qu'il n'aurait pas fallu connaître ses comics ( ni avoir lu beaucoup de romans d'apprentissage) pour apprécier pleinement cette "héritière", qui se lit facilement, surfe avec l'air du temps mais s'avère être ni un pastiche, ni un nouveau détournement d'un genre bien codé ou alors de façon trop tiède.
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