Quels sont les livres que les lecteurs ont préféré en août 2019 ?
Merci Magali pour ce commentaire qui en dit long sans en dire trop . Vous avez attisé ma curiosité . Ce livre sera dans ma PAL. Belles lectures
13 novembre 2015. Comme tous les soirs, Adèle est assise seule chez elle, inventant les vies qui se déroulent derrière les fenêtres fermées, de l'autre côté de la cour. Quand soudain, en cette nuit de presqu'hiver, elle entend des cris et des sirènes qui montent de la rue, envahissant son salon, cognant contre ses murs. La peur la saisit, elle ne sait plus où elle est, peu à peu elle dérive. Au petit matin apparaît à la télévision l'image de Matteo, un étudiant porté disparu, un visage qu'elle aimait observer dans le bar où elle travaillait. Sans y avoir réfléchi, elle décide de partir à sa recherche, elle devient sa petite amie. Dans le chaos des survivants, Adèle invente une histoire qu'elle enrichira au fil des jours, jouant le personnage qu'on attend d'elle. Les autres la regardent, frappés par son étrangeté, mais ils ne peuvent pas imaginer qu'on veuille usurper la pire des douleurs.
Une histoire contemporaine où l'on est happés par l'émotion et le trouble. Un roman nécessaire.
Quels sont les livres que les lecteurs ont préféré en août 2019 ?
une surprise de taille à la lecture de cette histoire merveillement narrée et originale.
Le 13 novembre, attentat au Bataclan - Paris. Presque 4 ans et encore si frais dans nos mémoires. L'auteure va imaginer une autre façon de survivre à l'histoire terrible de cette soirée là.
Au milieu des victimes, de leur famille et des aidants, il y a Adèle. Elle habite à juste à coté de la salle du spectacle, elle a failli y aller ce soir là, elle a vu la rue s'agiter, les sons monter, la peur prendre tout l'espace, mais Adèle était bien calfeutrée dans son petit apparemment du 11ième arrondissement. En retrait de la scène, une drôle de sensation va la pousser à s'inventer un lien avec Mattéo, une victime de cette tragédie. Mattéo elle n'a fait que le croiser, il habitait en face de chez elle, venait dans le café ou elle travaillait, des regards de politesse échangés, il n'y a rien à dire de plus. Mais, Adèle va devenir un porte parole inattendu, s'appropriant un deuil qui ne lui appartient pourtant pas. Qui est elle vraiment et pourquoi ?
Plusieurs narrateurs, Francesca, la mère, Adèle et Said de la cellule psychologique, vont tour à tour nous montrer l'escalade de cette vicieuse usurpation.
La lecture est prenante, étonnante même. Le ton est doux, on dirait que les mots nous sont chuchotés. Beaucoup d'émotions nous transpercent. J'ai apprécié cette vision où la psychologie de tous est parfaitement creusée.
Monté comme un polar noir, ce n'est pas un énième roman décortiquant le terrorisme où l'on en sort hébétée par la douleur. La charge émotionnelle de l'histoire elle même est intense. De ce point de départ, l'auteur fait rentrer en scène Adèle qui va jouer le "le rôle de sa vie". Le lecteur devient la victime.
Je me suis demandée comment tout cela allait finir. On découvre qu'une fille sans histoire va devenir une histoire à elle toute seule. Cela donne des frissons de se dire qu'il peut exister des "voleurs de deuil" des "voleurs de douleurs".
Un roman puissant, l'histoire est troublante est parait si vraie sous la plume de Constance Rivière. J'en ressors troublée par cette lecture, j'ai aimé son montage, la façon dont les phrases sont tournées. La tristesse est mise en lumière avec des mots qui sonnent juste et l'intrigue est des plus imaginative et bien menée.
Ce roman de la rentrée littéraire est à ajouter à votre PAL, il est court et vous étonnera par son efficacité.
Oui, sans histoire cette fille, Adèle.
Tellement sans histoire que depuis l'enfance, elle est transparente aux yeux de tous.
Alors, quand a lieu l'attentat du Bataclan, à côté de chez elle, elle s'invente une histoire.
Ce Matteo disparu, qu'elle vient de voir à la télé, elle se souvient l'avoir servi quand elle était serveuse.
Elle en fait son fiancé, part à sa recherche, adhère aux associations.
Enfin elle existe, enfin elle est reconnue.
Voilà un livre bien écrit mais qui plombe le moral.
C'est triste et désespérant.
Cette fille fait évidemment pitié mais il est difficile de la prendre en affection.
Pourtant depuis l'enfance on la sent blessée, seule, fragile.
Ce mensonge qui enfle, enfle, prend des proportions inattendues, est parfaitement décrit.
La lecture est facilitée par l'alternance des personnages qui donnent leur point de vue sur Adèle, du coup l'ensemble est assez rythmé et la noirceur de la situation est moins pesante.
Sur un sujet plus que noir, c’était un pari d'écrire ce roman.
On peut dire que le pari est réussi
Je préfère quand même lire des livres qui donnent un petit peu plus d'espoir.
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris, de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'École nationale d'administration, Constance Rivière est aujourd'hui maître des requêtes au Conseil d’État. Elle fut conseillère à l’Elysée pendant la présidence de François Hollande. Une jeune fille sans histoire est son premier roman. Il est publié aux Éditions Stock.
13 novembre 2015. Comme tous les soirs, Adèle est assise seule chez elle, inventant les vies qui se déroulent derrière les fenêtres fermées, de l’autre côté de la cour. Quand soudain, en cette nuit de presqu’hiver, elle entend des cris et des sirènes qui montent de la rue, envahissant son salon, cognant contre ses murs. La peur la saisit, elle ne sait plus où elle est, peu à peu elle dérive. Au petit matin apparaît à la télévision l’image de Matteo, un étudiant porté disparu, un visage qu’elle aimait observer dans le bar où elle travaillait. Sans y avoir réfléchi, elle décide de partir à sa recherche, elle devient sa petite amie. Dans le chaos des survivants, Adèle invente une histoire qu’elle enrichira au fil des jours, jouant le personnage qu’on attend d’elle. Les autres la regardent, frappés par son étrangeté, mais ils ne peuvent pas imaginer qu’on veuille usurper la pire des douleurs.
Une fille sans histoire est un roman certes contemporain mais ô combien troublant. Il interpelle, interroge. Jusqu'où peut-on aller pour briser sa solitude, cesser d'être transparent et enfin exister aux yeux des autres ?
Adèle est une jeune femme isolée. Sans emploi, elle vit par procuration en observant ses voisins jusqu'au jour où une opportunité se présente à elle. Sans réfléchir aux conséquences, elle va se présenter comme étant la fiancée d'une des victimes du Bataclan dont elle a découvert le portrait à la télévision. Lorsqu'elle travaillait encore au bistrot du coin, il arrivait à Adèle de servir Mattéo, celui que ses proches recherchent. Adèle va alors endosser un costume qui ne lui était pas destiné. Elle va s'enfermer dans le mensonge, se construire un personnage allant même jusqu'à se convaincre qu'elle a bien eu une relation avec ce jeune homme même si le lien qui les unissait était atypique. Dès lors, persuadée d'être une victime collatérale des attentats, Adèle va agir en veuve éplorée. Elle recevra les parents de Matteo chez elle, suivra sa dépouille jusqu'à Rome où se dérouleront les funérailles, ira même jusqu'à s'occuper des formalités administratives et vider l'appartement que le défunt occupait. Á force de se pâmer devant les médias Adèle deviendra l'une des porte-parole de l'association des victimes du Bataclan. Enfin, Adèle est. Sa solitude s'est arrêtée là où a commencé celle des proches de Mattéo. Adèle est devenue quelqu’un jusqu'à ce que la vérité éclate et qu'elle doive répondre de ses actes devant les tribunaux.
Une fille sans histoire est un roman glaçant qui interpelle. Á force de médiatiser nos relations sociales par des images à fort impact immédiat, à force de vouloir être à tout prix reconnu, notre vie sociale ne deviendrait que mensonge. Dès lors et pour peu que l'on soit psychologiquement fragilisé, il semble aisé dans ce monde d'images de manipuler son entourage, y compris les médias. Avec une plume à la fois juste et distante et à travers la voix de ses personnages, Constance Rivière analyse ce qui peut pousser un être à s'enferrer dans le mensonge pour enfin exister aux yeux des autres.
Vous l'aurez compris, la vie d'Adèle est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnages n'ayant pas réellement existé n'est absolument pas fortuite. Une fille sans histoire est à lire pour réfléchir.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/01/mon-avis-sur-une-fille-sans-histoire-de.html
13 novembre 2015, qui ne se souvient de cette date, qui n’a encore en tête les images véhiculées, ce jour-là et les jours d’après, par les media ? Ce n’est pas tant cette soirée, ni les horreurs vécues, mais surtout la suite que Constance Rivière nous fait revivre dans son premier roman "Une fille sans histoire".
"… elle finit par cracher ce mot, nécessaire mais qui la dégoûte, elle finit par le dire, dans un souffle qui lui semble un cri, "pardon", elle le répète plusieurs fois, pardon, pardon, pardon,…les larmes viennent avec, elle pleure pour la première fois… La sentence peut tomber. Douze mois, dont six avec sursis." Je n’ai pas lu la quatrième de couverture et pourtant, je comprends, j’imagine. C’est l’histoire d’Adèle, une fille que l’on regarde peu, qui passe inaperçue. Ce soir-là, elle est assise à sa fenêtre essayant de deviner les vies derrière celles qu’elle observe. Des bruits, des cris, un attentat, vont tout changer. Et quand elle voit à la télé le visage de Matteo, un étudiant porté disparu, client du bar dans lequel elle travaillait, elle s’invente une vie, part à sa recherche. Elle devient sa petite amie…
L’auteure nous raconte une imposture, une envie d’exister, de paraître dans les media, de se venger inconsciemment de sa solitude et de sa transparence. Elle décortique avec beaucoup de finesse, l’art du mensonge et de ses conséquences, cette impossibilité de revenir en arrière et cet enfoncement dans le déni. Elle dissèque avec subtilité les sentiments de chacun des personnages, nous les rendant tous attachants, y compris le plus sombre. Elle réussit superbement à expliquer la difficulté du deuil et celle d’être une victime.
Le roman est parfaitement construit qui à la fois expose les faits et donne la parole à chacun des protagonistes. L’écriture sert à merveille le récit, se met en retrait par sa simplicité, se fait presque oublier pour laisser le rôle principal à l’empathie que j’ai ressentie tout au long de cette lecture, l’empathie de l’auteure qu’elle nous transmet avec beaucoup de doigté.
"Une fille sans histoire" est de ces romans qui, subrepticement, sans ostentation, avec beaucoup d’élégance et de subtilité parviennent à vous emporter. Un très beau premier roman.
https://memo-emoi.fr
Dans ce premier roman, Constance Rivière se penche avec beaucoup de finesse sur la question de la frontière entre réalité et fiction. Adèle, une jeune femme banale et transparente, une fille sans histoire depuis toujours, "ne savait pas comment vivre avec cet état de confusion qui lui rendait si difficile de distinguer nettement la vie réelle de sa vie rêvée. "
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Le 13 novembre 2015, sa vie va basculer. Quand, au lendemain de l'attentat du Bataclan au dessus duquel elle habite, apparaît à la télévision la photo de Matteo, un étudiant porté disparu, saisie d'une impulsion, elle va s'inventer une relation avec lui, "devenir" sa petite amie et partir à sa recherche.
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Si près d'une quinzaine de personnes ont été condamnées comme usurpatrices après les attentats, dans le but de recevoir de l'argent, Adèle n'agit pas pour l'argent, elle agit pour exister. Et elle bâtit une histoire à laquelle elle croit pour de bon. Elle a des éclairs de lucidité parfois, mais s'enfonce néanmoins dans le mensonge. Une psychologie complexe, passionnante, dérangeante.
Difficile d'éprouver de l'empathie pour elle. Les témoignages de Francesca, la mère de Matteo et de Saïd, un bénévole de la Croix-Rouge viennent alterner avec l'histoire d'Adèle et livrent leur perception des choses.
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Progressivement Adele va devenir une sorte de porte-parole, indispensable, vue partout dans les médias. "Elle se transformait imperceptiblement mais radicalement, en passant de l'un à l'autre...pour être à la fois tout à fait elle-même et tout à fait une autre, mais toujours exactement celle à qui voulait parler la personne à qui elle s'adressait à ce moment précis"
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L'auteur signe là un très beau roman en marge des attentats, sur leurs dégâts collatéraux. La solitude absolue et la détresse pathologique qui poussent Adèle à tirer profit du drame ne s'encombrent pas de morale. L'ensemble, finement analysé, l'écriture fluide nous emportent dans cette histoire dont on a envie de comprendre le comment et le pourquoi.
Tout est subtil dans ce premier roman de Constance Rivière, à commencer par ce titre à double sens, à double face, à double tranchant. Une fille sans histoire, c’est une fille comme Adèle, sans contours particuliers, un peu transparente, un peu fuyante, incolore et inodore, une fille pour laquelle on n’a même pas jugé utile de trouver un prénom, non, on a recyclé celui d’une fille d’avant qui ne l’avait pas beaucoup usé. C’est dire si elle n’a pas d’histoire, Adèle. Alors, quand, soudain, sous ses propres fenêtres, c’est l’Histoire qui se joue, quand à portée de main c’est le train bruyant, violent, fracassant de l’Actualité qui passe, c’est sans réfléchir qu’elle saute sur le marchepied, Adèle, comme ça, sans raison, juste pour en être pour une fois. Et puis, elle continue, elle va plus loin, elle va trop loin, glissant peu à peu à peu sur une pente qu’elle a elle-même savonnée.
C’est avec subtilité encore que Constance Rivière tricote son roman avec le fil du réel, faisant ce cette histoire vraie un récit admirablement construit où l’ahurissement le dispute à la colère. Et c’est avec subtilité toujours que l’auteure garde la distance suffisante mais impérative avec son personnage, attisant l’intérêt du lecteur sans susciter son empathie. On comprend grâce à elle comment dans le chaos invraisemblable de la peur, de l’horreur et de la tristesse, d’un mensonge l’autre, une personnalité vacillante a pu se construire une histoire plus grande qu’elle, à grand renfort de pensée magique et d’obstination malsaine.
Merci Magali pour ce commentaire qui en dit long sans en dire trop . Vous avez attisé ma curiosité . Ce livre sera dans ma PAL. Belles lectures
Difficile de sortir indemne de cette lecture qui s'inscrit dans le marathon des 68ères fois...
Est ce parce que j'étais parisienne à ces funestes dates et les heures d'angoisse pour des amis d'amis ou des inconnus étaient tout simplement insupportables ou est ce parce que je suis mère que se faire voler la mort de son fils une seconde fois doit.juste être inconcevable...
Comment une jeune fille ordinaire ssns socle, solitaire, handicapée des autres devient une menteuse tellement convainquante qu'elle devient porte parole, elle!! Pauvre petite fille qui vivait sa vie par procuration non pas devant son poste de télévision mais au travers de sa fenêtre...
Adèle est seule, isolée sans boulot dans son petit appartement presque au dessus du Bataclan. Le 13 novembre elle est comme d’habitude sur le rebord de sa fenêtre à observer la vie de ses voisins et elle entend les sirènes et les cris venant de la rue.
Elle découvre les évènements par sa télévision et l’image d’une mère qui cherche son fils et qui montre face camera la photo de ce dernier.
Adèle le reconnaît, c’est un client du bistrot ou elle travaillait quelques semaines plus tôt. Elle décide de le chercher et petit à petit va finir par se présenter comme sa fiancée.
Adèle va se construire un mythe pour se créer une vie et exister enfin aux yeux des autres. Bien sur tout est construit sur du sable.
Un très joli roman qui questionne en profondeur sur ce qu’un être humain est capable de faire pour être vue. Non pas comme les candidats de téléréalité mais juste être regardés et cessés d’être invisible aux yeux du monde.
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