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Un meurtrier sadique s'attaque férocement à des femmes. L'inspecteur « Jake » Jacowicz mène l'enquête. C'est une dure à cuire très futée, dont la particularité est de détester les hommes. Son adversaire est à la hauteur : un serial killer qui figure sur une liste ultra secrète de criminels sexuels potentiels, tous affublés - sécurité oblige - d'un nom de philosophe. L'assassin, baptisé Wittgenstein, ayant infiltré l'ordinateur central du ministère de l'Intérieur, entreprend d'éliminer ses compères un à un. Le duel, hautement philosophique et pervers, que vont se livrer l'inspecteur et le tueur en série, oscille entre le cynisme et une extrême drôlerie. L'action d'Une enquête philosophique, écrit en 1992, est située en 2013. Vingt ans plus tard, le texte n'a pas pris une ride : l'auteur avait anticipé les dérives policières et sécuritaires, le racisme banalisé, les risques informatiques, et même la grande sécheresse.
J'ai souhaité découvrir Philip Kerr avec ce roman avant de me lancer dans la série Bernie Gunther.
Après cette lecture, je peux dire sans aucun doute que je vais continuer à dévorer les romans de l'auteur. J'ai trouvé cette enquête excellente et je n'ai pas décroché une seule seconde pendant ma lecture.
On retrouve l'ensemble des ingrédients d'un bon roman policier, le tout servi par une écriture léchée même si il n'y a aucune surprise dans la construction narrative. On est dans du roman policier classique avec les codes du genre bien respectés et on ne s'en écarte pas.
Par ailleurs, j'ai été bluffé d'apprendre que ce roman avait été rédigé en 1992. le roman n'a pas pris une ride et les grands thèmes abordés sont toujours clairement d'actualité. Un modèle de roman d'anticipation.
En bref, une lecture à ne pas manquer pour les amateurs du genre !
Ce n'est pas aujourd'hui. C'est très probablement pour demain. Dans une société dominée par l'informatique, une tentative de prévention de l'agressivité tourne au désastre. Après avoir isolé la cause organique de la violence, un programme a été mis au point pour dresser la liste de tous les hommes susceptibles de se transformer en tueur en série. Mais voilà qu'un de ces hommes dépistés décide d'éliminer les autres meurtriers potentiels de cette liste.
Cette tentative de bertillonnage numérique conduit donc à des dérives, propres à ce type de démarche. Dans ce cas-ci, une forme d'eugénisme positif (ces deux mots-là, l'un à côté de l'autre, quelque chose cloche). Cette forme de déshumanisation est soutenue par des allusions récurrentes à la philosophie. En effet, aux côtés de l'assassin et de la femme flic, se trouve un troisième personnage : Ludwig Wittgenstein (1889 - 1951) un philosophe autrichien. Il apporta des éléments décisifs en logique, en mathématiques, en linguistique. Mais il ne faut pas voir lu le « Tractatus Logico-Philosophicus » pour être happé par cette intrigue policière, même s'il y a bien quelques citations très intelligemment intégrées dans le récit. Pas de prise de tête, donc, cela reste un excellent divertissement dont la structure alterne des épisodes de l'enquête et des incursions dans le mental de l'assassin. Un très bel exemple de politique fiction également, avec des accents de "1984" de George Orwell. Ou de "Minority Report" de Philip K. Dick.
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