En 1969, Mehdi, petit bonhomme de 10 ans débarque un jour de son village de l'Atlas au lycée français de Casablanca pour y être interne. Il a obtenu une bourse grâce à sa passion de la lecture et à son intelligence ! Il est seul, intimidé par ces adultes qu'il ne comprend pas vraiment. Dès le...
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En 1969, Mehdi, petit bonhomme de 10 ans débarque un jour de son village de l'Atlas au lycée français de Casablanca pour y être interne. Il a obtenu une bourse grâce à sa passion de la lecture et à son intelligence ! Il est seul, intimidé par ces adultes qu'il ne comprend pas vraiment. Dès le début j'ai beaucoup ri. C'est drôle, c'est frais comme l'innocence de l'enfance. Parce que, évidemment, le choc des cultures est là. Mehdi, issu d'un tout petit village, pauvre, a eu jusque là une éducation traditionnelle marocaine. Donc Casablanca et les français, pour lui c'est l'inconnu.
Mehdi rêve d'invisibilité dans cet endroit où tout lui semble étrange, lui le petit marocain des montagnes. Il ne veut pas se faire remarquer, garçon pauvre au milieu d'enfants tous plus à l'aise que lui, dont certains sont riches.
Il y a une savoureuse galerie de personnages, du directeur au factotum en passant par les pions, tous on l'air bizarres ou fantasques voire carrément siphonnés.
C'est souvent drôle, mais cruel aussi. Car Mehdi est naïf, il prend tout au pied de la lettre et ne comprend pas le second degré ni l'humour et subit quelques humiliations. Il m'a beaucoup fait penser au petit Nicolas, avec son imagination débordante, ses interprétations complètement erronées et ses questions qui agacent souvent les adultes. Des adultes un peu allumés, ou trop sérieux mais aussi un en particulier assez vachard, moqueur, qui se plait à le ridiculiser devant ses petits camarades car ils se sent parfois jugé par cet enfants alors que ces remarques sont seulement l'effet de sa candeur. Sans oublier le mépris ou le racisme ordinaire qui permettait de dire tout et n'importe quoi à cette époque.
Entre choc des cultures et choc des générations il y a comme un mur d'incompréhension entre lui et le monde des adultes mais aussi parfois avec les autres enfants, français, espagnols ou arabes.
Bien que présenté comme un ouvrage de fiction, cette histoire semble très autobiographique. Elle fait la part belle à l'imagination de l'enfance, celle d'un petit garçon féru d'évasion par la littérature car oui, il voue une passion dévorante aux livres. de plus, de nombreuses situations, dialogues et répliques percutantes m'ont fait hurler de rire. J'ai adoré ce roman doux amer et vraiment drôle sur cet enfant doué qui a soif d'apprendre.