Depuis le trouble provoqué, en 1989, par trois collégiennes revendiquant le port du foulard islamique, le nombre de jeunes filles et de femmes voilées n'a fait qu'augmenter dans notre pays. Simple phénomène de mode, désir de renouer avec son origine et sa tradition, ou menace sur les valeurs fondatrices de notre démocratie ?
Face à celles et ceux qui se définissent d'abord comme appartenant à une communauté religieuse, en opposition à l'espace républicain, Michèle Vianès dénonce l'objectif des fondamentalistes : assurer leur autorité sur tous les musulmans et occulter la parole des musulmans modernistes qui rejettent le droit de la famille selon la charia. Le port du voile islamique s'inscrirait dans une démarche de prise de pouvoir par les obscurantistes.
Rappelant la subordination des femmes et leurs difficultés d'émancipation à l'égard des religions, Michèle Vianès s'insurge contre ceux qui tolèrent l'enfermement des filles et des garçons dans des rôles inégalitaires. Sous couvert du droit à la différence, ils permettent aux intégristes d'imposer leur vision d'un islam totalitaire et fanatique.
Abandonner les jeunes musulmanes à la loi patriarcale c'est leur refuser la condition de femmes libres et autonomes, c'est entraver l'intégration des personnes d'origine maghrébine dans la société française. Devant la place croissante du religieux sur la scène internationale et le développement du communautarisme, la laïcité redevient un enjeu politique, quelques mois avant le centenaire, en 2005, de la loi de séparation des Églises et de l'État.
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