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J’ai découvert Sur la route de Jack Kerouac sous la forme du rouleau original il y a quatre ans et je ne m’en suis pas remise. On y rencontrait un personnage central et fascinant : Neal Cassady, l’acolyte de Kerouac, gamin frénétique et fou. Avec Un truc très beau qui contient tout, on découvre sa correspondance avec les écrivains et personnalités de ce qu’on appellera plus tard la Beat Generation : Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William Burroughs… Ce sont ses lettres qui ont inspiré Kerouac dans l’écriture de son célèbre roman.
Le recueil de lettres – de 1944 à 1950 – est très habilement agencé : alternance d’explications biographiques et de lettres. Les lettres sont ainsi contextualisées grâce aux éléments biographiques. En 1944, Neal a dix-neuf ans. Trois ans plus tard, il rencontre Kerouac et Ginsberg.
Les mots de Neal se dévorent et j’ai vite retrouvé l’effervescence de Sur la route. On reconnaît le tempérament de feu de Neal, sa frénésie et son urgence de vivre, à travers une écriture tout à fait hypnotique. Oscillant entre les divagations d’un homme sous l’emprise de diverses substances et une maîtrise incroyable de l’écriture, les lettres sont empreintes de folie.
Parfois brèves, mais souvent très longues, interminables, Neal y parle d’écriture et des difficultés qu’il rencontre. Il saute souvent du coq à l’âne, sous le coup de l’alcool, de la benzédrine, parle d’une chose puis en évoque une autre. Il disserte pendant des pages et des pages sur la littérature, la poésie, parle énormément de musique, de jazz… Il a soif de culture et d’art, sous toutes ses formes : théâtre, concerts, musées, il s’en nourrit.
Dans une de ses missives à Allen Ginsberg, Neal Cassady avouera n’obéir qu’à ce qui le gouverne : l’émotion pure. On sent une urgence dans chacune de ses lettres. Neal est un homme à la fois attachant, fascinant et énervant dans sa désinvolture notamment vis à vis des autres.
Dans certaines lettres, Neal raconte ses hallucinations, il se plaît également à décortiquer ce qu’il ressent, à analyser son comportement. Il dit parfois des trucs complètement aberrants.
En lisant ces lettres, je me suis souvenue de ma lecture de Sur la route, et certains passages du film réalisé par Walter Salles me sont aussi revenus en mémoire. J’ai ressenti exactement la même euphorie qu’en lisant Sur la route. Le même coup de cœur pour cette bande de fous, qui ne tenaient pas en place. J’ai dévoré ces lettres, en immersion totale.
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