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Né en 1889, à Saint-Pierre, dans une des plus anciennes familles de la Martinique, Charles André Maurice Assier de Pompignan assiste en 1902, au réveil du volcan. Il ne dû sa survie qu'à la présence d'esprit de sa mère Lilia qui, deux jours avant l'éruption de la Montagne Pelée, mis à l'abris ses enfants à Sainte-Lucie. Installée à Fort-de-France après la Catastrophe, Lilia décide en 1904 de mettre en pension Maurice à Paris et entreprend le long trajet vers la capitale où elle meurt subitement. Orphelin déjà de père, Maurice est confié à des membres de sa famille et entre à l'École nationale de la France d'Outre-Mer destinée à la formation de jeunes gens provenant des colonies françaises. En 1912, il est mis à la disposition du gouvernement général de l'Afrique équatoriale Française (AEF). Il monte les échelons rapidement et devient administrateur des colonies. La Première Guerre éclate. En 1918, il est décoré de la médaille coloniale en raison de son action lors de la conquête du Cameroun. Puis ses affectations l'amènent au Moyen-Congo, au Gabon et au Tchad. Il se lie d'amitié avec des personnalités comme l'agronome Georges Le Testu, l'écrivain André Gide, Marc Allégret ou Marcel de Coppet, son supérieur. Plus tard avec le docteur Albert Schweitzer. Marié en 1931, à Fort de avec Constance de Reynal, les époux s'établissent à Libreville. Maurice devient maire de la ville, adjoint du gouverneur du Gabon. C'est alors que la seconde guerre mondiale éclate. Georges Mandel, ministre des colonies, convoque Maurice Assier de Pompignan à Paris fin avril 1940. Entretien qui n'a finalement pas lieu. Le pouvoir se délite. Maurice cherche à rentrer au plus vite à Libreville mais n'y parvient pas. Il écrit le 17 juin à sa femme restée à Libreville : « On parle d'armistice mais dont les conditions seront évidemment très dures. Je n'y crois pas et pense que la lutte continuera jusqu'à la victoire : l'Angleterre ne lâchera pas le morceau ». Le lendemain de Gaulle appelle les français à le rejoindre en Angleterre puis cherche à rallier les colonies à sa cause. Ce sont les débuts de la France Libre. Tout commence en Afrique équatoriale Française. La prise de Dakar par les Gaullistes est un échec. La situation est particulièrement tendue au Gabon : le gouverneur, Georges-Pierre Masson, décide dans un premier temps de rallier la France Libre avant de faire volte-face. Entre gaullistes et pétainistes, le Gabon se déchire. Maurice arrive finalement à Libreville en plein conflit armé fratricide, il se rallie immédiatement à la France libre. Les gaullistes emportent la partie. Le lieutenant-colonel Parant, officier des FFL, est nommé gouverneur du Gabon. Maurice reprend ses fonctions de maire de Libreville. Il doit composer avec deux personnages importants de la France Libre en Afrique, Edgard de Larminat et Félix Eboué. Il travaillera en confiance avec ce dernier. Une amitié profonde les attache même. Éboué et Pompignan sont issus de la même école et appartiennent à l'administration coloniale. En 1941, Maurice devient Inspecteur général du gouvernement général de l'AEF à Brazzaville aux côtés de Félix Éboué, nouveau gouverneur général de l'AEF et des Antilles. Vichy le condamne à mort par contumace, confisque tous ses biens, l'exclut de plein droit de la légion d'Honneur et le déchoit de la nationalité française, déchéance qui s'appliquera aussi à sa femme et ses enfants. L'expérience très solide et les compétences de Maurice amène Félix Éboué à proposer au général de Gaulle de nommer Maurice de Pompignan comme gouverneur du Gabon en 1942. Le tissu des administrateurs de la France Libre s'étoffe. Dans le Conseil d'administration des territoires ralliés, on trouve au côté d'Éboué et Pompignan, Lapie au Tchad, Sautot en Oubangui-Chari (qui a rallié la Nouvelle Calédonie et les Nouvelles Hébrides à la France combattante), Latrille au Tchad, Fortuné au Moyen Congo, etc. Pour ces administrateurs, les défis sont nombreux. En plus d'harmoniser l'administration d'un important territoire, il faut le faire grandir économiquement, car de Gaulle compte bien sur les colonies pour contribuer à l'effort de guerre ! Au Gabon, Maurice étend la culture du riz, des légumes européens, organise l'élevage de moutons et de porcs et développe l'extraction de minerais. Ses succès amènent de Gaulle à le nommer gouverneur du Dahomey où il réussit la même transformation. En février 1944, la conférence de Brazzaville organisée par le Comité français de la Libération nationale réunit l'ensemble des gouverneurs des colonies hormis l'Indochine encore occupée. Puis la guerre s'achève. La quatrième République voit le jour en octobre 1946 et le nouveau gouvernement décide de réinvestir le champ des Colonies. Les cadres changent. Maurice et sa famille partent à Marseille en attente d'un poste... mais ce poste ne vient pas. Le ministre socialiste de la France d'Outre-Mer Marius Moutet n'a aucune sympathie pour la conférence de Brazzaville ni pour ceux qui y participèrent, évoquant cet évènement comme de la propagande gaulliste. Épuration des anciens grands cadres coloniaux ? Le 19 novembre 1947, le gouverneur général de l'AOF, Pierre Charles Cournarie et trois gouverneurs des colonies, Auguste Calvel, Gabriel Fortuné et Charles Maurice Assier de Pompignan sont mis en disponibilité. Ils avaient tous participé à la Conférence... Maurice, de guerre lasse, fait valoir ses droits à la retraite en décembre 1947. Constance retourne un temps en Martinique. Ce seront pour elle les retrouvailles avec sa famille, ses frères et soeurs qu'elle chérit vraiment. Mais la Martinique a changé, les amis rencontrés tout au long de leur vie sont ailleurs, l'essentiel de la vie de Maurice et Constance s'étant déroulé outre-mer. Ils décident finalement de s'établir sur la côte Basque. En août 1952 Maurice a un malaise. Quelques jours plus tard, à Paris, il est victime d'une congestion cérébrale et meurt le 30 août 1952. En s'appuyant sur de nombreux documents familiaux et l'histoire de la libération nationale, Emmanuel Rougier, raconte non seulement la vie de celui qui fut l'un des tous premiers cadres de la France Libre, mais aussi l'histoire de l'Afrique française pendant la seconde guerre mondiale. Grand-père du narrateur, Maurice Assier de Pompignan fit partie de ces administrateurs des colonies intègres et sincèrement dédiés à leur tâche, cherchant à développer les territoires dont il avait la charge, à aider et soutenir les populations locales pour lesquelles il avait respect et considération à l'image des gouverneurs Éboué, de Coppet et Lamblin. Également chrétien engagé, soutenu par une foi solide, Maurice de Pompignan s'incarne pleinement dans la définition que l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu - alias père Louis de la Trinité - provincial des Carmes, avait donnée : « Les Français libres constituèrent pendant plus de trois ans une légion sans précédent en vingt siècles d'histoire de France, puisqu'il fallut s'insurger contre l'autorité du gouvernement de la capitulation, abandonner leurs affections, leurs biens et leurs droits, encourir les rigueurs des lois, les répressions et les représailles, puis exposer librement leurs vies pour tenter de libérer la France. »
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