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C'est dans l'Iran politiquement divisé des années 1960, sous le régime du Shah, que va naître l'amitié entre Rova et Shireen, deux écolières que tout sépare. Roya, fi lle d'une famille de notables, envie l'indépendance farouche de sa camarade, Shireen. Mais Shireen garde ses secrets.
Ensemble, les amies cherchent à devenir les femmes qu'elles rêvent d'être et sont amenées à prendre des décisions qui vont entraîner leur perte. Le climat menaçant de la crise qui précéda la révolution islamique pèse en permanence sur la vie des personnages de ce roman où contexte politique et cheminement personnel s'entremêlent. Sur la toile de fond d'une nation contrainte à rompre avec son identité profonde, Un ciel de coquelicots parle de culture, de politique et du pouvoir rédempteur de l'amitié.
Très contente de cette découverte. Comme on peut le lire en 4ème de couverture, ce roman est une belle histoire d’amitié entre deux jeunes Iraniennes issues de milieux sociaux très différents. Shirine est une musulmane pratiquante, forte, indépendante et pauvre. Roya, orpheline de mère, qui évolue dans un milieu favorisé, est condamnée à être essentiellement « la fille de son père », père auquel elle doit obéir sans concession.
« Le secret d’une véritable amitié consiste à tolérer ce que l’on ne comprend pas. » (p. 97)
Cependant, ce qui paraît parfois un peu surprenant et pourtant certainement très juste compte tenu de l’environnement protecteur autour de la jeune fille, c’est le détachement de Roya au milieu de tout ce tumulte, de la persécution et la violence qu’exerce la police secrète du Chah. Dans son récit, elle semble presque touchée « de loin ». Ce n’est qu’aux trois quarts du livre que j’ai vraiment perçu son émotion.
Pour conclure, je vous conseille vivement cette lecture, autant pour l’histoire de Roya que pour l’Histoire du pays !
Le fond historique de ce roman, les révolutions contre le Chah qui mèneront à sa destitution, m'a beaucoup intéressée. On sent la façon dont les musulmans (pas tous intégristes, loin de là) ont mené cette rébellion, y perdant la vie pour les uns, et pour les autres tout ce qui faisait le sel de leur vie. Zoreh Ghahremani est une iranienne exilée aux Etats-Unis et elle décrit parfaitement et de manière émouvante les affres de l'exil, l'état dépressif qui suit la coupure avec les siens et avec un pays, tout comme elle décrit le retour dans un pays islamique qu'on ne reconnaît plus. J'ai moins aimé l'intrigue autour de Roya, trouvant que ça traînait parfois un peu en longueur. Je crois tout simplement que j'aurais aimé que ce roman se centre sur Shirine, de loin le personnage le plus intéressant de ce roman, avec peut-être cet enseignant qui reste entouré de mystère jusqu'au bout. L'auteure appuie bien (trop peut-être) sur le message qu'elle veut faire passer : le sacrifice d'hommes dans une révolution n'est pas la bonne solution. Pour changer les mentalités, il faut devenir éducateur ou enseignant et changer la génération à venir. C'est bien sûr un message qui peut aussi faire peur car tout dépend de qui possède ce pouvoir d'éducation.
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