Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
Un bref instant de splendeur se présente sous la forme d'une lettre qu'un fils adresse à sa mère qui ne la lira jamais. Fille d'un soldat américain et d'une paysanne vietnamienne, elle est analphabète, parle à peine anglais et travaille dans un salon de manucure aux États-Unis. Elle est le pur produit d'une guerre oubliée. Son fils, dont la peau est trop claire pour un Vietnamien mais pas assez pour un Américain, entreprend de retracer leur histoire familiale : la schizophrénie de sa grand-mère traumatisée par les bombes ennemies au Vietnam, les poings durs de sa mère contre son corps d'enfant, son premier amour marqué d'un sceau funeste, sa découverte du désir, de son homosexualité et du pouvoir rédempteur de l'écriture.Ce premier roman, écrit dans une langue d'une beauté grandiose, explore avec une urgence et une grâce stupéfiantes les questions de race, de classe et de masculinité. Ocean Vuong signe une plongée dans les eaux troubles de la violence, du déracinement et de l'addiction, que la tendresse et la compassion viennent toujours adroitement contrebalancer. Un livre d'une justesse bouleversante sur la capacité des mots à panser les plaies ouvertes depuis des générations.
Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
Au cœur d'un long monologue, un fils adresse une lettre à sa mère, une lettre qu'elle ne lira jamais. C'est une opportunité pour lui de se confier sur les éblouissements de son existence, en toute liberté.
La plume de l'auteur se révèle lettrée et exigeante, exprimant avec une lucidité féroce les tourments de la guerre du Vietnam, le déracinement, les pertes, les violences, et les discriminations. Le récit, d'une sincérité totale, captive par les émotions divulguées. Rien n'est éludé, tout est transformé dans une transe charnelle, irradiante, et dérangeante. Les corps sont exposés, les ressentis disséqués. L'empreinte des traumatismes est marquante et indélébile. Les contradictions, fulgurantes et intenses, forment une mosaïque unique qui scelle l'amour malgré les manquements.
Ces questions poignantes résonnent au fil des pages, soulignant la complexité des héritages, des traumatismes, et des conflits intérieurs. Le roman offre une méditation profonde sur la mémoire, l'amour et la résilience, laissant une empreinte indélébile dans l'esprit du lecteur.
Je conseille toutefois ce roman avec précaution aux plus sensibles, aux âmes frileuses. Parfois, il faut être choqué pour être bouleversé, et c'est le cas ici avec ce récit cru, sublime et écorché.
J'avoue avoir eu beaucoup de mal à noter ce livre, à émettre un avis. Au cours de ma lecture, j'ai souvent été tenté d'abandonner tant la construction narrative, les ruptures de rythme, de ton, me déconcertaient. Mais, à chaque fois, l'auteur parvenait à me rattraper jusqu'à ce que j'atteigne le mot fin. Je pense que ce livre mérite une seconde lecture.
La lettre d'un fils américano-vietnamien à sa mère, lettre que celle ci ne pourra pas lire car bien que vivant aux Etats Unis, elle est analphabète et sait à peine s'exprimer en américain .
Un livre confession où s'entrecroisent des épisodes de l'histoire familiale liée à la guerre du Vietnam et les souvenirs d'une enfance difficile : un père absent, arrêté par la police , une mère aimante mais sujette à des accès de violence, la vie dans un quartier pauvre, en butte à l'ostracisme des autres enfants en raison de la couleur de sa peau. S' y mêlent aussi les étapes du passage à l'âge adulte marqué par la découverte de l'homosexualité, puis par celle de la littérature et de l'envie d'écrire .
Une oeuvre d'une grande puissance émotionnelle où alternent harmonieusement douleur et douceur, détresse et tendresse, peuplé des personnages attachants ( je pense en particulier à la grand mère et au grand père du narrateur ) .
Un ouvrage au contenu riche , mais quelque peu destabilisant car il se présente comme un puzzle mêlant les temporalités sans souci de chronologie .
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Il faut pour l'apprécier accepter la voix singulière de l'auteur et ses ruptures de ton ,s'abandonner au magnétisme de son écriture aux qualités poétiques indéniables, se laisser bercer par la psalmodie enveloppante de certains passages .
Dans ce roman autobiographique, l'auteur s'adresse à sa mère et revient par bribes sur son enfance, son adolescence et ses premiers pas dans l'âge adulte ; il livre son histoire par petites touches ainsi que ses interrogations sur la vie, le sens de celle-ci, sa place au sein de sa famille, de son pays, du monde...
Si j'ai parfois eu quelques difficultés à suivre le fil de ses pensées, j'ai été très touchée à la fois par son histoire et par sa manière de nous la livrer ! J'ai tellement aimé cette écriture tour à tour poétique et tout en retenue puis plus crue comme si elle sortait tout droit de ses tripes ! Comme bien souvent, question de sensibilité je dirais. Il m'a pourtant fallu du temps pour apprécier pleinement son récit comme si j'avais eu besoin de m'habituer à son style pour ensuite me laisser aller.
Si son histoire m'a beaucoup touchée, celle d'un jeune Vietnamien dont les parents ont quitté le Vietnam pour les États-Unis et qui découvre à l'adolescence son homosexualité et la puissance du premier amour, les personnages quant à eux m'ont bouleversée. Sa mère, sa grand-mère, son petit ami... Il y a tellement de délicatesse dans sa manière de nous les raconter, sans manichéisme, rappelant qu'en chacun de nous, il y a de la lumière comme de l'obscurité.
Je pourrais en parler davantage mais je préfère m'arrêter là de peur de trop en dévoiler...
Lecture dans le cadre de la quatrième édition du prix bookstagram du roman étranger.
Sous la forme d’une lettre pour sa mère, qui ne pourra probablement jamais la lire, le narrateur livre sa jeunesse, celle d’un enfant dont la famille a fui les conflits et la famine en rêvant d’une Amérique où tout est possible. Les traumatismes des années de guerre qui ressurgissent chez sa mère et sa grand-mère, la violence au sein de la famille, mais aussi l’amour, la découverte de son homosexualité, la drogue qui emporte les jeunes autour de lui, le déracinement … c’est un parcours difficile, que l’on découvre au fil des souvenirs. La pensée se fait parfois chaotique, et alors que l’on suit une idée, une autre surgit et coupe la première. Cette fragmentation du récit, et parfois un peu frustrante, mais donne un effet de sincérité au récit, comme si la mémoire se déchargeait en empruntant des chemins sinueux. Si quelques passages sont un peu ternes, il y a en parallèle des instants de pur rayonnement, où la beauté des mots sublime un moment, une réminiscence, une sensation. Une réelle poésie émane de ses lignes, troublante, élevant des épisodes cruels en instant de grâce.
Voici un récit semi-autobiographique.
L'histoire est racontée par Little boy, garçon vietnamien élevé aux États-Unis par sa mère et sa grand-mère vietnamiennes qui souffrent de chocs post traumatique.
Le roman prend la forme d'une lettre à une mère analphabète, traumatisée la guerre du Vietnam et souvent abusive.
Il écrit en sachant que les chances qu'elle lise ou encore moins qu'elle comprenne sa lettre sont minces. le narrateur peut donc se laisser aller à écrire, à détailler sa relation avec elle, sa grand-mère, son quasi-grand-père, et son premier amour pour un jeune homme.
La narration n'est pas linéaire, on passe d'une époque à une autre.
Il s'agit également d'être différent sur le plan racial, culturel et sexuel dans cette Amérique d'aujourd'hui.
C'est magnifiquement écrit, le langage est intime mais presque distancié. Les situations peintes sont à la fois dures, tendres et complexes.
L'écriture est mûre pour un jeune écrivain. Sa capacité à mettre en mots des sentiments contraires et ambigus est étonnante.
Sans jamais rentrer dans les détails, le lecteur sait que les adultes souffrent, qu'ils ont un sentiment d'abandon, qu'ils sont victimes de maladies mentales et que l'enfant puis jeune homme doit se construire malgré ça.
Il y a beaucoup d'émotions brutes presque dérangeantes dans ce livre, dans cette confession ; j'ai parfois eu du mal à respirer à la lecture de certaines situations.
Il y a néanmoins quelques longueurs sur la fin.
Il est aimé mais il n'est pas protégé ; c'est néanmoins une lettre d'amour à une mère
Un roman puissant
C’est un roman intime sur le déracinement, la différence, la solitude, la violence, l’éveil du désir et tellement d’autres sujets, sans qu’à aucun moment on se sente noyé ni même débordé.
Ce roman est aussi une déclaration d’amour à sa mère, celle qui a fui le Vietnam, celle qui l’aime et qui le frappe. Celle qui, analphabète, ne lira jamais cette lettre en forme de roman (ou l’inverse).
Ce roman de formation raconte l’histoire d’un jeune garçon, un « yellow-white », mi vietnamien mi-américain. Il grandit dans un monde de femmes, sa mère, qui respire les volutes de dissolvant à longueur de journée et sa grand-mère, conteuse hors pair. Ces deux femmes ont l’horreur de la guerre gravée au fond d’elles. A tel point qu’elles en font des cauchemars éveillés au bruit des pétards qui parfois explosent dans ce quartier populaire.
Il y a une grande sincérité dans ce récit qui donne parfois le sentiment de partir dans tous les sens. Ça pourra en dérouter certains, les autres, dont je fais partie, trouvant que cela donne au contraire du rythme à ce récit intime.
Les moments de délicatesse pure côtoient les moments plus crus, qui disent les coups, la violence.
La langue est travaillée, épousant selon les moments du récit des formes allant de la poésie à des phrases plus hachées, fragmentées pour dire la violence ou les coups. Mais à chaque fois la poésie l’emporte comme pour dire que les mots soignent les maux.
Dans une longue lettre adressée à sa mère, un jeune homme raconte la recherche du bonheur et les parts d’ombre d’une histoire marquée par une guerre, ses traumatismes, d’un départ pour un pays où il faut tenter de trouver sa place, souvent en se faisant invisible pour ne pas déranger. C’est l’histoire d’un gamin en quête d’amour, qui ploie parfois sous les poings d’une mère qui peine à trouver les chemins de l’amour. C’est l’histoire d’un garçon métisse que la peau et les traits semblent sans cesse trahir, étranger partout. C’est l’histoire d’un homme qui découvre le désir, la violence et la beauté du plaisir dans les bras d’un garçon.
Jolie découverte que ce premier roman évoquant les ravages cachés d’une guerre, l’exil, les origines, la différence, l’homosexualité. Malgré la violence des coups, des addictions et la mort qui plane sur les destins, Un bref instant de splendeur irradie de la poésie d’Ocean Vuong : chercher la beauté quand tout paraît noyé sous les eaux sombres d’une histoire qui nous échappe et trouver la rédemption dans les mots et l’écriture.
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