Alger et Raymond Depardon : un choc, une collision. A 18 ans, ses yeux de grand adolescent capturent les rares images d'une étape marquante de l'histoire de la colonisation. La Ville Blanche est secouée par la guerre d'indépendance. Les images doivent être saisies à toute allure. Saisissantes, elles ravivent cette tumultueuse période de l'histoire d'Alger.
158 photos commentées de l’Algérie des années 1960 à 2009.
Raymond Depardon a 18 ans. Ce sont ses premiers clichés en noir et blanc et ses premiers reportages pour Paris Match.
D’abord, l’Algérie des colons puis un reportage de « Paix en Algérie », le slogan qui gagne la France devant les usines Renault à Billancourt et à la Mutualité en 1960, suivi de photos prises à l’arrachée à Bois-d’Avault en Suisse où se tiennent les accords d’Évian avec un voyage éclair au domaine algérien d’Oued El Kheir en 1961.
Depardon a 19 ans.
Retour dans la ville blanche, il est mandaté pour un reportage photographiant l’ambiance de la ville avec une présence de l’OAS qui se fait de plus en plus sentir.
Beaucoup de murs tagués dont « Une valise ou un cercueil ». Pourtant les communautés continuent « à bien cohabiter ».
Dans Alger, les jeunes filles s’habillent en vichy rose suivant la mode de Brigitte Bardot qui vient de se marier.
Puis « l’histoire a tranché ». On voit de nombreux clichés de personnes élégantes avec leur valise….
En 1961, de Marseille, un aller pour Alger, avant l’indépendance.
Depardon photographie les manifestations des Algériens et celles des pieds noirs. Les photographes sont méchamment pris à partie par les foules en colère. L’armée est omniprésente. La police est violente. Les images sont saisies à grande vitesse.
Photos du bateau entre Marseille et « le spectacle unique de l’arrivée du ferry dans la baie d’Alger. »
1984 – « Ils vont faire la queue avec leur sac Tati ou leur Peugeot aux galeries surchargées. Quelle joie de retrouver ce port, ces immeubles blancs —J’aime cette ville même si parfois elle m’a fait souffrir. »
1986 – Hôtel Safir (ex Hôtel Aletti) – « C’est sur ce balcon (…) que j’ai photographié les passants dans la rue il y a 25 ans avec mon téléobjectif russe à miroir. »
1999 – Présentation du film « Délits flagrants ». Raymond Depardon prend beaucoup de photos de la jeunesse.
2009 – « Al-Qaida, une guerre qui n’appartient plus aux hommes du désert ».
Émouvant, saisissant et talentueux.
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