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«J'aime cet endroit, j'aime ce froid qui me balaie le fond du corps, j'aime cet endroit mais il va falloir que je trouve un moyen d'en sortir.» La vie est rude à Koukdjuak, île polaire oubliée de tous et touchée par une pollution radioactive. Vêtus de peaux de bêtes, les hommes y ont le cheveu gras, les femmes le visage large et triste. Tous tentent d'oublier leur malheur et la fermeture de leur usine dans l'alcool de renne. C'est au milieu de cette société à l'agonie que vit la petite Nikko. Irradiée depuis sa naissance, elle montre une incroyable volonté de vivre. Nikko préfère d'ailleurs s'imaginer en petite princesse et croire que la Nodamycine, qui pollue son corps, l'a dotée de pouvoirs magiques. La maladie n'attise-t-elle pas bien souvent les rêves d'enfant au lieu de les anéantir ? Que penser d'une société où seuls les enfants malades continuent de rêver et où le monde qui les entoure n'a rien à leur offrir que l'envie de fuir ?
Pourtant assez court, ce livre est loin de se lire rapidement. Il s'apprécie dans le temps, en choisissant soigneusement les moments de lecture, en s'empêchant de ne pas le lire d'une traite. Il est perturbant, troublant. Quand la dernière page se referme, les méninges se creusent encore. Mais alors, qu'est-ce qui était réel ? Qu'est-ce qui ne l'était pas ?
Le récit tourne autour d'un personnage singulier, Nikko, une enfant miracle qui aurait due être morte bien avant son adolescence, mais qui s'efforce de survivre dans un monde qu'elle modèle à sa façon dans certaines situations, convaincue que le poison qui l'habite lui donne en réalité des pouvoirs magiques. Dans un monde complètement désillusionné, où violence et ignorance font bon ménage, elle s'accroche au rêve de quitter son île polaire maudite pour rejoindre le continent, et renaître, vivante, pour de bon.
Le personnage est complexe donc, car torturé et en même temps comme habité d'une naïveté un peu rêveuse, qui fait presque oublier la réouverture de l'usine à l'origine de ses troubles de santé, le retour d'un père violent oublié, la naissance d'un enfant que l'on devine différent. Les morts s'enchaînent, presque naturelles et apaisantes, les naissances ne sont pas célébrées. La tendresse est cependant bien présente, marquée, mais n'a qu'une seule origine, et une seule destination : soudée à son fils comme elle ne saurait l'être à personne d'autre, Nikko veut vivre, Nikko veut s'enfuir, Nikko veut croire à une nouvelle chance.
Un conte moderne et en même temps si lointain, qui sincèrement, ne laisse pas indifférent au fur et à mesure des lignes, et une fois la lecture achevée.
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